Dropbox achète (et ferme) Readmill

Anthony Nelzin-Santos |

Les salariés de Readmill vont aller écrire le nouveau chapitre de leur histoire chez Dropbox. Le service de « lecture sociale » fermera ses portes le 1er juillet prochain, et il n’est d’ores et déjà plus possible de créer un nouveau compte.

D’ici là, les utilisateurs sont invités à exporter leurs livres et leurs données de lecture (livres lus, rythme de la progression, passages surlignés et notes), ainsi qu’à transférer les éventuelles licences de DRM Adobe. Sinon, toutes ces données seront perdues et irrécupérables.

Readmill permettait d’importer des livres au format ePub ou PDF et de les lire en compagnie d’autres utilisateurs du service, le tout gratuitement. La société a bien pensé à monnayer ses services, mais une application payante n’aurait pas couvert les frais récurrents, un abonnement n’aurait « pas été viable » et la vente de livres « à un prix compétitif » impossible sur iOS où Apple perçoit 30 % de commission sur toute opération.

Readmill s’est donc vendue à Dropbox, qui ne compte pas toutefois lancer de service de lecture sociale. Il s’agit uniquement d’une acquisition de talents, destinée à améliorer « la consultation, la collaboration et la synchronisation » des fichiers hébergés sur Dropbox.

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avatar Satoral | 
Pour amener des précisions dans le domaine du livre en tout cas : - Readmill n'avait absolument aucun business model avant, pendant (et certainement bien après) l'exploitation du service ; - 80 % (si ce n'est plus) des start-ups dans le domaine n'ont aucun business model non plus -- là on va avoir le cas où des services qui reposaient sur l'absence d'une fonctionnalité InDesign vont carrément fermer dans les mois qui suivent l'une des prochaines releases d'InDD, et ils l'auront bien cherché sachant que leurs tarifs étaient strictement intenables (pas moyen de faire rentrer de l'argent donc de développer de nouvelles fonctionnalités à ce prix) ; - il n'y a pas d'argent dans l'industrie du livre, en tout cas pour les start-ups, raison pour laquelle la très grande majorité des investisseurs fuient ce marché ; - il y a une rumeur qui tourne : Comixology, leader sur la BD numérique, chercherait à se vendre puisqu'ils n'ont plus aucun levier de développement économique ; - un nombre incalculable de services se lancent effectivement dans l'idée d'être rachetés par un revendeur, un groupe d'édition, etc. ; - Inkling, qui visait le marché du manuel scolaire interactif à pivoté sur un modèle de licence, la majorité de leurs revenus provient donc aujourd'hui des éditeurs qui veulent intégrer l'outil du service dans leur propre structure (et hop, le développement économique du service se restreint d'autant au passage) ; - les services se lancent tête baissée sur les exactes mêmes choses alors qu'il existe des besoins qui ne sont pas comblés (éditeur EPUB 3, très peu nombreux, par exemple). Du coup, on voit des éditeurs créer leurs propres outils pour ça (fail des services donc, qui s'entêtent dans une voie sans issue) ; - autre échec des services : la vision tout cloud/en ligne alors que nous pouvons témoigner de nombreux éditeurs qui refusent tout simplement d'en passer par le cloud. En résumé, on peut dire que le marché n'est pas sain du tout. Il ne faut donc pas s'étonner si les offres de rachat, pour des sommes assez basses en considération de ce qui peut être mis sur la table ailleurs, soient acceptés sans trop de discussion. Et faudra pas s'étonner non plus de voir des services fermer les uns après les autres vu que (1) il n'y a pas une tune à se faire de cette manière et (2) on peut quand même se demander si parfois, ce n'est que pure question d'incompétence (gestion, modèle eco, idée pas assez mûrement réfléchie vu qu'il faut aller sur le marché pour se donner la chance d'en profiter).
avatar eterrier | 
@oomu : Pfff ce qu'il faut pas voir .... Le capitalisme est la meilleure chose qu'il ne soit jamais arrivée pour le secteur technologique ! La libre concurrence permet de stimuler toutes les entreprises du monde entier et ainsi d'être constamment dans l'innovation technologique ! C'est pas avec nos centres de recherche étatiques que l'on va développer quoi que ce soit qui révolutionne nos modes de vie comme l'ont fait certaines entreprises privées, qui ont racheté des start-up auparavant !
avatar bde245 | 
@eterrier: "Ce n'est pas avec nos centres de recherche étatiques..." ? Comme le souligne J. Attali dans un de ses bouquins, nombre d'inventions majeures de ces 50 dernières années, à commencer par internet, ont été inventées par des gens payés par l'état pour faire autre chose.
avatar toulke | 
@CBi : N'importe quoi mec change d'auteur t'as le cerveau anesthesier ...

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