Amazon fait machine arrière toute. Après avoir tout fait pour verrouiller l’écosystème Kindle, le géant du commerce en ligne change son fusil d'épaule. Dans une note publiée sur le portail Kindle Direct en fin de semaine dernière, Amazon annonce que les lecteurs pourront, à partir du 20 janvier 2026, télécharger les fichiers des livres qu’ils ont achetés.
Un choix de format, mais pas de liberté totale
Cette nouveauté, qui sera effective dans un peu plus d'un mois, permettra aux utilisateurs de récupérer une copie locale de leurs ouvrages. Le choix sera offert entre deux formats standards : le PDF et, plus intéressant pour les liseuses, l’EPUB.
Cependant, ne criez pas victoire trop vite. Si Amazon ouvre la porte technique, la clé reste dans la poche des éditeurs. La firme de Seattle précise bien que la présence ou non de DRM dépendra entièrement de la volonté de la maison d'édition. Si l'éditeur décide de protéger son œuvre, le fichier téléchargé restera verrouillé, limitant drastiquement son utilisation sur des appareils concurrents.
Après une année 2025 sous le signe du verrouillage
Ce revirement est d'autant plus surprenant qu'Amazon avait passé l'année 2025 à serrer la vis. En février dernier, l'entreprise avait supprimé la fonction « Télécharger et transférer via USB », coupant l'herbe sous le pied de ceux qui voulaient gérer leur bibliothèque hors ligne. Puis, en septembre, une mise à jour du système de DRM avait rendu le "déplombage" des ebooks quasiment impossible, au grand dam des amateurs de Calibre.
Amazon finit de verrouiller l’écosystème Kindle
Amazon ne permettra plus de télécharger les livres destinés aux Kindle depuis son site
Officiellement, ces mesures visaient à lutter contre le piratage. Dans les faits, elles ont surtout compliqué la vie des utilisateurs honnêtes soucieux de conserver une copie de sauvegarde de leurs achats, ou de prêter un livre numérique aussi simplement qu'un livre papier.
La fuite vers des écosystèmes plus ouverts
Cette rigidité a fini par coûter cher à Amazon. De nombreux utilisateurs historiques du Kindle ont commencé à migrer vers des solutions plus souples, notamment les liseuses Boox. Ces appareils sous Android permettent de piocher dans plusieurs boutiques et gèrent nativement les fichiers EPUB sans passer par des conversions fastidieuses.
En face, Kobo a toujours permis le téléchargement des fichiers EPUB, bien que souvent protégés par le DRM d'Adobe. Une solution imparfaite, mais qui a le mérite d'exister et d'assurer une certaine interopérabilité, là où Amazon jouait cavalier seul.
Un pas dans la bonne direction
Avec ce changement prévu pour 2026, Amazon semble vouloir endiguer l'hémorragie. C'est indéniablement une avancée positive pour le consommateur qui pourra plus facilement stocker ses achats localement.
Néanmoins, en laissant le choix du DRM aux éditeurs, Amazon se dédouane habilement : si vous ne pouvez pas lire votre livre acheté sur Amazon sur votre nouvelle liseuse, ce ne sera plus (officiellement) la faute de Jeff Bezos, mais celle de votre éditeur préféré











