Google : sept associations européennes vent debout contre les fonctions de suivi des utilisateurs

Florian Innocente |

Google avec ses méthodes et ses options de géolocalisation des utilisateurs est pointé du doigt par les associations de défense des consommateurs de sept pays européens. Elles jugent que le groupe contrevient au règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD) et demandent à Bruxelles de sévir.

Image : BEUC

Ces organisations, sises en Norvège, aux Pays-Bas, en Grèce, République tchèque, Pologne, Slovénie et Suède accusent Google de « tromper les utilisateurs afin qu'ils donnent accès à leur données de position ».

Le risque, explique le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), est que cette cartographie des lieux visités par les utilisateurs en révèle beaucoup trop sur leur vie privée :

Par exemple, vos orientations religieuses (en fonction des lieux de culte que vous fréquentez), politiques (présence sur des lieux de manifestations) ou problèmes de santé (visite d'un centre de traitement contre le cancer).

De ces allées et venues et en fonction de la nature des endroits fréquentés et de leur régularité, il y a matière à élaborer un profil sur les habitudes et la personnalité des utilisateurs.

Cela n'a rien de nouveau mais pour ces associations « Les pratiques de Google laissent très peu de choix aux consommateurs quant à leurs données de localisation. Celles-ci sont ensuite utilisées par l'entreprise à des fins diverses, notamment la publicité ciblée. » Elle estiment en outre que Google « ne s'appuie pas sur une base juridique légale pour le traitement des données de localisation en question ».

Cité par Reuters, Google a répondu que cette fonction d'historique des positions était désactivée par défaut et qu'elle pouvait être modifiée à tout instant. Puis de promettre une lecture du rapport publié aujourd'hui « afin de voir s’il y a des choses que nous pouvons prendre en compte » (lire aussi Google encore accusé de tracer les utilisateurs à leur insu).

Au fil de ce rapport établi par une association norvégienne de défense des consommateurs, plusieurs éléments d'interface des services de Google sur mobiles sont auscultés.

Les tests ont été réalisés pour l'essentiel sur des terminaux Android (Galaxy S7 et Pixel avec Android 8 et 9). Il n'y a pas de découvertes flagrantes ou de révélations de choses restées inconnues jusque-là, plutôt une mise en lumière, critique, des méthodes employées par Google pour pousser les utilisateurs à se servir des fonctions Historique des positions et Activité sur le web et les applications.

En tout premier lieu, il y a l'impossibilité de préférer qu'une app ne vous localise qu'au moment où vous l'utilisez. Ainsi que le propose iOS, note le rapport. Sur Android c'est tout ou rien.

Android et iOS, dans le second cas on peut limiter la géolocalisation à la période pendant laquelle l'app est utilisée

Ensuite et au fil de l'exploration des réglages, le BEUC déplore que les explications sur l'étendue de l'utilisation des données soient souvent amputées d'éléments clefs.

Il faut souvent prendre la peine d'ouvrir une vue supplémentaire et passer en revue tout un texte pour apprendre que votre géolocalisation va servir à optimiser la publicité.

Ce sont les usages les plus intéressants et à connotation positive pour l'utilisateur qui ont la priorité du premier écran d'information. De la même manière, l'utilisateur est encouragé à activer cet historique par la teneur positive, et pas tout à fait complète au niveau des implications, du texte descriptif.

Ou encore, il y a l'obligation de répondre plusieurs fois à la demande d'activation de l'historique des positions, au fil du lancement de différentes apps de Google. Quand bien même on a clairement refusé une première fois.

Le BEUC attend une enquête de la part des régulateurs nationaux et espère également une amende, de manière à pousser Google à revoir ses pratiques.

avatar Osei Tutu | 

Ça ne me dit rien.

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