Depuis sa création en 1986, l’indice Big Mac reflète la force d’une devise. Le sandwich de McDonald’s étant vendu partout dans le monde, son prix permet en effet de mesurer la sous-évaluation ou la surévaluation d’une monnaie : en Suisse, on paie son Big Mac 37% plus cher qu’aux États-Unis, ce qui signifie que le franc suisse est surévalué d’autant par rapport au dollar US. À l’autre bout du monde, en Malaisie, le ringgit est sous-évalué de 63% par rapport à la devise américaine.
L’indice Big Mac se révèle très utile pour les analystes, mais ce thermomètre ne montre pas toute la réalité économique d’une devise et encore moins d’un pays. Un Big Mac a une forte composante locale : les produits qui le composent proviennent généralement du lieu où le sandwich est fabriqué, et son "assemblage" est lui aussi le fruit d’un travail local.
C’est pourquoi le cabinet Nomura propose un indice iPhone, qui donne une autre perspective sur la performance d’une monnaie. La devise la plus surévaluée par rapport au dollar n’est pas le franc suisse, mais le real brésilien (+60%). La livre turque et le rouble russe complètent le podium avec respectivement +54% et +31%. A contrario, la devise la moins sur-évaluée est le dollar canadien (+6% seulement par rapport à son homologue américain).
La production du smartphone n’obéit pas aux mêmes critères que le Big Mac : ici, il s’agit surtout de refléter « les infrastructures locales dédiées à la technologie haut de gamme et aux produits de luxe ». Il convient toutefois de nuancer cet indice : si l’iPhone est si cher au Brésil, c’est plus en raison des taxes sur l’importation de produits étrangers, qu’à cause d’un real qui serait sur-évalué. Mais finalement, les deux indices sont complémentaires.
Source : Les Echos