Depuis ce week-end et le passage au stade 3 de la lutte contre la propagation du coronavirus en France, les lieux accueillant du public « non indispensables à la vie du pays » sont fermés. Une mesure qui touche notamment les cinémas. Les cinéphiles ont bien des alternatives pour regarder leurs films préférés, ce d'autant que les petits gestes se multiplient au sein des services : Canal+ offre l'ensemble de ses chaînes à ses abonnés, Orange diffuse en clair ses chaînes jeunesse et OCS1.
Et avec les nouvelles mesures de confinement qui seront mises en place dès demain midi, le retour dans les salles obscures n'est pas prévu pour tout de suite. Ce qui pose la question de l'exploitation des films, de facto suspendue ou repoussée à des jours meilleurs. Le Centre national du cinéma (CNC) serait prêt à bousculer la sacro-sainte chronologie des médias qui finance le cinéma français, afin de permettre aux films d'être proposés en vidéo à la demande plus rapidement.
Un des obstacles législatifs à lever concerne les films tout récemment sortis en salles et qui doivent attendre quatre mois pour être proposés en VOD. Franck Riester, le ministre de la Culture, a indiqué dans un tweet que le gouvernement va prendre « des dispositions pour faciliter la culture sous toutes ses formes ». Un signal positif qui donne à penser que ces quatre mois pourraient être drastiquement réduits en cette période tout à fait exceptionnelle. Il est probable aussi que les exploitants de salles de cinéma, fermées au moins jusqu'au 15 avril, y trouveront leur compte via des mesures de soutien.
Pour les films de cinéma qui devaient sortir pendant la fermeture des salles, le CNC ferait en sorte que les producteurs conservent leur visa d'exploitation même si les œuvres ne sont pas projetées. Ce visa ouvre droit aux financements alloués par le Centre. Dit autrement, les films récemment sortis ou ceux qui auraient dû sortir pourraient être proposés beaucoup plus rapidement que prévu à la location sur l'iTunes Store et les autres plateformes à la location. Reste bien sûr à déterminer le prix demandé.
Aux États-Unis, où la problématique du financement du cinéma est très différente, les studios s'affairent pour proposer leurs films en VOD encore plus vite que d'habitude. Universal Studios prévoit ainsi de louer The Invisible Man, The Hunt ou encore Emma, des films toujours exploités en salles à partir de ce vendredi. Les longs métrages seront donc visibles chez soi au prix de 20 $ pièce.
Comme partout ailleurs, Hollywood subit de plein fouet la crise sanitaire qui décourage les spectateurs à se presser dans les salles obscures. Le box-office américain du week-end a péniblement atteint 55,3 millions de dollars, le pire chiffre d'affaires depuis 1995.
Image accroche : Igor Ovsyannykov, Pixabay
Source : Les Echos