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Test du Nike+ FuelBand SE

Stéphane Moussie

lundi 07 avril 2014 à 14:37 • 2

Accessoire

« Je porte un FuelBand. Je crois que Nike a fait un super boulot avec cet accessoire. » En attendant l'iWatch, Tim Cook promeut ouvertement le traqueur d'activité de Nike. D'après le patron d'Apple, le FuelBand est réussi, car « il est bien intégré à iOS et il se concentre sur une chose en particulier », le sport en l'occurrence.

Tim Cook sait de quoi il parle : il est passionné de sport... et fait partie du conseil d'administration de l'équipementier sportif — le coup de pub n'est donc pas totalement gratuit.

Nike a sorti il y a quelques mois une nouvelle version de son bracelet qui fonctionne en Bluetooth 4.0 et contient une poignée d'autres nouveautés. Le Nike+ FuelBand SE est-il un bon compagnon sportif ? Peut-on suivre les conseils de Tim Cook ? Réponse dans notre test !

Présentation

À défaut d'être élégant, le look du FuelBand SE est assez passe-partout. C'est un bracelet rigide noir fait en TPE, polypropylène et magnésium. Concrètement, son plastique a un touché gomme, presque caoutchouteux. L'une des extrémités, celle qui accueille la prise USB lorsque le bracelet est fermé, est fabriquée en acier inoxydable.

Nike propose d'égayer un peu l'ensemble avec trois coloris en plus du modèle entièrement noir : vert, orange et rose. Ce n'est pas bien visible sur les photos, mais ces couleurs sont très acidulées. Nous avons été un peu surpris par la vivacité de l'orange à l'ouverture du paquet. Cette petite touche « pop » est toutefois très discrète, car elle se limite au logo Nike+ et à un liseré du bracelet une fois qu'il est porté au poignet.

Le FuelBand SE est disponible en trois tailles (S, M/L et XL). Chaque modèle a un système d'extension : à l'aide d'une sorte de gros trombone, on peut facilement retirer ou ajouter les deux extensions fournies.

De gauche à droite : Polar Loop, Misfit Shine, Jawbone UP24 et Nike+ FuelBand SE

Ce FuelBand est relativement épais. Ça ne gênera pas ceux qui portent déjà des montres ou des bracelets volumineux, mais l'accessoire de Nike est un peu plus encombrant que les autres produits de sa catégorie — à l'exception du gros Loop de Polar. En fait, contrairement à ses concurrents, le plastique du FuelBand SE n'est pas souple et il se fait donc moins oublier que le Shine au bracelet flexible et fin. C'est un peu pénible quand on tape au clavier par exemple, mais là encore, ça ne surprendra pas ceux qui sont habitués à porter quelque chose au poignet (ce qui n'est pas le cas de l'auteur de ces lignes, vous l'aurez compris).

Plus embarrassant, la fermeture qui n'est pas parfaitement ajustée. Une pression de part et d'autre de l'accessoire fait entendre un cliquetis qui résulte d'un jeu dans le système d'accroche. Il n'y a pas de risque d'ouvrir le bracelet par inadvertance, mais au prix où il est vendu (139 €, c'est l'un des traqueurs les plus chers), on est en droit d'attendre une finition excellente.

On a aussi remarqué que l'acier inoxydable noir perdait déjà un peu de sa couleur. C'est minime, mais au bout de deux semaines d'utilisation seulement, ce n'est pas très encourageant pour la suite.

L'accessoire dispose d'un seul et unique bouton servant à afficher des informations. Le bracelet n'est pas équipé d'un écran, qui consommerait trop d'énergie, mais de diodes. Une pression sur le bouton allume les diodes qui indiquent le nombre de "points Fuel" (ou "NikeFuel"), l'heure, le nombre de pas effectués, etc. L'affichage est simple et lisible instantanément, c'est donc un bon point. On reviendra plus tard en détail sur les données communiquées à l'utilisateur.

Le FuelBand SE a la particularité de comprendre un connecteur USB en son sein. Celui-ci se dévoile quand on ouvre l'accessoire. C'est malin, car cela évite un câble que l'on pourrait oublier. Il suffit d'ouvrir le bracelet pour le connecter à un ordinateur afin de le recharger — une petite rallonge USB est fournie au cas où.

En parlant de recharge, il faut environ deux heures pour que la batterie soit pleine. L'autonomie est de 3 à 4 jours en fonction de son activité — on consulte le niveau de la batterie en faisant un clic prolongé sur le bouton ou via l'application. Parmi tous les traqueurs que nous avons testés, il s'agit de l'autonomie la plus faible, à égalité avec le Fitbit Flex. Un point dommageable que l'on peut contrebalancer en partie par le connecteur USB intégré... mais on aurait tout bonnement préféré une autonomie supérieure.

Nike annonce que son produit est « étanche », mais déconseille de l'utiliser pour nager. En fait, il est résistant à l'eau ; on peut l'utiliser sans risque sous la pluie, mais mieux vaut ne pas trop s'amuser à l'immerger complètement pendant quelques minutes. On ne peut donc pas l'utiliser pour la plupart des sports nautiques, contrairement au Shine qui est adapté à la natation.

Un bracelet utile même sans application

Le FuelBand SE est un appareil autonome : il est capable d'afficher des informations sans un smartphone à proximité. Un tour dans les réglages de l'application Nike+ FuelBand [2.2 – Français – Gratuit – iOS 7 – 46,4 Mo – Nike, Inc.] permet de choisir quelles données on souhaite rendre directement disponibles sur le bracelet : nombre de pas, calories dépensées, heures gagnées, rappels de mouvement. À cela s'ajoutent deux informations forcément affichées : l'heure et le nombre de NikeFuel obtenus.

Le FuelBand SE peut donc servir de montre, mais son principal intérêt réside évidemment dans sa fonction de traqueur d'activité. Nike a créé le "NikeFuel", une unité de mesure qui comptabilise n’importe quel effort, et pas seulement de la marche. « Quels que soient votre âge, votre poids ou votre sexe, la même activité à intensité égale vous rapporte la même quantité de NikeFuel », explique l'équipementier sur son site.

Course, basketball, sport de combat, tennis, danse... le NikeFuel calcule un score synthétique pour chacune de ces activités.

D'un clic sur le bouton du FuelBand SE, on consulte le nombre de NikeFuel gagné au cours de la journée. Sous le chiffre, des LED rouges, oranges et vertes s'illuminent également. Plus on est dans le vert, mieux c'est. Lors de la configuration de l'accessoire, il faut en fait choisir un objectif à atteindre quotidiennement. En fonction de son profil (sportif amateur, grand sportif...), un nombre de NikeFuel à atteindre est conseillé. Mieux vaut se sous-évaluer au début pour pouvoir jauger le calcul des points et remonter la barre après si nécessaire. Lorsqu'on atteint l'objectif du jour, le FuelBand SE célèbre ce succès en affichant une petite animation — par exemple un « GOAL » qui s'illumine.

Concernant la pertinence des données, le nombre de pas enregistré par le FuelBand a toujours été quasiment identique à celui de l'application Moves [2.6.2 – Français – 2,69 € – iOS 7 – ProtoGeo] sur iPhone. L'appareil est donc fiable comme podomètre.

Un clic prolongé sur le bouton du FuelBand SE (puis un autre clic rapide rapide pour confirmer) active une session. Il s'agit d'une fonction centrale du traqueur d'activité — et d'une nouveauté par rapport à la première génération — puisque les sessions permettent de suivre à la loupe l'effort fourni pendant un temps donné. Quand une session est démarrée, on peut consulter sur le FuelBand SE le nombre moyen de NikeFuel gagné par minute (Fuel per minute, FPM), le temps écoulé et le nombre total de NikeFuel obtenu depuis le début de la session. Une pression longue sur le bouton met fin à cette séquence.

Après quelques jours d'utilisation (et quelques séances de sports), on commence à avoir en tête le calcul du nombre de points gagnés et le FPM devient un vrai point de repère pour connaître l'intensité de l'effort en cours. Tout cela sans avoir à s'encombrer d'un smartphone qui peut être très gênant pour certains sports.

À noter que les informations affichées le sont en anglais — STEPS pour le nombre de pas, TIME pour l'heure, START pour le démarrage d'une session, etc. Le bracelet n'affiche pas beaucoup de données différentes donc ces mots sont faciles à retenir, mais une traduction en français serait quand même appréciée.

Un suivi sportif intéressant, mais perfectible

Même s'il fonctionne très bien tout seul, le FuelBand SE dévoile tout son potentiel en compagnie de son application dédiée. Il communique avec elle via Bluetooth, la synchronisation se fait donc de manière transparente.

Malgré quelques petits bugs graphiques ou erreurs de traduction minimes, l'app est de bonne tenue grâce à une interface soignée et claire. Le tableau de bord affiche un résumé des données importantes (total de NikeFuel, meilleure journée, amis, trophées remportés...). La page d'accueil « Aujourd'hui » affiche l'activité du jour en cours ainsi qu'un récapitulatif de la semaine.

La vue Aujourd'hui

« Activité » est une vue détaillée où sont indiqués les calories brûlées, le nombre de pas, le pourcentage d'objectifs atteint et les heures gagnées (les heures pendant lesquelles on a été actif au moins cinq minutes consécutives). La répartition des efforts est également donnée par moments de la journée.

Activité

« Sessions » rassemble... les sessions réalisées. Elles sont classées par type d'activité. Les sessions qui ont été déclenchées avec le bracelet sont marquées comme « non identifiées ». Une fois synchronisées, il faut compléter le type de sport, et éventuellement le lieu et les personnes qui nous ont accompagnés, dans l'application. Autrement, on peut démarrer une session à partir de l'application et entrer ces paramètres dès le départ.

Cette catégorie représente en fait le journal de son activité sportive. Toutes ses séances de sports sont consultables et comparables à cet endroit. C'est très intéressant pour suivre sa progression... à condition de penser à démarrer les sessions. On prend très vite l'habitude d'en lancer une en appuyant sur le bouton du FuelBand SE avant une séance de sport, mais on ne serait pas contre un démarrage automatique des sessions lorsque le bracelet détecte un nouvel effort important et continu.

Sessions

Un graphique affiche l'intensité de l'effort. Sur la capture ci-dessus, on distingue les pauses entre deux sets lors d'un match de tennis. On voit aussi que le troisième set a été bouclé plus rapidement, mais au prix d'un effort plus important. Une quinzaine de sports sont intégrés par défaut, et on peut en ajouter manuellement au besoin.

Le point négatif de l'application FuelBand, c'est qu'en traitant tous les sports de la même façon, elle laisse de côté leurs spécificités. L'app Nike+ Running [4.5.2 – Français – Gratuit – 50,5 Mo – Nike, Inc.] garde tout son intérêt pour les amateurs de course. Elle est bien plus complète avec sa fonction vocale, ses programmations, sa cartographie de la course, etc. C'est vraiment dommage que l'application FuelBand ne s'en inspire pas.

L'application Nike+ Running (à droite) est plus complète pour les coureurs.

Pour profiter des fonctions de Nike+ Running pendant une course, on se retrouve à devoir utiliser deux apps en même temps. Nike+ Running ne prend en effet pas en charge le FuelBand. Résultat, on a des données Nike+ Running d'un côté, et Nike+ FuelBand de l'autre.

Une fonction de suivi du sommeil est disponible, mais elle est anecdotique. L'application affiche un graphique totalement plat, contrairement à certains produits concurrents qui différencient bien les différentes phases du sommeil. De plus, il faut activer manuellement le suivi avant de s'endormir, quand d'autres traqueurs détectent automatiquement l'endormissement et l'éveil. Bref, c'est très inabouti.

Un aspect ludique et communautaire

La catégorie « Trophées » liste toutes les récompenses gagnées. C'est un aspect important du FuelBand qui est bien exploité. Quand on dépasse son objectif; atteint le vert une semaine complète; gagne un certain nombre de Fuel en un temps donné, etc. on est récompensé par un trophée. À condition d'être sensible à cet aspect ludique (appelé gamification), on se laisse vite prendre au jeu. Les trophées sont variés et pensés de telle sorte qu'on aille chercher le suivant peu de temps après. C'est un moyen de progresser en s'amusant qui marche plutôt bien.

De même, le côté communautaire est bien intégré. On peut ajouter des amis et suivre leur progression (des réglages de confidentialités permettent de choisir ce qui est partagé). Des groupes peuvent être aussi constitués. De quoi créer une certaine émulation avec ses amis, même en étant éloigné d'eux. À noter que tout le contenu de l'application est synchronisé avec la plateforme web Nike+.

Bilan

Tim Cook a raison, le Nike+ FuelBand SE est un bon produit. En se concentrant exclusivement sur le sport, le bracelet ne s'embarrasse pas de fonctions inutiles ou bancales. C'est un appareil efficace pour suivre ses performances sportives. L'application est fonctionnelle, les points NikeFuel pertinents, le côté ludique amusant et l'aspect communautaire encourageant.

Pour autant, le FuelBand SE est largement perfectible. On aimerait que les sessions fournissent des données plus précises (dans le cas de la course spécifiquement) et qu'elles puissent s'enclencher automatiquement. Le bracelet lui-même gagnerait à être un peu plus mince et bénéficier d'une meilleure finition.

À 139 €, le FuelBand SE est un bon choix pour les personnes qui veulent suivre leurs performances sportives — sauf pour celles qui ne font que de la course, l'application Nike+ Running étant bien plus complète. Moins cher et plus polyvalent, le Shine tient toujours la corde sur le marché des traqueurs.


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