Tout change, rien (ou presque) ne change, c'est le sentiment qui domine à l'issue de la première sortie de Thorsten Heins en tant que patron de RIM (lire Les co-PDG de RIM démissionnent).

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, Heins n'a pas donné l'impression que de grands bouleversements étaient à attendre. À la question « Vous avez été associé au processus de décision ces dernières années. Qu'est-ce que vous ne pouviez faire à l'époque que vous allez pouvoir faire maintenant ? ». Heins a répondu « Je ne pense pas qu'un changement drastique soit nécessaire. Nous faisons évoluer notre tactique et nos procédures. Je ne crois pas que j'ai été empêché dans ce que j'ai souhaité faire ».

Heins, allemand d'origine, est arrivé chez RIM en 2007, en provenance de Siemens. Il s'est occupé de la gamme BlackBerry à travers le monde puis a été nommé co-directeur exécutif (les postes dédoublés sont apparemment une spécialité chez RIM).

Comme cela avait été expliqué au moment de l'annonce du changement de direction, RIM veut davantage se concentrer sur le marché du grand public. Ce qui, pour le coup, est « un changement majeur » du point de vue du nouveau PDG. Il se veut plus près des attentes et besoins des utilisateurs grand public, notamment sur le marché américain. Un responsable marketing connaissant bien ce profil de clientèle sera désigné aussi vite que possible.

Heins a rejeté l'idée de séparer les activités matérielles et logicielles, fermant la porte à une politique de licence d'un autre OS pour équiper ses terminaux. Il a d'ailleurs vanté les mérites d'une approche intégrée dans laquelle le constructeur s'occupe d'abord de ses propres produits, en rappelant que « l'autre société fruitière ” (sic) suivait aussi ce modèle. Il est ouvert en revanche au principe de licencier le futur BlackBerry 10 si cela a un sens sur un plan stratégique et tactique.

Le nouveau PDG souhaite également instaurer plus de rigueur dans les développements, qu'une fois prise la décision de travailler sur un nouveau produit que les équipes s'y tiennent, qu'elles suivent un calendrier précis sans éparpiller leurs efforts « RIM est passé par une période de croissance très forte. Nous continuions d'innover en même temps que nous développions le produit, et cela doit cesser ».