5G : le gouvernement rejette la demande de moratoire

Stéphane Moussie |

Il n'y aura pas de moratoire sur la 5G. La demande faite le 13 septembre par une soixantaine d'élus écologistes et de gauche a été rejetée par les autorités. Après la saillie d'Emmanuel Macron sur ceux qui veulent « relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile », Cédric O a balayé d'un revers de main la mise en place d'un moratoire sur la 5G.

« Cette demande masque mal les arrière-pensées politiques qui la sous-tendent », a déclaré le secrétaire d’État chargé de la transition numérique au journal Le Monde ce matin.

« On ne peut pas s’appuyer sur l’expertise scientifique pour le climat et la renier quand il s’agit de la 5G. Or, l’ensemble des agences sanitaires des pays du monde entier, dont l’ANSES [l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail], ont toujours indiqué qu’il n’y avait pas à ce jour de raison de penser que la 5G représentait un risque supplémentaire par rapport à la 4G ou aux autres radiofréquences », fait valoir Cédric O.

Les signataires de la tribune, parmi lesquels les maires de Bordeaux, Lyon et Marseille, réclamaient notamment d'attendre les conclusions d'une étude de l'ANSES prévue pour 2021 avant de commencer le déploiement.

Une attente sans doute vaine, un membre de l'agence ayant prévenu cet été qu'il ne fallait pas espérer de réponse définitive sur la question sanitaire. Même lorsque le rapport sera remis, « l’évaluation [des risques sanitaires] ne sera pas terminée […] Ce travail est amené à durer au fur à mesure des déploiements », avait expliqué Olivier Merckel, chef d'unité à l'ANSES.

« Dès lors que les impacts sanitaires et environnementaux sont bien documentés et maîtrisés, j’assume que la France doive accélérer sur la 5G et que les Français puissent avoir accès aux mêmes services que les autres pays », insiste Cédric O, qui fustige les élus ayant « une posture idéologique de rejet du progrès. »

Quant à l'exclusion des équipements 5G de Huawei des zones denses — qui par ricochet obligera certains opérateurs à remplacer une partie de leurs antennes —, le secrétaire d'État ne croit pas que cela ralentira le déploiement et met dans la balance la « souveraineté » et l'« indépendance » la France.

Les enchères pour les fréquences 5G commenceront le 29 septembre et les premières offres commerciales devraient être disponibles dans les semaines suivantes.

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