On savait que le « Designed and Manufactured in the USA » apposé sur la face inférieure du Nexus Q était grandement exagéré : certains de ses composants ne sont fabriqués nulle part aux États-Unis. Le démontage de la sphère de Google par iFixit révèle que seule une minorité des composants du Nexus Q est fabriquée aux États-Unis.
Image (cc) iFixit.
Plusieurs marques à l'intérieur de l'appareil mentionnent la Thaïlande, et la plupart des composants, eux, proviennent d'Asie ou d'Europe. SMSC, qui fournit le contrôleur USB vers Ethernet et l'émetteur-récepteur USB fabrique en Asie par le biais de sous-traitants, et ne semble être présente en Europe et aux États-Unis que par le biais de centres de recherche et développement. La puce Murata KM10L3002 est fabriquée au Japon, en Chine ou à Taïwan ; le port Ethernet en Chine ; la sortie optique au Japon. La puce NFC de NXP sort d'usines allemandes, anglaises, hollandaises, chinoises ou singapouriennes, tandis que le quartz vient de Chine ou de Taïwan.
Le micro-contrôleur flash d'Atmel peut provenir des États-Unis, mais est aussi fabriqué en France, à Nantes pour être précis. Texas Instruments (SoC et gestion de l'alimentation) produit aux États-Unis, mais aussi en Allemagne, aux Philippines, en Chine ou au Japon. La RAM de Samsung peut provenir d'Austin au Texas, mais aussi de Corée du Sud. Seuls deux composants sont originaires des États-Unis à coup sûr : le capteur photoélectrique fourni par Omron, et la partie métallique extérieure du Nexus Q.
Bref, le Nexus Q est plutôt « Designed and Assembled in the USA » : on n'en tiendra évidemment pas rigueur à Google, qui s'est bien gardé d'affirmer que son produit était 100 % américain. Reste que cet argument perd ici un peu de force, puisque les composants du Nexus Q qui peuvent être fabriqués aux États-Unis se retrouvent dans d'autres appareils. Le SoC et la RAM de tous les appareils iOS commercialisés sont en effet fabriqués à Austin au Texas, et les faces en verre de l'iPhone 4 et de l'iPhone 4S proviennent en partie des usines de Corning dans le Kentucky.
La décision de Google de confier l'assemblage final à des ouvriers américains peut néanmoins être saluée tant elle se démarque des pratiques du reste de l'industrie. Elle en dit néanmoins moins sur Google que sur l'évolution du marché chinois : c'est en effet en grande partie une conséquence de l'augmentation des salaires en Chine, qui atteignent désormais 2 à 5 € de l'heure. Un assemblage aux États-Unis, où certains salaires sont à peine plus élevés, a donc un impact assez minimal sur les 299 $ que vaut le Nexus Q. Mais aujourd'hui plus que jamais, l'effet de rattrapage transforme la relocalisation appelée par certains depuis des années en un rêve à portée de mains.
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