Mark Zuckerberg rêve d'un Internet accessible au reste du monde

Florian Innocente |

Mark Zuckerberg a assuré sa première prestation au Mobile World Congress de Barcelone. Quelques jours après l'acquisition gargantuesque de WhatsApp, le patron de Facebook a répondu aux questions du journaliste David Kirkpatrick.

Zuckerberg a brièvement évoqué WhatsApp et son patron Jan Koum, avec qui il partage l'objectif de connecter la population mondiale à l'Internet. Juste avant de conclure, il a répété que la vision de WhatsApp et son fonctionnement ne changeraient pas à la suite de cette opération «Toutes les photos que vous envoyez, WhatsApp ne les stocke même pas. C'est ce que les gens souhaitent. Ce serait idiot de s'y opposer ».

Une utilisation de WhatsApp par quasiment un milliard de personnes, qui l'a amené à évoquer le principal obstacle à l'accès et l'utilisation d'Internet pour les deux tiers de la population mondiale encore non connectée : le coût de la DATA. Sauf changements d'ampleur, ces gens ne pourront accéder au réseau « Lorsque vous avez accès à Internet, vous avez accès à des services financiers pour répondre à des besoins de base, à des informations relatives à la santé, à l'éducation. Cela peut participer à créer de l'emploi, à faire reculer la mortalité infantile… »

Pourtant, explique Zuckerberg, 80% de la population mondiale est située à l'intérieur de zones couvertes par la 2G ou la 3G. Le patron de Facebook a, au passage, relativisé l'intérêt de solutions comme les ballons aériens (lire Google : l’internet pour tous, en ballon) ou les satellites pour pallier ce manque d'accès, car ils ne toucheront qu'une part trop faible des individus à connecter et restent trop coûteux.

Un monde connecté

Mark Zuckerberg souhaite voir cette population avoir accès au réseau moyennant des tarifs peu élevés, voire gratuitement. Certaines ressources essentielles sont peu gourmandes en DATA et basées essentiellement sur du texte. Elle devraient être accessibles au plus grand nombre : messagerie, réseau social, moteur de recherche, etc. Des programmes pilotes ont été mis en place à cette fin via l'initiative Internet.org.

Par exemple, aux Philippines, a expliqué Zuckerberg, les clients de l'opérateur Globe ont accès gratuitement à Facebook et Messenger dans le cadre de leur forfait. L'usage d'Internet dans le pays a doublé. Au Paraguay, un partenariat similaire avec l'opérateur Tigo a généré 70% de connexions DATA en plus.

Zuckerberg espère nouer 3 à 5 partenariats supplémentaires dans les douze mois à venir pour apporter gratuitement des services de base aux utilisateurs. Ces accords n'ont pour le moment duré que 3 à 5 mois mais le co-fondateur de Facebook espère nouer des associations sur du plus long terme.

Ce jeune homme en tee-shirt signe des chèques de 19 millards

Le réseau social n'a toutefois pas les moyens de travailler avec beaucoup plus d'opérateurs. Sur le long terme, Zuckerberg a aisément concédé qu'il espérait que cela rapporte de l'argent à Facebook, même si sur le moyen terme cela signifie à coup sûr d'en perdre.

Pour faciliter cet accès à Internet dans les pays défavorisés, Facebook travaille par exemple à réduire le volume de DATA nécessaire à son utilisation. Auparavant, un utilisateur de Facebook consommait en moyenne 14 Mo de données par jour, c'est aujourd'hui passé à 2 Mo et le but est d'arriver à 1 Mo. Dans certains pays en voie de développement, la consommation en données des applications peut se révéler un véritable problème pour les utilisateurs qui n'ont pas les facilités de connexion que l'on connaît ailleurs dans le monde. Facebook en a pris la pleine mesure lorsque quelques-uns de ses responsables sont allés en Afrique et ont eu toutes les peines du monde à se connecter au réseau.

Le jeune patron espère ainsi voir s'élargir la coalition autour d'Internet.org, car amener le réseau à 3 ou 5 milliards d'individus implique des changements majeurs dans les infrastructures mais aussi les logiciels et services Internet qu'on leur propose.

Lors des questions/réponses avec le public, Zuckerberg n'a pas donné de réponse définitive à la question sur les chances de le voir faire une nouvelle offre à Snapchat (lire Facebook met à jour ses apps et n'achète pas Snapchat). Le jeune homme en jean et tee-shirt, dont les unités de grandeur descendent rarement en deçà du milliard, a tout de même glissé « Lorsque vous dépensez 19 milliards pour WhatsApp, je dirais que ça peut aller pour quelque temps ».

avatar matsfr | 
Il a bien parlé, un peu rapide mais assez détendu, ça se laisse regarder.
avatar jpb02 | 
Connecté le monde entier à Facebook, même pour les plus réfractaire, serait une révolution incroyable. Certe peut-être cela ne va pas sauver des vies a court terme, mais pourrait permettre tellement de choses. (comme des récupérations de données épidémiologiques de masses, ou rien que l'information a des populations qui n'ont accès a rien)
avatar agerber | 
Patrick Le problème c'est que dans la réalité tu as parfois tort. Car facebook permet aussi a des pays pas vraiment démocratique de dialoguer entre citoyen. Car malheureusement, il n'existe de part le monde aucune plateforme d'espace de discussions ou l'on peut se réunir sur différents thèmes. Ce qui n'empeche pas les états d'avoir un outil extraordinaire pour te fliquer toi , et tes amis. Je crois d'ailleurs que facebook est interdit en chine. Étonnant non pour ce grand pays de liberté(s?)?
avatar agerber | 
Tiens vla Mark. Un adepte de l'auto-flicage, de l'espionnage des amis, de l'historisation de vos conversations, relations, et autres babioles. Sans oublier bien entendu , le changement de règle de sécurité tous les 36 du mois. Brillantissime * *De nous avoir fait avaler tout ca. Moi j'aime espionner mes amis ! devrait être un de leur slogan.
avatar YanDerS | 
Méchantes langues que vous êtes son rêve est si beau :pleure:
avatar tigre2010 | 
C'est aussi le rêve de la Chine.
avatar fif | 
@Mark Zuckerberg Selon Wikipedia : en 2008 environ 20% de la population adulte mondiale était analphabète. C'est sans compter les enfants. C'est sans compter les illettrés (ayant appris mais ne sachant pas/plus lire). Alors que 60% de personnes n'aient pas accès au "Net selon FaceBook", on peut le déplorer, mais je suis persuadé que la plupart ont bizarrement et également d'autres préoccupations plus importantes dans la vie (et pour lesquelles chacun d'entre nous peut oeuvrer) que d'espionner leurs "amis FaceBook" et publier je ne sais quoi. En revanche si Mark Zuckerberg envisageait d'offrir 19M$ dans des programmes d'alphabétisation je pourrais envisager de reconsidérer l'opinion que j'ai de cet homme, sa société, et sa manière de voir "le Monde". Fail : Repeat after me : F+A = Fa, Fa+Ce = Face, Face+Book = FaceBook...
avatar darkbeno | 
Bien dit DG33, je pense aussi la même chose. Et pas seulement pour l'alphabétisation, l'eau, la nourriture... pas sûr qu'un accès Internet leur soit primordial
avatar akaaw | 
Ce n'est pas un philanthrope. Avec 19 milliard j'aurais vraiment essayer de faire quelque chose de vraiment utile a l'espèce humaine. Si sont trip c'est internet, pourquoi pas un système satellitaire pour connecter ceux qui ne le sont pas ? En investissant dans la recherche, il y aurais sûrement moyen de faire des portable satellite sans cette grosse antenne et de miniaturiser tout ça. Au lieu de ça il dépense 19 milliard dans une putains d'app de messagerie de merde. Pauvre monde.

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