Le 7 décembre, la Chambre des communes du Canada a « [condamné] la décision d'Apple et d’autres géants de la haute technologie pour leur complicité dans la répression de manifestants pacifiques en Chine. » De quoi parlent les députés canadiens ? Du prochain bridage d'AirDrop, qui ne permettra plus de partager à quiconque des fichiers indéfiniment.
Dans iOS 16.2 très bientôt distribué à tous, l'option d'AirDrop « Tout le monde » va se transformer en « Tout le monde pendant 10 minutes ». Après ces dix minutes, la fonction de partage va rebasculer sur « Contacts uniquement ». Si ce changement va s'appliquer aux utilisateurs du monde entier, il est apparu en premier en Chine, entraînant des soupçons de demande express du gouvernement chinois afin de freiner les partages de documents contestataires dans un contexte de protestations en faveur de plus de liberté.
« Les manifestants en Chine qui luttent pour les droits de la personne et les libertés fondamentales utilisent la fonction Airdrop sur les appareils iPhone pour éviter la censure gouvernementale, note la Chambre basse du Canada. Apple a annoncé sa décision de désactiver cette fonction uniquement sur les téléphones en Chine [elle l'a depuis étendu au monde entier, ndlr]. À la suite d’une telle mesure, il sera plus difficile pour les manifestants d’éviter les restrictions autoritaires des communications. »
Cette condamnation n'aura aucune conséquence pour Apple, si ce n'est mettre en lumière ce qui semble être une nouvelle compromission de l'entreprise avec la Chine. Tandis que Tim Cook est resté muet sur le sujet, un porte-parole a simplement indiqué que ce changement était pris pour limiter le partage de fichiers indésirables. Des pervers se servent d'AirDrop ouverts à tous pour partager des photos obscènes à proximité.
Censure, sécurité des données : les compromissions d'Apple en Chine
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