Monopole ou pas monopole ? Apple défend le modèle économique de l'App Store

Mickaël Bazoge |

Apple défend le modèle économique de son App Store, attaqué de toutes parts non seulement par la Commission européenne qui va mettre en place un ensemble de règles rééquilibrant les relations entre les plateformes et les développeurs, mais aussi par la Cour suprême américaine. Tout récemment, la plus haute juridiction des États-Unis a donné son feu vert pour que des plaintes puissent être déposées contre Apple, accusée par certains de « monopole » sur la distribution d’apps.

Le constructeur a donc mis en ligne un site web consacré à la défense de sa boutique d’applications. Apple y reprend les arguments déjà mis en avant dans sa réponse à la décision de la Cour suprême, à savoir que l’App Store est un lieu « sécurisé et fiable » permettant aux consommateurs de découvrir et de télécharger des apps. L’App Store représente également une opportunité de business pour les développeurs.

« C’est notre boutique, et nous en sommes responsables », écrit Apple qui assure supporter « tous les points de vue » ; en même temps, le constructeur veut faire en sorte que les apps soient respectueuses de l’opinion de chacun. C’est pourquoi Apple rejette des apps présentant du contenu de « mauvais goût », pornographique, ou encore discriminatoire. Les développeurs doivent se conformer au cahier des charges d’Apple.

L’équipe en charge de l’App Store, qui représente « 81 langues réparties sur trois fuseaux horaires », a supprimé 1,4 million d’applications depuis 2016 parce qu’elles n’étaient plus mises à jour ou ne fonctionnaient plus sur les OS actuels. 100 000 apps sont revues chaque semaine, généralement dans les 24 heures après leur soumission.

60% de ces apps reçoivent leur autorisation, et fort logiquement le reste est rejeté en raison de bugs « mineurs » ou en lien avec des soucis de confidentialité. Ce sont environ mille coups de fil que l’équipe donne aux développeurs chaque semaine. La plateforme compte 20 millions de développeurs provenant de 155 pays.

L’économie des apps iOS a généré plus de 1,5 million d’emplois aux États-Unis, et 1,57 million en Europe, soutient Apple. La Pomme a versé plus de 120 milliards de dollars aux développeurs depuis 2008 (lire : La France est le troisième pays le plus important dans le secteur économique des apps iOS).

La commission de 30% (abaissée à 15% après un an d’abonnement) est sous le feu des critiques, notamment par Spotify qui a mené la charge en début d’année. Apple fait d’ailleurs l’objet d’une enquête de la Commission européenne. La Pomme indique que 84% des apps sont gratuites, et qu’elle ne prélève de dîme que sur des services ou des biens numériques vendus dans les applications.

Apple présente les différents moyens de monétiser des apps, évoquant notamment Netflix et Spotify qui ont décidé de ne plus vendre d’abonnements via leurs applications. « Apple ne reçoit aucune commission pour le support, l’hébergement et la distribution de ces apps »… qui ont malgré tout interdiction d’indiquer comment s’abonner dans leurs applications, et encore moins de glisser un lien vers leurs boutiques en ligne.

Apple reprend l’argument curieux selon lequel les développeurs ont « beaucoup de choix » pour distribuer leurs applications : ils peuvent soumettre leurs apps à d’autres boutiques (Smart TV, consoles), « sans oublier l’internet ouvert, qu’Apple soutient avec Safari ». Le constructeur précise que les utilisateurs de ses produits se servent régulièrement de web apps comme Instagram et Netflix.

Tout cela est vrai, mais pour distribuer une application sur la plateforme iOS, il faut nécessairement en passer par l’App Store, il n’existe aucune autre alternative… On verra si l’argument tiendra le coup devant un tribunal.

Autre écueil dans la communication d’Apple : le constructeur explique qu’il accueille la concurrence à bras ouverts, en listant quelques applications concurrentes aux siennes. On peut effectivement trouver des apps meilleures ou mieux adaptées à ses besoins que Calendrier, Appareil photo, Mail ou encore Plans.

Ce qu’Apple oublie de dire, c’est qu’il est impossible dans iOS de changer les applications par défaut. La concurrence oui, mais qu’elle reste dans son coin… Peut-être qu’iOS 13 changera ce comportement, mais aucune rumeur ne l’a laissé paraître pour le moment.

avatar iPop | 

Les vautours planent...

avatar Dimemas | 

et les moutons se caressent...

avatar broketschnok | 

@Dimemas

Et la caravane passe

avatar DamienLT | 

@broketschnok

Et moi je sors le pop corn ?

avatar armandgz123 | 

@Niteor

Moi aussi, tiens

avatar reborn | 

Et bizarrement, malgré toutes ces barrières depuis sa création aussi bien pour les devs que les utilisateurs, ce store se porte très bien ?‍♂️

avatar debione | 

Ah ben je sais pas... tu demanderas à tous les développeurs qui se sont vu retirer leur appli juste parce que Apple préparait la sienne, voir pompe allègrement sur des app existante pour imposer les siennes...
Et ici, il est aussi question des acheteurs, le porte monnaie des acheteurs ne se porte pas mieux lui, il a pas le choix...

Après je ne connais pas un seul monopole qui ne se porte pas bien ... Le problème ici c'est les autres acteurs, ceux qui sont exclu de ce monopole.

avatar reborn | 

@debione

Pourquoi avoir accepter ces règles depuis la création du store ?

Il y avait 0 application, Apple n’étais en en position de force.

avatar Dimemas | 

l'appât du gain et le goût de l'aventure...

avatar byte_order | 

@reborn
> Pourquoi avoir accepter ces règles depuis la création du store ?

Parce qu'aucune alternative n'existait. Et n'existe encore.

> Il y avait 0 application, Apple n’étais en en position de force.

Si, elle était en position de force : le marché des apps pour smartphone.
Puis, quand les smartphones Android ont décollés, elle a perdu cette position, mais elle garde encore celui du marché des apps pour terminaux iOS/watchOS/tvOS.
Où elle n'est exposé à aucune concurrence.

avatar reborn | 

@byte_order

Si, elle était en position de force : le marché des apps pour smartphone

Windows mobile, Blackberry, Palm..

Il existait déjà des apps avec des OS plus permissif que celui d’Apple. Apple n’avait tien à ce moment là, 0 application.

Et pourtant avant même son lancement les devs étaient en ébullition pour proposer des apps pour l’iPhone.
Tellement chaud qu’ils payent 99$ par an pour distribuer des apps gratuites.

avatar byte_order | 

@reborn
> Il existait déjà des apps avec des OS plus permissif que celui d’Apple.
> Apple n’avait rien à ce moment là, 0 application.

Apple avait la plateforme mobile la plus avancée du monde. Tant en terme de puissance que d'ergonomie.
C'est loin d'être rien.

Une plateforme qu'elle a décidé de *vendre*, pas d'en louer l'usage.

> Et pourtant avant même son lancement les devs étaient en ébullition
> pour proposer des apps pour l’iPhone.

La cause est ci-dessus.

> Tellement chaud qu’ils payent 99$ par an pour distribuer des apps gratuites.

Y'a une grosse nuance entre 99$ par an et perdre 30% de *chaque* recette sur la partie payante de votre activité. Indice : le multiplicateur est 1 dans le premier cas, le nombre de client dans le second.

avatar reborn | 

Tu parle de perdre 30%, je ne suis pas d’accord. Comme tu l’as dis c’etait la plateforme mobile la plus avancée du monde..

avatar byte_order | 

@reborn
C'était.
D'où l'acceptation *au début* de ces conditions.

Aujourd'hui, et même depuis plusieurs années, ce n'est plus une plateforme tellement si radicalement supérieure que cela justifie des conditions abusives. D'ailleurs l'essentiel des éditeurs d'apps vivent désormais non plus de la vente d'apps mais de la vente de contenu.

Sans le contrôle exercé par Apple sur le verrou qui lui permet de se soustraire à la mise en concurrence sur le marché de la distribution, Apple n'aurait jamais pu imposé les conditions sur les achats de contenu.

Et c'est bien sur cette partie qu'une partie des éditeurs ralent désormais.
Tout simplement parce que ce n'est plus une plateforme si exceptionnelle qui permet leur diffusion, d'autres plateformes le permettent tout autant.
Mais le verrou d'Apple permet de refuser de jouer la concurrence, alors même que le marché du contenu n'a rien à voir avec les caractéristiques uniques d'une plateforme.

Et c'est sans oublié la distorsion de concurrence avec les apps d'Apple qui 1) ne respectent pas les contraintes ni techniques ni financières imposées aux autres et 2) sont carrément pré-installés *et* mis en avant réguilièrement via autopromotion par Apple.

avatar reborn | 

@byte_order

Aujourd'hui, et même depuis plusieurs années, ce n'est plus une plateforme tellement si radicalement supérieure que cela justifie des conditions abusives

Ça c’est ton interprétation de la situation.

Il faut m’expliquer comment les devs arrivent à faire rentrer autant (voir plus) d’argent sous iOS qu’android alors qu’iOS dispose seulement de 20% de pdm..

Cette plateforme iOS parait tellement inférieure en tous points... un vrai enfer pour les devs..

avatar byte_order | 

@reborn
> Il faut m’expliquer comment les devs arrivent à faire rentrer autant (voir plus) d’argent
> sous iOS qu’android alors qu’iOS dispose seulement de 20% de pdm..

1) l'acheteur d'iPhone, produit vendu en moyenne plus cher que les smartphones concurrents, est en moyenne notoirement plus aisé, et donc accepte un prix supérieur à la moyenne plus facilement
2) l'acheteur d'iPhone qui n'accepte pas le prix d'une app sur iOS (au hasard, Netflix ou Spotify dont l'abonnement in-app était 30% supérieur) doit changer carrément de plateforme, un changement au coût initial encore plus élevé.

A contrario, un utilisateur d'Android trouvera sur un store alternatif (et, faut pas le nier, pas toujours légaux) l'app qu'il souhaite à moindre prix. Et dans l'exemple donné, le Play Store n'interdisant pas aux apps android d'implémenter leurs propres mécanismes de paiement depuis l'app autre que celui du Play Store, c'est même pas nécessaire, et donc il trouvera un client Netflix ou Spotify de facto 30% moins cher, sans devoir pour cela changer de plateforme matérielle ni logicielle et sans perte pour les éditeurs de ces apps.

La captivité d'une clientèle, donc dont la mobilité est limitée, cela aide beaucoup pour vendre plus cher un truc.

Une captivité dont Apple *et* les quelques 1% des éditeurs qui captent 90% des ventes sur AppStore sont les grands bénéficiaires.
Ramené au nombre total d'éditeurs, cela fait nettement moins forte impression, pourtant.

La plateforme au sens commercial reste attractive, mais c'est surtout parce qu'elle maintient un niveau de captivité plus élevé sur une clientèle plus aisée, plus par ces seules capacités techniques particulières.

Ce qui était par contre le cas dans les premières années, où la plateforme n'avait techniquement pas de concurrence technologique véritable qui puisse rivaliser.

avatar Godverdomme | 

Plus avancée du monde 😂
J'adore cette déconnexion de la réalité

avatar YAZombie | 

@byte_order: il n'y a pas d'absolu. Tout dépend à quel niveau tu estimes que se définit le marché. Un marché se définit grossièrement par la possibilité de substituer un produit/service à un autre en en retirant la même jouissance (au sens économique…). On peut estimer que la possibilité de substitution doit se définir au niveau de l'OS, et donc du store, mais je trouve ça tout de même un peu étrange. J'ai tout de même plutôt l'impression qu'on considère d'abord des appareils avec des caractéristiques techniques et dans une gamme de prix similaires, et que la variable d'ajustement est ensuite la confiance (au sens large, c'est-à-dire également l'habitude) qu'en a dans un OS. Si on veut un smartphone haut de gamme on a le choix entre maintes marques sous Android et OS, la seule chose qui conduit au choix final n'est rien d'autre qu'une préférence, en rien une obligation qui rend le choix rationnel (et qu'on ne vienne pas parler du walled garden d'Apple, c'est pour l'essentiel un mythe, je n'ai jamais eu le moindre mal à avoir strictement la même chose sur un iPhone et sur Android).
Dès lors, définir le marché au niveau de l'OS, et par extension au niveau du store, n'a pas de sens. La substitution est possible au niveau du marché qui fait sens: l'appareil.
Mais on verra comment les juges appuieront leur décision, bien entendu. Et on est d'accord que ça ne touche en rien les problèmes de position léonine d'Apple face aux développeurs, qui sont à mon avis bien plus à étudier.

avatar byte_order | 

Si on lie l'achat de la plateforme et donc le choix de la plateforme à l'acceptation du store, alors c'est une forme de vente liée : si vous voulez tel usage, alors vous devez acheter tel plateforme *et* acheter telle app *sur* tel store.

avatar YAZombie | 

@byte_order:
1/ Je ne comprends pas en quoi c'est une réponse à mon commentaire précédent,
2/ il ne peut y avoir de vente liée s'il n'y a pas de vente. L'AppStore vient avec l'OS qui vient avec le smartphone. De nouveau, ton argumentaire vaudrait donc éventuellement la peine au niveau supérieur - celui du smartphone. Il me semble que ces affaires ont été tranchées il y a bien longtemps et Apple n'étant pas en position dominante donc incapable d'en abuser il n'y a aucune raison de considérer ce niveau.
Donc l'AppStore. Celui-ci est un service, accessible au travers d'une application, gratuite, autant que je sache comme toutes apps de boutiques d'apps (ça fait meta mais comment appeler ça autrement?), et qui permet de payer l'achat d'un produit ou un service, explicitement validé par l'utilisateur, donc un acte indéniablement volontaire.
J'ai beau me contorsionner dans tous les sens, je ne vois pas où est la vente liée.

avatar Dimemas | 

toi t'es pas développeur hein !
ça se voit ...

avatar raoolito | 

moi non plus, cependant mon principal client est un jeu de casino en ligne qui fonctionne plutot bien.
Les regles sont contraignantes, bien plus sur app store que sur android, mais en retour, le dev gagne bien plus sur app store que sur android (du simple au double à nombre d’utilisateur egal)
il faut bien comprendre que chez google play (car c’est de cela que l’on parle) les monumentaux trous de sécurités et les applications carrément dangereuses n’ont jamais ete tres relayés quand ceux sur apple font immédiatement un buzz.
en tant que consommateur, je préfère d eloin l’app store, là ou je sais qu’il y a eu plusieurs niveaux de vérifications avant qu’elle n’arrive. (bon c’est pas l’idéal mais c’est ce qui s’en approche le plus. - et non je ne crois absolument pas à la bienveillance des développeurs ni à l’intelligence du consommateur. il faut un gendarme entre les deux, c’est apple)

avatar byte_order | 

@raoolito
> Les regles sont contraignantes, bien plus sur app store que sur android, mais en retour,
> le dev gagne bien plus sur app store que sur android (du simple au double à
> nombre d’utilisateur egal)

Normal : le consommateur aussi n'a pas le choix d'acheter au prix demandé, vu qu'il n'a qu'un seul store possible, y'a qu'un seul prix possible, et donc les éditeurs peuvent demander plus.

Si Android, outre le fait que le piratage est plus facile (side loading de l'apk), d'autres stores existent et le nombre d'apps en concurrence est également supérieur.

Quand à un gendarme, okay, mais pas s'il est juge *et* partie. C'est la base, quand même, que de ne pas déléguer tous les pouvoirs sur vos droits à quelqu'un qui y a un intérêt privé, financier.

avatar MarcMame | 

@reborn

"Et bizarrement, malgré toutes ces barrières depuis sa création aussi bien pour les devs que les utilisateurs, ce store se porte très bien ?‍♂️"

Évidemment puisqu’il n’existe aucune alternative !

avatar Daye | 

Personnellement je pense qu’Apple à su créer son OS, ses téléphones et donc qu’elle impose ses propres règles est totalement normal...

avatar s1n3d | 

@Daye

Que les apps soient distribuées sur un store géré par Apple me semble logique pour des raisons de sécurité. Ce qui l’est moins, c’est de ne pas pouvoir remplacer les applications par défaut (safari par exemple) par une app présente sur le store et vérifiée par Apple (Firefox par exemple).

avatar fousfous | 

@s1n3d

Le problème c'est que du coup ce serait plus Google qui en profiterait avec chrome et tout pour remplacer les apps Apple, et mêmes avec la vérification c'est pas bon la securities des donnés de l'utilisateur.
On a vu comment ils ont forcé pour Windows, alors imagine sur iOS.

avatar SyMich | 

Mais Google s'en donne déjà à cœur joie avec la bénédiction d'Apple sur iOS...
Pourquoi croyez-vous qu'ils versent 9 millards par an pour être le moteur de recherche par défaut???
Et si certains préfèrent Chrome que Safari, pourquoi ne pourraient-ils pas faire ce choix?

avatar Bigdidou | 

@fousfous

« On a vu comment ils ont forcé pour Windows, alors imagine sur iOS. »

J’ai pas compris.
J’ai zéro gramme de chrome ou de Google sur mon Windows, ou alors quelque chose m’a échappé.
En revanche, c’est pas facile de se séparer de Bing, c’est sûr.

avatar iPop | 

@fousfous
On a vu comment ils ont forcé pour Windows, alors imagine sur iOS.

Sauf que Windows est licencé a tout un tas de constructeurs.
A moins que Windows ne le soit plus (que les autres se débrouillent).

avatar byte_order | 

@fousfous
> Le problème c'est que du coup ce serait plus Google qui en profiterait avec chrome
> et tout pour remplacer les apps Apple

Merci d'expliquer comment Google pourrait modifier les apps par défaut à la place de l'utilisateur !?
Et si l'utilisateur veut que ce soit Google Maps plutôt que Plans, c'est son droit et son choix, je vois pas au nom de quoi on peut lui dire "ah non, c'est pour votre bien qu'on refuse que vous utilisiez autre chose que Plans par défaut".

Sans parler de la distorsion de la concurrence que cela créer ainsi.

avatar MarcMame | 

@Daye

"Personnellement je pense qu’Apple à su créer son OS, ses téléphones et donc qu’elle impose ses propres règles est totalement normal..."

Pose toi la question de savoir si tu accepterais que ton Mac ne puisse utiliser que des apps en provenance exclusive du Mac appStore ?
Ou pire encore que Safari ne puisse accéder qu’aux seules sites et pages internet validées par Apple ?
Ca te fait toujours envie ?

On ne reproche pas à Apple d’offrir et de gérer un store. On lui reproche d’en interdire des alternatives et d’imposer des applications par défaut.

avatar byte_order | 

@Daye
> Personnellement je pense qu’Apple à su créer son OS, ses téléphones

Elle *vend* *ses* téléphones, qui ne sont donc plus *ses* téléphones.
Et elle *vend* des licences d'utilisations de son OS, aux mêmes personnes, celles qui ont acheté *ses* téléphones.

De facto, *ses* téléphones et les usages qu'ils permettent font l'objet d'une *vente*.

Votre approche c'est de considéré que les acheteurs d'iPhones sont des clients d'Apple durant l'usage de l'iPhone, alors qu'en pratique ils ne le sont que lorsqu'ils achètent quelque chose à Apple. Quand ils installent une app gratuite, ils n'achètent rien à Apple.
Quand ils regardent du contenu Netflix, ils n'achètent rien à Apple (et c'est d'ailleurs ce qui embête beaucoup Apple). Le truc, c'est que les propriétaires d'iPhones ne sont pas des "abonnés" à Apple.

Que Apple loue ses iPhones, et là le store unique, imposé, taxé, et la monétisation de sa clientèle (ses abonnés) à des fournisseurs tiers fera alors sens.

Mais c'est pas la situation actuelle, non.

Renault a su créer son moteur, ses voitures, et donc qu'elle impose ses propres règles aux propriétaires et aux fournisseurs de carburant est totalement normal !?

avatar Ndrix68 | 

@byte_order

Et pourtant, dans ton super exemple, Renault t’impose pleins de choses:
-Révision dans le réseau Renault pour bénéficier de l’extension de garantie,
-Utilisation d’un seul type de carburant alors qu’il y a du choix à la pompe,
-Impossibilité de mettre à jour les calculateurs et autres interfaces média en dehors du réseau Renault

En prenant en plus leur nouveau business model ZE:
-location d’un équipement obligatoire et impossibilité d’arrêter l’abonnement
-obligation de revendre l’abonnement lors d’une revente d’occasion
-entretien obligatoire dans le réseau Renault

Certes comparaison n’est pas raison mais quand même, chez Renault, ils t’impose aussi des trucs pour te rendre captif et te fidéliser (et te plumer aussi ?). Comme Apple. Comme d’autres.

avatar byte_order | 

@Ndrix68

> Et pourtant, dans ton super exemple, Renault t’impose pleins de choses:
> -Révision dans le réseau Renault pour bénéficier de l’extension de garantie,

Ce qui n'a rien d'obligatoire. Vous n'êtes pas obliger de prendre l'extension de garantie.
Et d'autres garagistes ont parfaitement le droit de proposer d'assurer leur propre garantie sur l'entretien qu'ils font sur votre véhicule.

> Utilisation d’un seul type de carburant alors qu’il y a du choix à la pompe,

Jusqu'à preuve du contraire, le carburant n'est pas du carburant "Renault". C'est plutôt Renault qui se voit imposer de rendre leur moteur compatible avec l'un des carburants disponibles sur le marché, libre et dont Renault n'est pas un acteur, des carburants pour moteur à explosion.

C'est comme de dire que Apple impose d'utiliser un courant alternatif a 110/220V pour charger votre iPhone !

> Impossibilité de mettre à jour les calculateurs et autres interfaces média
> en dehors du réseau Renault

C'est faux.
La loi européenne impose aux constructeurs de rendre disponible à des acteurs tiers les moyens et les outils nécessaires pour faire l'entretien des véhicules qu'ils vendent. Pièces détachées, firmware, tout.
Si votre garagiste préféré ne sait pas le faire, c'est surtout parce qu'il a calculé que l'achat des outils (et la formation à leur utilisation) n'est pas rentable parce qu'une trop grosse partie des gens pensent que seul le constructeur peut faire cela et donc lui confie son véhicule.

Tiens, un peu comme vous le pensez.

Ce n'est nullement imposé par le constructeur, c'est une situation de facto due essentiellement par l'attitude trop docile du consommateur.

> En prenant en plus leur nouveau business model ZE:

Qui repose sur la location des batteries, pas leur vente. Qui dit pas propriétaire de tout dit conditions imposables par le propriétaire sur ce que vous ne possédez pas.
Ici, le système de batteries de la ZE.

avatar reborn | 

@byte_order

Elle vend ses téléphones, qui ne sont donc plus ses téléphones.
Et elle vend des licences d'utilisations de son OS, aux mêmes personnes, celles qui ont acheté ses téléphones.

De facto, ses téléphones et les usages qu'ils permettent font l'objet d'une vente

Et l’un n’est pas vendu sans l’autre.

Apple vend un produit, l’iPhone. Un iPhone sans iOS n’est pas un iPhone

avatar byte_order | 

@reborn

Et ?
Une Renault Clio sans moteur n'est pas non plus une Renault Clio.
Les deux sont vendus ensemble. Le droit de prendre le volant est vendu avec, mais sans le moteur c'est pas possible.

Cela ne justifie pas pour autant que les consommables, à commencer par le carburant, doivent forcément être achetés uniquement dans le réseau de Renault.

Une imprimante HP aussi est vendu avec un OS qui tourne dedand.
Cela ne justifie pas pour autant que les cartouches d'encre doivent forcément n'être que celles validées par le constructeur, c.a.d. uniquement les siennes, dont le prix au litre est un record tout liquide confondu.

avatar reborn | 

On parle de soft là. Le soft de la renault ou de l’imprimante ne t’appartient pas. Si tu veux faire des comparaisons regarde du coté de Tesla..

avatar armandgz123 | 

@Daye

C’est quoi ce raisonnement...

avatar fousfous | 

Si y avait pas le store les devs s'en mettrait à cœur joie pour abuser des données personnelles. Comme sur internet en fait ou il n'y a pas de régulation!
Donc l'approche d'Apple est la bonne pour nous protéger.

avatar SyMich | 

S'il y avait d'autres moyens d'installer des apps qu'en passant par le store d'Apple, vous auriez toujours la possibilité de ne prendre vos apps que sur ce store si vous pensez que c'est le mieux pour vous!

avatar debione | 

@foufou:

Apple ne te protège de rien du tout, toi par contre tu peux...

avatar Krysten2001 | 

@debione

Si tout est bien contrôlé ?

avatar byte_order | 

@fousfous
> Comme sur internet en fait ou il n'y a pas de régulation!

Jamais entendu parlé de la RGDP ? Ni du droit à l'oubli ? Ni de la protection du consommateur sur les plateformes de vente en ligne ?

En gros, à la place de Internet, soit-disant non régulé, vous seriez pour un Minitel d'Etat, c'est ça ?

avatar falemaster | 

J’ai vraiment hate que ce monopole saute. Ce que fait Apple, qui etait louable au depart pour bonifier l’os, est devenu scandaleux...

avatar Bigdidou | 

« C’est pourquoi Apple rejette des apps présentant du contenu de « mauvais goût », pornographique, ou encore discriminatoire. Les développeurs doivent se conformer au cahier des charges d’Apple. »

Comme dans le reste du texte de la news, Apple justifie d’être maître chez elle, dans sa boutique, ce que je pense pas grand monde ne lui conteste.
En quoi cet argumentaire justifie l’absence de possibilité de boutique alternative ne dépendant pas d’Apple ?
J’ai pas le droit d’avoir un iPhone et mauvais goût ?

Et si j’ai bon goût et que j’aime la sécurité, rien ne m’oblige à aller voir ailleurs que dans la boutique d’Apple.

avatar carabat | 

@ Bigdidou,

Tout à fait, le fond du problème est bien là, d'où le monopole et toutes les conséquences qui en résultent.
A l'instar de ce qui se passe sur les terminaux Android, Apple devrait donner la possibilité aux utilisateurs qui le souhaitent, et sous leur propre responsabilité, d'installer des applications à partir de boutiques alternatives.

avatar dgaultie | 

Apple se trouve quand même effectivement dans une situation de monopole d’une certaine manière comparable a bien des égards a celle dans laquelle Microsoft était quelques années en arrière avec Internet Explorer : l’histoire se répète !

avatar iPop | 

@dgaultie

APPLE n’est pas encore Xerox ou encore Microsoft.

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