Signe des temps : les entreprises familiales de la sidérurgie, des transports ou de la maroquinerie laissent place aux dynasties… du bloc-notes électronique ! Ruben Dahan reprend là où son père Michael, cofondateur de Bookeen, s’était arrêté avec la Notéa. L’un et l’autre nous ont présenté leur nouvelle entreprise, Paperslate, qui ambitionne de rivaliser avec ReMarkable et Amazon grâce à deux blocs-notes électroniques dopés au machine learning.
Même si Bookeen a été reprise à l’encan par Vivlio après son placement en redressement judiciaire, Paperslate peut être vue comme son héritière spirituelle, et part donc avec l’avantage d’une longue expérience des technologies liées à l’encre électronique. Avant de cofonder Bookeen, le père Dahan avait travaillé pour Cytale, le pionnier français des liseuses électroniques.
Le fils apporte une interface conçue pour résoudre les frustrations de l’étudiant qu’il était et du jeune entrepreneur qu’il est devenu, mais aussi et surtout de grandes idées sur l’utilisation du machine learning pour mieux exploiter les notes manuscrites dans un univers numérique. Les blocs-notes Paperslate que nous avons essayés ont belle allure avec leur écran de 10″, leur cadre métallique, leur dos en verre trempé et leurs couvertures magnétiques optionnelles.
Mais tous les blocs-notes électroniques se ressemblent plus ou moins, quoique ceux de Paperslate se distinguent par leur légèreté record (388 grammes), et le matériel importe moins que le logiciel. Le système de Paperslate, basé sur le noyau d’Android, fait la part belle aux fonctionnalités d’organisation des documents, soutenues par un système de synchronisation dans le nuage.
La petite entreprise française s’enorgueillit de proposer un véritable système de calques, qui offre une grande flexibilité créative, ainsi qu’un mécanisme d’affichage en « double écran », qui permet de prendre des notes tout en gardant un document de référence sous les yeux. Paperslate s’est attachée à faciliter le partage des notes, qui peuvent notamment être enregistrées dans Google Drive ou envoyées avec Gmail.
Consciente des limites des systèmes actuels de reconnaissance de l’écriture, Paperslate travaille sur un système tirant parti du machine learning pour comprendre les abréviations personnelles de l’utilisateur et retranscrire les schémas et petits dessins. Avec une offre de services payante, l’entreprise imagine proposer des intelligences artificielles entrainées pour des professions spécifiques.
Encore faut-il que l’on ait envie d’écrire sur ce bloc-notes ! Le stylet EMR à 4 096 niveaux de sensibilité, qui possède un bouton personnalisable et une gomme, est heureusement confortable. Paperslate propose deux pointes : une pointe souple qui donne l’impression d’utiliser un crayon, mais s’use au fil des mois, et une pointe dure un peu moins agréable, mais plus durable.
La résolution de 200 ppp et l’autonomie de 120 heures ne feront pas trembler ReMarkable et Amazon, mais les blocs-notes de Paperslate ont le bon gout de prendre en charge le Play Store. Le modèle de base, qui embarque 32 Go de stockage, est annoncé à 349,99 €. Le modèle Pro, qui double le stockage et ajoute un système d’éclairage à variation de teinte ainsi que la protection contre les éléments selon l’indice IPX8, est annoncé à 429,99 €. Les deux modèles sont d’ores et déjà disponibles en précommande sur le site de Paperslate pour une livraison à partir du 18 novembre.