Les robots Roomba sont bien sympathiques et ils remplissent une tâche ingrate : nettoyer le sol. Pour mieux assurer cette mission essentielle, la nouvelle gamme 900 dévoilée il y a quelques jours par iRobot intègre une batterie de capteurs, une caméra et un logiciel qui permettent à ces aspirateurs de cartographier la pièce dans laquelle ils se trouvent.
La polémique a néanmoins grondé, le constructeur étant soupçonné de revendre les données recueillies par ses robots à des tiers. La politique d’iRobot sur la confidentialité est assez floue, et la lecture de la section consacrée au sujet laisse effectivement penser qu’iRobot s’autorise des largesses malvenues (comprendre : la revente des données sans rien demander à l’utilisateur) en ces temps de suspicion généralisée.
Colin Angle, le PDG et fondateur d’iRobot, est rapidement monté au créneau en rassurant ses clients : l’entreprise demandera toujours leur permission, ne serait-ce que pour stocker des données sur ses serveurs. L’idée derrière le partage d’informations avec des tiers est de permettre à d’autres appareils domestiques d’exploiter ces données. Enfin, cette fonction de cartographie se limite à une poignée de Roomba parmi les plus onéreux. La déclaration complète de Colin Angle :
IRobot ne vend pas de données car nos clients sont pour nous une priorité. Nous n’abuserons jamais de leur confiance en vendant ou violant des données liées au client, y compris les données collectées par nos produits connectés. À l'heure actuelle, les données recueillies par Roomba lui permettent de nettoyer efficacement la maison et de fournir aux clients des informations sur les performances de nettoyage. IRobot est convaincu qu’à l'avenir, ces informations pourraient fournir encore plus de valeur à nos clients en permettant à la maison intelligente et à ses périphériques de fonctionner mieux, mais toujours avec leur consentement explicite.
Un lecteur d’AppleInsider, inquiet à l’idée de voir des appareils aussi inoffensifs qu’un aspirateur vendre des données personnelles, a demandé à Apple sa position sur le sujet. Le constructeur de Cupertino va en effet renforcer sa place dans la maison avec le HomePod, une enceinte connectée dotée de Siri. La réponse de la Pomme n’étonnera pas grand monde : « Aucune information n’est envoyée sur les serveurs d’Apple jusqu’à ce que le HomePod reconnaisse la phrase clé “Dis Siri”. Et toutes les informations qui transiteraient par la suite sont chiffrées et transférées via un identifiant Siri anonymisé ». C’est le même fonctionnement qu’avec un iPhone, iPad ou l’Apple Watch.
Le reste de la réponse est intéressant : « Pour la cartographie intérieure, toute l’analyse est réalisée en local, aucune donnée n’est partagée avec Apple ». Le HomePod exploite ses micros pour analyser l’endroit où il est posé ; l’enceinte saura par la suite distribuer intelligemment l’audio. Un procédé de calibration sonore qui rappelle le Trueplay de Sonos, et que le système-sur-puce A8 va prendre en charge. Sans l’aide des serveurs d’Apple, donc.
La comparaison entre les robots Roomba, par nature mobiles, et le HomePod qui a vocation à rester en place n’a pas vraiment de sens : on est en face de deux appareils aux fonctionnalités sans rapport entre elles. Néanmoins, c’est l’occasion pour Apple de rappeler que la majeure partie des données est traitée en local, du calcul de l’acoustique d’une pièce à la reconnaissance faciale sur les photos.