Huit plaintes à ce jour ont été déposées contre Apple après ses explications sur les ralentissements provoqués sur certains de ses iPhone pour contrebalancer la dégradation de leurs batteries.
La plupart de ces actions en justice ont été lancées aux États-Unis, relate Reuters mais deux clients ont également porté plainte en Israël ce lundi. Ils estiment qu'Apple aurait dû être plus explicite sur la nature des changements apportés par la mise à jour qui a instauré ce bridage dynamique des performances du processeur. Cela aurait donné le choix, disent-il, de ne pas l'installer. Pour les plaignants, l'intérêt d'Apple était de pousser les utilisateurs à changer de téléphone.
Aux Etats-Unis, une plainte déposée à San Francisco argue qu'Apple aurait dû proposer un remplacement gracieux des batteries.
Apple a bien proposé un tel programme d'échange, il est toujours en ligne mais il n'englobe que des iPhone 6s. Apple a reconnu la semaine dernière avoir conçu cette modification système pour les 6, 6s, SE, 7 et qu'elle servirait aussi pour des appareils à venir. En outre, ce programme de SAV n'englobait que des 6s produits dans une très courte période, de septembre à octobre 2015.
C'est l'une des questions qui demeure après les explications d'Apple : a-t-elle créé cette mise à jour pour éviter de faire face à un rappel plus massif, voire généralisé, des iPhone touchés par ces extinctions spontanées ?
Pour cette plainte déposée à San Francisco, l'avocat, Jeffrey Fazio, est le même qui avait obtenu d'Apple en 2013 un dédommagement de 53 millions de dollars pour des capteurs d'humidité trop sensibles dans les iPhone et iPod touch.
Sur ces nouvelles actions en justice, deux observateurs émettent des avis différents. Pour Rory Van Loo, un professeur spécialisé en droit sur les questions technologiques, il peut y avoir une forme de fraude ou de fausse déclaration de la part d'Apple dès lors qu'elle n'a pas expliqué aux clients qu'un changement de batterie règlerait les problèmes de performances de leur iPhone, au lieu de les conduire à en changer.
L'un de ses collègues, Chris Hoofnagle, interrogé par Reuters est plus prudent et estime que cette affaire est difficile à trancher : « Nous n'avons pas encore établi de normes sur les produits vieillissants » et de citer l'exemple d'un produit qui contiendrait des failles de sécurité « Une approche éthique pourrait consister à limiter ou désactiver certaines fonctions ».