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Apple Watch : prise en main (d’un clone)

Mickaël Bazoge

Monday 16 February 2015 à 10:01 • 46

Accessoire

Des matériaux premium, des finitions exemplaires, un logiciel parfaitement intégré… C’est ainsi que se présente l’Apple Watch, qui sera disponible au mois d’avril. Et c’est tout l’inverse que l’on peut trouver sur les rayons des boutiques en ligne interlopes qui commercialisent des clones de la montre connectée d’Apple !

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Les cloneurs chinois n’ont pas perdu de temps pour photocopier l’Apple Watch. Les schémas ont rapidement circulé à Shenzhen ou ailleurs, et l’on peut trouver aujourd’hui en vente, pour une poignée de dollars, des copies (presque) conformes du futur produit d’Apple. Nous nous sommes procurés l'un de ces clones. Son design nous a été présenté, par une de nos sources fiables, comme proche de celui de l’Apple Watch — de loin, évidemment, car de près on est à mille lieues des finitions du constructeur de Cupertino.

À bout de bras

En dehors du côté plutôt fun de la découverte d'un ersatz d’Apple Watch avant l’heure, cette copie est aussi l’occasion d’éprouver le poignet avec une montre dont l’encombrement se rapproche fortement de celui de l’original. Porter ce clone a aussi permis de se rendre compte que le manipuler durant quelques minutes d’affilée (naviguer dans les menus, jouer avec les boutons, …) était vraiment fatigant pour le bras tout entier : il faut en effet « porter » pendant un certain temps le poignet plus près des yeux et au niveau de l’autre main. Mine de rien, cette position n’a rien de naturelle, cela rappelle — dans un genre très différent, évidemment — la fatigue que l’on ressent rapidement lorsque l’on utilise un PC à écran tactile à bout de bras.

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Autant dire que l’Apple Watch ne servira effectivement qu’à consulter rapidement des notifications, même si Apple l’ouvre à d’autres usages plus complexes via WatchKit (et plus encore avec la seconde version de son SDK en fin d’année). Mais on se voit mal utiliser l’Apple Watch durant des dizaines de minutes d’affilée (tant mieux d’ailleurs pour l’autonomie !). Ceci étant, on ne connaît pas encore le poids que feront les deux modèles d'Apple Watch prévus.

En face d’une EcoDrive de Citizen, le clone ne fait pas le poids —Cliquer pour agrandir

Ces considérations posées, que vaut réellement ce clone d’Apple Watch ? Pour être tout à fait franc, pas plus que son prix d’une trentaine de dollars. C’est même sans doute payer un peu cher pour un produit de cette qualité. Parmi les plusieurs déclinaisons proposées à la vente, nous avons choisi celle qui singe la déclinaison Edition, la plus cossue (tant qu’à faire) avec bracelet boucle moderne rouge vif, tel que présenté par Apple sur son site web.

Ça pique les yeux et ça gratte le poignet

La montre ne fait pas illusion plus d’une demi-seconde. Sa légèreté trahit son principal matériau : du vilain plastique qui compose les deux parties du châssis reliées entre elles par un clip. Sur la tranche de gauche, on trouve trois boutons creusés à la truelle qui permettent de recharger la batterie de l’appareil (évidemment pas de recharge par induction à ce prix), le micro et le haut parleur. De l’autre côté, deux boutons dont une couronne (pas) digitale qui tourne dans le vide et pour cause, à aucun moment il n’est question de zoomer dans une carte ou faire défiler une liste : l’interaction se limite ici à l’écran tactile.

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À ce stade, ils ne seront plus nombreux ceux qui prendront encore des vessies pour des lanternes. Pour convaincre ces derniers Mohicans qu’il s’agit bien d’un clone, il suffit de retourner l’appareil : aucune trace d’un cardiofréquencemètre protégé par des lentilles de saphir. Un simple rond en plastique fait ici la blague.

Aucun capteur au revers, même en toc pour faire illusion, juste une pastille de plastique — Cliquer pour agrandir

Le bracelet (dont le système d’attaches n’a absolument rien à voir avec celui d’Apple) ne pourra pas être remplacé, mais en même temps qui le voudrait vraiment ? Si la qualité de fabrication et de conception de la montre est médiocre au mieux, celle du bracelet est catastrophique. L’objet est littéralement en carton avec une très fine couche de ce qui est vendu comme du cuir, mais c’est une blague. Transpiration aidant, le bracelet gratte au bout de quelques heures et, suivant la sensibilité de sa peau, mieux vaut retirer la montre avant que cela devienne insupportable (ou pire).

Si le produit fait pitié au poignet, le pire est encore à venir.

Elle donne à peine l’heure

Car il faut maintenant allumer cette montre. D'emblée, on est accueilli par un petit jingle absolument terrifiant que n'aurait pas renié Charlie Oleg, fameux clavier endiablé de Tournez Manège. Si l'écran affiche un nuage d'applications à la manière de l'Apple Watch, la déception est de taille : il ne s'agit que d'une image, car il n'est pas question de naviguer dans les apps de cette manière.

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Il faudra plutôt se contenter d'une interface de type iPod nano, avec quatre icônes par écran. Un mot justement sur la dalle utilisée : pas la peine bien sûr d'espérer la même définition que l'écran Retina de l'Apple Watch. On peut même presque compter le nombre de pixels qui s'affichent à l'écran ! Les couleurs sont délavées et le cadran « papillon » directement piqué à Apple fait pâle figure par rapport à son modèle.

Le tour du propriétaire est rapidement fait. On trouve dans la montre des fonctions classiques : chronomètre, contacts, « pédomètre » (mais il faut bien penser à activer la fonction avant), contrôle du lecteur musical… Il n'existe pas de lecteur de photos, mais en même temps qui voudrait se brûler les yeux avec un tel écran ? Il est évidemment possible de régler l'heure, mais en l'absence d'une validation, le processus est un rien compliqué : il a fallu une dizaine d'essais pour que la montre affiche enfin l'heure désirée. Par contre, pas la peine de secouer l'engin pour connaître l'heure, il faudra nécessairement appuyer sur un bouton.

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Là où le clone fait mieux que son modèle, c'est qu'il montre clairement le niveau de batterie restant ! Sur l'Apple Watch, pour le moment du moins, on n'a encore vu aucune icône d'aucune sorte pour l'autonomie. Le clone promet d'ailleurs de tenir entre 2 et 3 jours (grâce à une batterie d'une capacité de 190 mAh), ce qui est très possible dans les faits puisqu'on ne se sert guère du produit.

La connexion entre la montre et l'iPhone se réalise très simplement via Bluetooth - c'est ce qui permet à l'appareil de piloter le lecteur musical. Si l'on souhaite aller plus loin dans les interactions, il faudra malheureusement utiliser un smartphone sous Android, puisque l'application compagnon (sobrement appelée Smart Watch) n'est proposée que pour l'OS mobile de Google. De fait, les notifications d'appels ou les SMS ne s'affichent pas sur une montre jumelée à un iPhone, ce qui en retire beaucoup de son intérêt (s'il en restait).

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Notons néanmoins que l'on pourra tapoter le numéro de téléphone d'un correspondant depuis l'écran rikiki de la montre : les touches sont tellement petites que l'on aimerait avoir sous la main un stylet (alternative : se laisser pousser un ongle). Il est même possible d'avoir une conversation avec un contact avec la montre, qui fait alors office de kit mains libres. La fonction « anti-perte » avertit lorsque la montre perd le signal Bluetooth avec l’iPhone — c’est peut-être là la meilleure fonction de l’engin ! Pour le reste, il ne faut pas compter sur une quelconque boutique d'applications, mais personne ne voudra sérieusement développer quoi que ce soit pour ce bidule dont ce n'est de toute manière pas la vocation.

Pour conclure

Ce produit n’a pas vraiment d’intérêt, autre que celui d’amuser les collègues au bureau ou les amis dans les dîners en ville. De loin, on peut se méprendre et penser que l’on porte réellement une Apple Watch. Mais cette montre ne fait pas illusion bien longtemps : il suffit d’y jeter un œil plus longtemps ou d’allumer l’écran pour débusquer le pot aux roses.

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Ce clone n’a finalement d’intéressant que ce qu’il montre de l’Apple Watch, puisqu’il semble que le châssis de la copie est très proche de son modèle (de 42 mm). Si la montre peut paraître grosse sur un petit poignet, on s’y fait assez naturellement (on a d’autant plus hâte de voir ce que donnera la version de 38 mm).

En dehors du design à proprement parler, il va falloir inventer la vie qui va avec l’Apple Watch. Pour ça, Apple fait confiance aux développeurs, chargés de bâtir un écosystème logiciel. Mais après avoir porté cette montre durant quelques jours, et même si on n’a pas pu « profiter » de toutes les fonctions, on a du mal encore à imaginer faire autre chose que de consulter des notifications sur son poignet (ou l’heure, quand c’est possible).

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