Recoller les morceaux

vincent absous |

Intéressante question que celle que pose Bernard Miyet dans Libération : qu'est-ce que la musique ? À l'heure d'Internet et de la mondialisation, "la musique peut-elle encore représenter le choix d'un artiste ?" ou "les tuyaux primeront[-ils] sur les contenus ?" Évidemment, la réponse que tout le monde souhaite lire, c'est celle qui met en avant la variété, celle qui réaffirme que la musique, c'est un univers partagé "cousu de mélodies, de moments de grâce et de doute, qui viennent s'inscrire dans une oeuvre, dans une carrière". Le problème, c'est que cela n'est guère compatible avec "le culte du tube", explique l'auteur, qui réaffirme une vérité essentielle, et qu'on ne peut que partager avec lui : "on ne saurait connaître un créateur de musique à travers une seule chanson, de même qu'on ne peut apprécier un romancier en se contentant d'une ligne, fût-elle géniale" (que c'est fatigant de devoir toujours ne connaître Proust que par cette phrase d'ouverture de la Recherche, ce fameux « Longtemps, je me suis couché de bonne heure »). "Chez un grand disquaire, on cherche un CD, alors que sur le Net on cherche un titre". Cela ne peut qu'amener à la consommation "mécanique" de la musique. Pour parvenir à une offre musicale de qualité, explique encore le rédacteur, l'offre légale de musique sur le Net ne peut suffire. Il faut aller plus loin.

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