Ouvrir le menu principal

iGeneration

Recherche

La Cnil s’inquiète de l’extension du passe sanitaire

Anthony Nelzin-Santos

jeudi 22 juillet 2021 à 11:00 • 216

Ailleurs

Après deux avis circonspects mais prudents, la Cnil renâcle plus franchement maintenant que le gouvernement veut étendre la portée du « passe sanitaire ». Alors que le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire est examiné en urgence à l’Assemblée nationale, l’autorité gardienne des libertés individuelles invite la représentation nationale « à s’interroger de façon précise sur les lieux où le passe sanitaire s’avère réellement nécessaire ».

Image Adam Nieścioruk (Unsplash).

En mai, la Cnil tolérait un passe sanitaire « limité aux évènements impliquant de grands rassemblements de personnes », excluant qu’il puisse concerner les « activités de la vie courante ». En juin, l’autorité administrative indépendante craignait que le passe sanitaire soit demandé aux salariés des lieux concernés par les mesures gouvernementales.

En juillet, la Cnil doit avouer son impuissance, puisque le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire ignore ses deux avis. L’autorité déplore que le gouvernement ne l’ait pas consulté, ce qui n’était certes pas obligatoire, et décide « par transparence » de publier la transcription de l’audition de sa présidente devant la Commission des lois du Sénat.

Marie-Laure Denis explique que « l’extension proposée du passe sanitaire dépasse l’enjeu sanitaire ». Comme nous le faisions au début de la pandémie, la présidente de la Cnil craint l’effet de cliquet. « Le volontariat pourrait devenir une obligation après une seconde vague épidémique », disions-nous, « des mesures de contrôle individuel pourraient être ajoutées à l’occasion d’un deuxième confinement ».

Chaque « vague » épidémique a été l’occasion d’un nouveau coup de cliquet. La Cnil interroge aujourd’hui « la frontière entre ce qui relève de la responsabilité individuelle et ce qui relève du contrôle social. » Marie-Laure Denis pointe les dangers de la confusion :

Il y a un risque certain d’accoutumance à de tels dispositifs de contrôle numérique, de banalisation de gestes attentatoires à la vie privée, de glissement, à l’avenir et potentiellement pour d’autres considérations que la seule protection de la santé publique ici recherchée dans un contexte exceptionnel, vers une société où de tels contrôles seraient la norme et non l’exception.

Il me semble donc important d’alerter sur le risque de créer un phénomène d’accoutumance préjudiciable qui pourrait conduire, demain dans un tout autre contexte sanitaire, à justifier qu’on ait recours à un dispositif de contrôle numérique analogue pour contrer toute épidémie particulièrement contagieuse. À partir de combien de morts devra-t-on se poser la question de franchir le pas alors que la tolérance de la société au risque diminue ? Si, malheureusement, nous devions vivre encore plusieurs années avec des variants successifs du coronavirus, le passe sanitaire a-t-il vocation à être prolongé de trimestre en semestre ou y renoncerons-nous pour affronter la crise en maintenant des conditions de vie plus normales, malgré l’impact sanitaire ?

« Le rebond de l’épidémie peut justifier des mesures exceptionnelles », concède la Cnil, « mais l’extension du passe sanitaire doit être paramétrée au plus près ». Marie-Laure Denis pense que la loi devrait prévoir « une évaluation rigoureuse et scientifique » des mesures disponibles pour supprimer celles devenues inutiles et mieux articuler les autres.

Est-il bien sérieux de laisser son numéro de téléphone dans un cahier de rappel exposé aux quatre vents ? Les risques sont-ils les mêmes dans une immense salle de concert à moitié vide et une petite gargote bondée ? Faut-il suivre les personnes mineures de la même manière ? Le passe sanitaire pourrait être un filet de secours plutôt qu’une première ligne de défense.

L’autorité demande des précisions et des garanties sur le contrôle de l’identité du porteur du passe, le traitement des données médicales par les employeurs, le délai de conservation des fichiers, et le maintien d’une version papier. Dans tous les cas, la Cnil rappelle l’impératif absolu « que le dispositif soit limité dans le temps », ce qui est aujourd’hui le cas.

Rejoignez le Club iGen

Soutenez le travail d'une rédaction indépendante.

Rejoignez la plus grande communauté Apple francophone !

S'abonner

Matter 1.4.1 veut simplifier la connexion initiale des appareils

07:56

• 5


La production des SoC des lunettes connectées d’Apple lancée fin 2027

06:23

• 27


DMA : Apple se plaint d'une absence de communication de Bruxelles après son amende de 500 millions

08/05/2025 à 17:30

• 28


Apple Intelligence par la pratique et la démonstration jusqu'en Apple Store

08/05/2025 à 15:45

• 19


Samsung : le Galaxy Edge S25 étalera sa finesse la semaine prochaine

08/05/2025 à 08:45

• 26


App Store : Apple réclame une pause urgente dans l'application du jugement

08/05/2025 à 07:46

• 70


La 2G s’éteindra fin 2026 au plus tard, et le gouvernement ne fera rien pour s’y opposer

07/05/2025 à 22:00

• 85


Counterpoint : les ventes d'Apple Watch glissent depuis deux ans

07/05/2025 à 21:32

• 63


Pour Eddy Cue, l’iPhone ne sera peut-être plus là dans 10 ans

07/05/2025 à 21:00

• 74


iPhone 17, 17 Pro (Max), 17 Air : prix, fiche technique, date de sortie… Toutes les nouveautés d’après les rumeurs

07/05/2025 à 20:30

• 10


Samsung s’offre Bowers & Wilkins, Denon et Marantz, en les rachetant à Masimo

07/05/2025 à 20:15

• 38


Google démodé, Safari va s’ouvrir aux moteurs de recherche dopés à l’IA

07/05/2025 à 18:44

• 76


Xogot porte le moteur de jeu Godot sur iPad

07/05/2025 à 15:52

• 6


Netflix : une nouvelle interface et de l'IA sur tous les écrans

07/05/2025 à 15:23

• 14


iOS 18.5 : Free Mobile améliore sa gestion de l'eSIM

07/05/2025 à 14:22

• 14


iOS 18.5 active la connectivité satellite via l'opérateur pour la gamme iPhone 13

07/05/2025 à 12:51

• 20