Les opérateurs ne veulent pas payer des milliards d'euros pour les fréquences 5G

Mickaël Bazoge |

Les opérateurs français veulent éviter à tout prix de casser leur tirelire pour les enchères 5G. L’épouvantail dans ce domaine, ce sont les enchères 5G qui se sont déroulées en Italie : poussé par le nouveau venu Iliad, le secteur a déboursé la bagatelle de 6,5 milliards d’euros pour arracher les fréquences, alors que les attentes du gouvernement italien tournaient autour de… 3 milliards.

Tant mieux pour les caisses publiques du pays, mais ces milliards d’euros ne serviront pas au financement des infrastructures indispensables pour créer les réseaux 5G. De ce côté-ci des Alpes, on voit ces enchères d’un mauvais œil. Les opérateurs français ont beau jeu de pointer du doigt le mécanisme choisi par l’État italien pour faire monter les enchères : après tout, c’est le jeu.

En revanche, la Fédération française des télécoms n’a sans doute pas tort en rappelant le précédent de l’attribution des fréquences 3G, au début des années 2000, qui avait siphonné les ressources des opérateurs et retardé le déploiement des réseaux 3G en France. Le gouvernement a publié cet été une feuille de route pour la 5G avec en ligne de mire de premières applications dès 20201 ; quant aux opérateurs, ils ont d’ores et déjà entamé la bataille de la communication autour de la 5G.

La réflexion suit donc son cours, et les opérateurs veulent prendre les devants pour éviter de se retrouver sans le sou après d’éventuelles enchères trop élevées. Pas question d’un scénario « à l’italienne » donc. Le modèle qui a la faveur des opérateurs, c’est celui signé avec l’État en début d’année.

Selon les termes de ce « New Deal », les opérateurs s’engagent notamment en faveur de l’aménagement numérique du territoire pour couvrir les zones blanches en échange de la réattribution gratuite des fréquences 900 MHz, 1 800 MHz et 2,1 GHz (lire : Les quatre opérateurs déposent des candidatures pour la réattribution des fréquences).


  1. D’abord un déploiement commercial dans « au moins » une grande ville en 2020, puis la couverture des principaux axes de transport en 5G à l’horizon 2025. ↩︎


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