Hollywood négocie pour louer les films plus rapidement après leur sortie en salles

Mickaël Bazoge |

Depuis plus d’un an, six des sept grandes majors de l’industrie du cinéma négocient avec les réseaux de salles de cinéma afin de réduire la fenêtre d’exclusivité dont ces derniers disposent pour montrer les œuvres au public. Aux États-Unis, les films sortis au cinéma se retrouvent à la location 90 jours après leur exploitation en salles ; ce délai est parfois réduit à 70 jours. Mais l’industrie hollywoodienne aimerait beaucoup rapprocher les dates de sortie au cinéma et à la location.

Cet intérêt a plusieurs raisons pragmatiques : d’une part, cela permet de réduire un peu le piratage ; d’autre part, les studios économiseraient sur les frais de promotion. Actuellement, la sortie d’un film implique un gros effort marketing à sa sortie en salles, puis rebelote pour la disponibilité en location. En rapprochant les dates, les majors n’auraient plus à promouvoir deux fois leur camelote. Enfin, c’est aussi une manière de se rapprocher des habitudes de consommation des amateurs de Netflix.

Au début des négociations — qui sont loin d’être terminées —, les studios avaient proposé de compenser la réduction de la fenêtre d’exclusivité des exploitants en leur proposant une grosse part du prix du ticket payé par le consommateur pour profiter rapidement des dernières nouveautés cinématographiques à la maison : une location 17 jours seulement après la sortie en salles, mais au prix de 50 $.

Réalisant ce que ce tarif aurait de rebutant, les négociations tournent désormais autour d’un ticket à 30 $ pour louer un film sorti au cinéma il y a 30 à 45 jours. C’est effectivement un peu plus raisonnable et si on est deux ou trois derrière la télévision familiale, ce prix peut même s’avérer plus économique que plusieurs places de cinéma (et le popcorn domestique sera aussi certainement meilleur marché). Mais bien sûr, c’est encore très cher par rapport au prix d’une location au bout de 90 jours, qui tourne autour de 3 à 6 $.

Les discussions ont toujours lieu entre les exploitants et les studios et il existe des dissensions entre tous ces acteurs. Disney ne veut pas entendre parler de cette initiative par exemple, les films que le groupe produit (Marvel, Star Wars…) jouissant généralement d’une longue exploitation en salles. À l’inverse, Universal plaide pour une location très rapide après la sortie au cinéma (20 jours seulement).

En décembre dernier, la rumeur voulait qu’Apple pousse l’industrie hollywoodienne pour obtenir une telle réduction de la fenêtre d’exploitation en salles (lire : Cinéma : les films sur iTunes en même temps que dans les salles ?). Ce serait effectivement très intéressant pour iTunes. Autre initiative dans le même sens, The Screening Room, une société que Sean Parker tente de monter depuis de nombreux mois. Il s’agit cette fois d’un boîtier connecté qui diffuse des films qui viennent de sortir au cinéma, au prix de 50 $ la location.

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avatar pim | 

Y'a vraiment un truc qu'ils n'ont pas pigé, c'est que pour 3 ou 4 € c'est le prix maximum, en fait. Ils devraient réfléchir que la consommation pourrait augmenter si le prix baisse.

avatar C1rc3@0rc | 

Il y a un truc que les gens ne pigent pas c'est que l'industrie du divertissement n'a qu'une obsession: faire progresser la marge beneficiaire le plus vite possible et multiplier le plus possible le nombre de fois ou le film est vendu. Avec un objectif final: faire payer le plus possible chaque visionnage!

Apres, quand on parle de negociation entre les studio et les groupes qui detiennent les salles, je rigole: ils sont detenus par les memes actionnaires, a savoir une petite bande de milliardaires qui sevissent dans le divertissement, les telecom, les media, et souvent aussi dans des secteurs du service (eau, dechet, BTP,..)!

«Cet intérêt a plusieurs raisons pragmatiques : d’une part, cela permet de réduire un peu le piratage ; d’autre part, les studios économiseraient sur les frais de promotion. »

Arf reduire le piratage, mais bien sur. La vieille argumentation qui a ete maintes fois invalidée. Mais bon communiquer sur le piratage qui ferait perdre des ventes c'est tellement pratique pour justifier d'actions illegales, le sur-payement par le consommateur et les corruptions d'elus!

Par contre, l'optimisation sur les frais de marketing ça c'est bien une realité. C'est que lorsqu'on voit que le marketing d'un blockbuster coute aussi cher qu'un film hollywoodien a budget moyen y a de quoi gratter.

avatar iAnn | 

50$... non 30$... c'est un encouragement au piratage ? ou comment se tirer une balle dans le pied !

avatar C1rc3@0rc | 

Ils imposent bien le prix qu'ils veulent puisqu'il s'agit d'un monopole.

Le spectateur n'a que 2 choix: payer ou attendre jusqu'a plusieurs années pour obtenir un tarif qui lui est accessible.

Se pose aussi un probleme: il faut que le tarif de la location ou achat soit superieur, et suffisamment, au prix de la place de cinema. Et comme le cout du billet ne fait qu'augmenter, mecaniquement plus on rapproche les periode de projection et de vente il faut augmenter le prix d'achat et de location. Sachant que les premiers acheteur et spectateurs en salles vont payer pour ceux qui vont acheter le produit 2 ou 3 ans plus tard.

Le piratage (majoritairement l'achat de DVD contrefait - par les usines de productions accreditées chinoises - sur les marchés) ne concerne que les gens qui n'auront jamais les moyens de payer les tarifs en cours, donc il n'y a pas d'impact sur la rentabilité du produit.

avatar Giloup92 | 

En tous les cas, la France en est loin avec sa "chronologie des médias ".

avatar warmac33 | 

et nous pendant ce temps on utilise popcorn time et stremio... :-P

avatar Mac13 | 

Je préfère sur bluray... point !

avatar jerry75 | 

Ca marche toujours Popcorn Time ? Il faut choisir lequel ? Parce que j'en ai marre de payer Netflix et de n'avoir que des saisons 1 alors qu'ils en sont à la troisième sur le Netflix américain. Sans parler du fait que nous n'avons le droit qu'à 30% du catalogue Américain.

Ha vive l'exception culturelle Française qui permet de financer de merveilleuses séries comme Plus belle la vie ou Louis la brocante !

avatar warmac33 | 

moi j'utilise celui en .to

avatar jerry75 | 

@warmac33

Ok merci !

avatar warmac33 | 

;-)

avatar Paquito06 | 

Une chose que l'article devrait preciser pour remettre les prix dans leur contexte puisqu'on parle des US, une place de ciné, à San Francisco ou a New York, c'est $18.50/personne TTC. Quand c'est de la 3D, c'est $23/personne. D'où le faible cout des offres enoncees dans l'article, donc =)

avatar yorick | 

La chronologie des médias n'aident pas a lutter contre le piratage.

L'état des cinéma n'ont plus

Ni même le manque d'offre de type freezer pour les films et séries.

avatar davidtuga | 

aide contre le piratage ? si au bout de 30 ou 40 jours il est en location en HD , alors ils sont mort !!!

avatar e2x | 

Je ne sais pas quelle est le juste prix mais la chose la plus concrète c'est déjà de réaliser que le mode de diffusion actuel est le smartphone ! Les vidéos gratuites ou piratées sinon les abonnements (prix cassé par rapport à une place de ciné)..
Désolé pour les puristes et fana du 7eme art, dont moi. Je crois qu, ils nous ont amené au bout. Il y a de fait un manque à gagner.
Par contre, cela n'empeche pas aux gens d'aller au ciné, sauf qu'ils sélectionnent sans doute plus qu'auparavant. Et le prix actuel de big écrans plats leur permet de faire leur pti hole cinema.

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