Le Tunes Explorer Wireless de Hercules

vincent absous |

Enfonçons une jolie porte ouverte : l’ordinateur est devenu le siège de notre vie numérique. Dématérialisée, la musique a quitté la cédéthèque du salon pour trouver place sur le disque dur d’un appareil qui ne se trouve pas forcément, lui, dans le séjour. Diverses solutions existent qui permettent pourtant d’écouter ses chansons préférées à distance. On a testé ici divers systèmes, à commencer par l’AirTunes d’Apple. Reste que ces systèmes ont souvent un défaut : on ne peut pas commander à distance cette même musique.

Hercules peut ainsi s'enorgueillir de proposer une solution vraiment intéressante, sur le papier au moins : le Tunes Explorer Wireless. C’est cette télécommande dont nous vous proposons le test.

Annoncé en septembre, disponible quelques semaines après, le Tunes Explorer Wireless était presque l’accessoire indispensable que j’attendais depuis longtemps. Pensez, mon iMac, où sont stockés plus de 20 Go de musique, est à l’étage, dans le bureau, tandis que la chaîne Hi-Fi, à laquelle il est relié par AirTunes, se trouve, elle, dans le séjour, à l’étage inférieur. Changer de liste de lecture, passer un morceau que je n’avais pas envie d’entendre, écouter, au contraire, un artiste que je voulais entendre, m’obligeait à grimper l’escalier pour passer ma commande au Mac. Pas toujours pratique. Autant dire, que la télécommande de Hercules m’a tout de suite fait envie. Déception ? Un peu, peut-être.

Le Tunes Explorer Wireless est composé de deux parties. Un émetteur radio USB, qui peut rappeler une clef USB ou un iPod shuffle de première génération, qu’on branche au port USB du Mac ou du PC, et la télécommande elle-même qui n’est pas sans rappeler, elle, un iPod traditionnel (6 cm de large, 11 cm de haut, presque 2 cm d’épaisseur).

Enfin, c’est ce que Hercules a certainement voulu. Disons que le boîtier est blanc, qu’il arbore ce qui ressemble à la fameuse roue cliquable, qu’il offre un écran. La ressemblance avec l’iPod est vague ; elle n’en est pas moins là.

Le tout est livré avec un manuel épais comme ça, mais où le français n’occupe qu’une quinzaine de pages, et avec un CD-ROM qu’il faut absolument installer si on veut utiliser l’appareil, mais sans les deux piles AAA nécessaires au fonctionnement du boîtier.

L’installation prend quelques secondes et place où il faut, sous Mac OS X, cinq fichiers. Cela fait, et l’émetteur branché à l’ordinateur (une petite rallonge est fournie et permet de le connecter à des ports peu accessibles sinon), le Tunes Explorer Wireless est prêt à l’emploi. Enfin, presque. Il faut en effet coupler les deux éléments, dire en fait à l’ordinateur qu’on veut le piloter à distance.

L’opération est très simple. Télécommande en main, on se place tout près de l’émetteur, à quelques centimètres, et on appuie quelques secondes sur la touche "Select" du boîtier. L’émetteur se met à clignoter tandis qu’un message s’affiche sur le petit écran : “Chargement d’iTunes, veuillez patienter…”

Cela fait, la télécommande lance iTunes, qui a d’ailleurs l’obligeance de se masquer immédiatement sur le Mac ou le PC. Le reste se passe donc loin de l’ordinateur. Enfin, loin, façon de parler. La portée annoncée par le fabricant est de 15 à 30 mètres. L’amplitude est importante. C’est que ces petites ondes radio peuvent être contrariées par un rien. Chez moi, une fois que j’ai descendu l’escalier, la télécommande perd le fil (façon de parler) et un message, en anglais, s’affiche sur le petit écran “No Host Available”. À cet endroit-là, le boîtier n’est pourtant pas à dix mètres du Mac. Je retrouve pourtant ce dernier si je prends soin de me placer, à l’étage en dessous, à la verticale de l’ordinateur. À la décharge de Hercules, il faut bien que j’avoue que la réception des radios est de toute façon médiocre dans cet appartement, certainement contrariée par la présence importante de la structure métallique de cet immeuble, fruit de la rénovation d’une ancienne usine. Bref, ça brouille assez vite.

Cela dit, partons un peu à l’exploration de l’engin.

Sur la façade avant, on retrouve donc un écran LCD rétro éclairé bleu capable d’afficher, fichtre !, quatre lignes de texte, deux boutons pour augmenter ou diminuer le volume, quatre boutons (menu, retour/avance rapide et lecture/pause) placés en cercle autour d’un bouton "Select" qui permet de valider un choix. Si le tout rappelle la molette cliquable d’un iPod, il n’y a pas de roue ici qui permette de naviguer dans les menus qu’affiche l’écran.

Comment passer alors d’un item à un autre ? C’est sur la tranche de la télécommande que se trouve la réponse. Là, on repère vite une molette cliquable, une vraie. C’est cette roue-là qui va permettre de faire défiler les éléments et de sélectionner celui qu’on veut.

Évidemment, à jouer la ressemblance avec l’iPod, Hercules prend du coup le risque de dérouter l’utilisateur qui, habitué qu’il est à avoir pour tout parallélépipède blanc entre les mains un iPod, a du mal à se départir de ses habitudes. On imagine que Hercules aurait évidemment bien aimé mettre une jolie roue en façade. Il n’a pas dû vouloir chagriner Apple qu’on sait très jalouse de ce concept protégé par une armée d’avocats.

De toute façon, les habitudes, bonnes ou mauvaises, ça se perd, ça se change. Assez vite, on a la télécommande en main.

La navigation dans les menus ne déroutera pas d’ailleurs l’utilisateur d’un iPod. Le menu principal affiche quelques items qu’on va rapidement commenter. Dans l’ordre : Bibliothèque, Liste de lecture, Mix de soirée, Podcasts, Radio, Écran lecture, Réglages et Resync. Avec iTunes. Les quatre premiers se passent de longs commentaires. Ils affichent tout simplement le contenu des éléments correspondants dans iTunes. Bibliothèque permet alors de choisir sa musique en fonction du nom de l’artiste, de celui de l’album, du style (dénomination préférée à celle de genre qui a cours dans iTunes), de son évaluation (la note qu’on lui a attribuée, de une à cinq étoiles) ou encore du titre du morceau.

Pour ce qui est des radios, il faut les avoir déjà choisies dans iTunes et glissées dans la bibliothèque. L’item “Ecran lecture” permet tout simplement d’afficher les informations sur le morceau en cours (artiste, titre du morceau et temps écoulé) ; une pression sur la touche "Select" et c’est au tableau d’honneur qu’on accède. On peut consulter le nombre d’étoiles que collectionne le morceau. On peut aussi changer ce nombre qui est envoyé ensuite à iTunes. Façon de construire des listes dynamiques à la volée et de modifier à distance le contenu de la liste qu’on est en train d’écouter (qui peut contenir, par exemple, des morceaux qui ont obtenu un certain nombre d’étoiles).

Réglages, je passe rapidement, permet de paramétrer le fonctionnement de la télécommande (l’intensité ou la durée du rétroéclairage, la casse pour le texte, majuscules ou minuscules, par exemple).C’est là qu’on pourra notamment consulter l’état du signal radio et s’assurer qu’il est suffisant.

Resync. Avec iTunes permet tout simplement de réinitialiser la liaison entre la télécommande et iTunes. C’est indispensable pour que la première soit mise au courant des modifications apportées au contenu géré par le second (création d’une nouvelle liste notamment).

À l’utilisation

Pas de doute, la télécommande comble un vide. Elle est le fruit d’une très bonne idée. Le choix des ondes radio pour transmettre les commandes est excellent. Pas besoin de viser le récepteur. La navigation dans les listes est relativement intuitive. La prise en main est immédiate. On a vite fait de tourner la molette latérale d’un doigt et de valider soit du même soit d’un autre en appuyant sur "Select". Les commandes sont claires. Évidemment, l’écran est vraiment rikiki. Quatre lignes, ce n’est vraiment pas beaucoup et il vaut mieux avoir de bons yeux, parce que ce sont de petites lignes. Mieux vaut aussi avoir constitué de bonnes listes de lecture parce qu’évidemment, on ne peut pas faire de recherches depuis le Tunes Explorer.

Pas de doute, tout irait bien si la transmission n’était pas si fragile. Autre souci, dont ne parle pas du tout le constructeur, et qui est en fait un bogue affectant le fonctionnement sous Mac OS X, mais pas sous Windows : si le Mac a été éteint, il faut absolument réitérer l’opération de jumelage entre la télécommande et son émetteur radio. Impossible alors de se dire, alors qu’on est au salon : “tiens, je vais écouter de la musique”, de prendre le boîtier placé près de soi, là où on l’avait laissé la veille et de choisir ce qu’on veut écouter. Il faut d’abord remonter à l’étage, pointer la télécommande vers l’émetteur, avant de pouvoir piloter librement iTunes. Ça n’est pas si gênant, mais bon, tout fainéant qui se respecte trouvera matière à rouspéter et devra attendre un correctif pour retrouver le sourire.

[MàJ du 25/01/2007] : Hercules nous a proposé un correctif qui corrige ce défaut. La nouvelle version du pilote n'est pas encore disponible au téléchargement public, mais elle devrait l'être bientôt. Son installation résout en tout cas le souci : une fois l'installation effectuée, le Mac ne perd plus la mémoire de la fréquence du Tunes Explorer. Selon le fabricant, le dysfonctionnement affecterait les machines trop rapides, celle dont la vitesse d'extinction ne permet pas, justement, que soit mémorisée la fréquence retenue pour la liaison entre le boîtier et l'ordinateur.

Autre chose qui a toute son importance, pour les utilisateurs PC notamment : le Tunes Explorer, contrairement à ce que peut laisser croire son nom, sait aussi piloter d’autres lecteurs multimédias. Il est ainsi compatible avec Windows Media Player, avec RealPlayer et Winamp aussi. Et puisqu’on parle de l’utilisation sous Windows, signalons un petit plus dont on dispose alors : une petite fenêtre qui permet de régler depuis l’ordinateur le fonctionnement de la télécommande. On la convoque en cliquant sur l’icône qui est venue se loger dans la zone de notification en bas, à droite. Ça n’a rien d’essentiel, mais c’est assez pratique.

En conclusion

Hercules propose avec le Tunes Explorer une télécommande bien pratique. L'objet comble même un vide. Dommage alors qu'il souffre de quelques défauts (une facture un peu cheap, une portée insuffisante parfois…). Ça n'en reste pas moins un bon investissement.

avatar FredStrasbourg | 
D'accord pour salling clicker, que j'utilise aussi. Mais permet-il d'avoir une vue sur les listes de lecture ? Chez moi ne s'affiche que le morceau en cours de lecture...
avatar eden | 
Bien sûr que Sailling Clicker permet d'accéder aux listes ! En plus, il offre une navigation identique à celle de l'iPod. Il n'y a besoin d'installer qu'un logiciel (mobile/ordinateur). Ensuite, c'est presque comme si on avait un iPod, sauf que la musique est stockée sur son ordinateur et diffusée par Airtunes sur la chaîne. Sur ce Tunes Explorer, l'écran de la télécommande est ridicule.
avatar Bond@007 | 
Si je ne m'abuse, l'Apple TV devrait résoudre la chose de manière élégante, non ? (A condition que la télé soit près de la chaîne HiFi) Nouvelle révolution d'Apple : allumer sa télé pour écouter de la musique sur sa chaîne HiFi :-)
avatar tifilou68 | 
Pas adapté aux gauchers cet engin ;-)
avatar Matthieu | 
waw, merci combo ! je ne savais pas que clicker fonctionnait via le wifi, je croyais qu'il fallait le bluetooth je viens de l'acheter et de l'installer sur mon palm, cela marche impeccablement, et c'est rapide, très peu de délai de réaction pour le mac. on peut aussi piloter keynote ou powerpoint, et pas mal d'autres choses... terrible !!!
avatar arekusandoro | 
Si clicker fonctionne avec le wifi, est-ce que cela voudrait dire que l'on pourra installer clicker sur le iPhone???? Parce que là ce serait génial.

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