En lançant sa grande offensive sur les services de télévision la semaine dernière, Free a pris tout le monde de court, y compris les groupes audiovisuels. Dans un communiqué commun au ton courroucé, TF1 et France Télévisions « dénoncent avec la plus grande fermeté l’initiative de Free visant à commercialiser leurs services sans aucune concertation préalable avec les éditeurs concernés. »

Jusqu’ici, chaque opérateur se contentait de proposer son service de télévision maison à ses abonnés fixe ou mobile. Free a décidé de casser ce schéma avec Free TV, une offre de télé gratuite ouverte à tous, qui permet de regarder des dizaines de chaînes — y compris celles du service public — sur de nombreuses plateformes. Les chaînes de TF1 sont quant à elles intégrées dans Free TV+, une formule payante à 0,99 € par mois la première année.
Les deux groupes, qui ont manifestement découverts Free TV en même temps que tout le monde, évoquent « une méthode brutale et unilatérale » qui serait menée au « mépris des droits des ayants droit créateurs et acteurs du secteur audiovisuel et de leurs partenaires commerciaux. » Ils estiment que Free « s’approprie » leurs contenus, alors qu’ils poussent de leur côté leurs propres services TF1+ et France.tv.
Free lance Free TV, une offre de télé gratuite disponible pour tous
Le concept de Free TV n’est pourtant pas inédit, Molotov occupe ce terrain depuis des années. Mais l’entreprise de Xavier Niel dispose d’une force de frappe bien supérieure et aurait donc lancé ce service sans prévenir personne. TF1 avait déjà eu un long contentieux avec Molotov, qui s’était soldé par le retrait de ses chaînes de la formule gratuite.
Au bout du compte, France Télévisions et TF1 appellent les pouvoirs publics et l'Arcom à se saisir du dossier, estimant que cette initiative « déstabilise l’ensemble de l’écosystème audiovisuel. »











