Japan Display trace sa route sur les écrans pour mobiles

François Tsunamida |

En 2011, les divisions écrans LCD de Sony, Toshiba et Hitachi joignaient leur force dans une nouvelle société, Japan Display. 70 % de son capital provenait de l’INCJ (Innovation Network Corporation of Japan), une société d’économie mixte composée de capitaux publics et privés. Le but de la création de Japan Display sous les augures de l’état nippon était d’éviter la disparition des activités LCD des grands groupes japonais, subissant de plein fouet les offensives des concurrents taiwanais (Innolux), chinois et surtout coréens (Samsung), avec des prix transformant leurs marges en peau de chagrin.

Sharp, de son côté, pensant avoir plus de chances que ses concurrents nippons de s’en sortir grâce à son portefeuille de brevets et son avance dans le domaine des écrans LCD, avait préféré rester seule et indépendante.

Pendant que Sharp voyait à son tour son avance dans la production d’écrans LCD pour téléviseur se réduire comme neige au soleil, et que LG et Samsung la forçaient à investir dans de coûteuses nouvelles lignes de production pour rester au niveau de ses concurrents, Japan Display poursuivait ses recherches. Actuellement, cette société est le premier constructeur mondial d’écrans LCD pour terminaux mobiles.

Japan Display est notamment l’un des fournisseurs d‘écrans LCD d’Apple. Avec l’assouplissement de la politique monétaire mis en place récemment par le gouvernement Abe (« Abenomics »), le yen s’est déprécié favorisant les investissements. La société a entrepris d’agrandir son site de Mobara (dans la préfecture de Chiba) qui produit des panneaux de haute définition pour smartphones et tablettes, avec l’installation d’une nouvelle ligne de production G6. Les nouvelles installations débuteront leur production en juin.

Le PDG Otsuka San (ci-contre) envisage des ventes qui pourraient atteindre 800 milliards de yens (environ 6 milliards d’euros) en 2013 soit presque le double de l’année précédente (450 milliards en 2012). Outre le succès de ses produits, la dépréciation du yen face au dollar permet d’améliorer la compétitivité de Japan Display.

Japan Display a sorti un écran LCD (technologie TFT) qui offre une définition Full HD (1080 x 1 920 pixels), soit celle de la plupart des écrans HD, dans un écran de 5 pouces de diagonale (12,6 cm), soit une résolution de 445 ppi. Pour mémoire, l’écran Retina de l’iPhone 5 a une définition de « seulement » 326 ppi. Les smartphones Android haut de gamme ont adopté ce genre d'écran Full HD.

Le japonais a commencé à produire cet écran de 5 pouces à partir d’octobre 2012. Depuis, la compagnie a ajouté le contrôleur tactile et sa technologie Pixel Eyes. La production en masse de cette version Pixel Eyes est prête à être commercialisée.

Jusqu’à présent, le constructeur nippon ne proposait d’écrans Pixel Eyes qu’avec des résolutions de 720p (720 x 1 280 pixels) ou qHD (540 x 960 pixels). Pixel Eyes permet de fabriquer des écrans tactiles très minces (10 à 30 % de finesse gagnée par rapport aux modèles concurrents), car plutôt que de coller à un écran LCD une couche « tactile », cette dernière est intégrée lors de la production de l’écran, sans rajout supplémentaire. La détection du contact d’un doigt s’effectue en repérant les modifications de la capacitance entre les électrodes du substrat TFT et celles du filtre couleur.

Cette intégration, outre une finesse plus importante, permet à ces écrans d’être plus lumineux (une couche de moins que la lumière du rétroéclairage à LED doit traverser, soit 10 % environ de luminosité en plus). Elle permet également de réduire les reflets nuisant à la visibilité de l’écran. Elle permet enfin de consommer moins d’électricité, le rétroéclairage pouvant être moins puissant. Ils sont également plus sensibles à la pression tactile, et permettent en plus de l’utilisation des doigts de s’en servir avec un stylet fin, confortablement et avec acuité. L'angle de vue horizontal et vertical est de 160 °, le contraste de 1 000:1 et ses dimensions de 63,6 x 115,8 mm.

Japan Display a également présenté un prototype d’écran OLED d’un diamètre de 5,2 pouces, produit dans l’usine d’Ishikawa. Il dispose d’une résolution Full HD (1 080 x 1 920 pixels) et d‘une définition de 423 ppi. La production de masse débutera au printemps 2014.

avatar abohbot | 
Pourquoi nos dirigeants politiques sont ils incapables de réaliser ce type d'initiative? L'évolution de la qualité de nos écrans est impressionnante. En continuant de la sorte, les hologrammes seront à notre portée dans une dizaine d'années.
avatar Florian1293 | 
Bel exemple de partenariat Public-Privé et de mise en commun de savoir-faire pour continuer d'exister dans ce secteur concurrentiel mondial! Espérons que Sharp tienne le coup, ou intègre à terme le JDI, même si ce serait difficile, compte tenu des liens avec d'autres société comme Samsung
avatar Homer Simpson | 
Ah j'aimerais bien voir ce nouvel écran qui réagit aussi bien au doigt qu'au stylet dans les prochains iPhone et iPad ! Car pour prendre des notes rapidement, un stylet me manque sur l'iPhone.
avatar eipem | 
@marc_os : Un téléphone, stylet ou pas, n'est pas super indiqué pour prendre des notes (c'est toujours trop petit) - par contre ce type d'écran permettrait indéniablement à l'iPad-Mini de rattraper son "retard" sur le Galaxy Note sans avoir besoin de modifier la machine. Moi ça ne me manque pas plus que ça - je préfère de très loin le noyau RealTime Audio d'iOS à la capacité stylet de l'écran du Note - mais je connais un BenUp qui en profiterai bien !

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