Autant le MWC 2018 fut un triste déballage d’encoches, autant le MWC 2019 surprend en apportant du nouveau, en l’occurrence des appareils à écran pliable. Si Samsung et Huawei ont monopolisé l’attention avec leurs conférences tonitruantes, d’autres fabricants fourbissent leurs armes.

Samsung Fold

Samsung a ouvert le bal dès le 20 février, cinq jours avant l’ouverture du MWC. Plié, son Galaxy Fold donne à voir un écran de 4,6“. Quand on l’ouvre comme un livre, on découvre un second écran pliable de 7,3”, rongé par une grande encoche en haut à droite.

Pour maintenir l’attention sur son terminal après les annonces des concurrents, Samsung a publié une vidéo de quatre minutes illustrant son utilisation. Une vidéo faite maison, le fabricant n’ayant pas encore permis à la presse de prendre en main le Galaxy Fold. Sortie en Europe le 3 mai à 2 000 €.

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Huawei Mate X

Samsung a bien fait de dégainer le premier, car aux yeux de beaucoup, Huawei l’a ringardisé d’un seul coup avec le Mate X. Ici, l’écran se plie à l’extérieur, de sorte qu’un second écran externe n’est pas nécessaire. Plié, on a un smartphone de 6,6“ ou bien de 6,4” si on utilise l’autre face où est située l’appareil photo. Déplié, c’est une tablette de 8" qui s’illumine.

Signe certainement que tout n’est pas encore finalisé (le passage d’une face à l’autre en mode plié pourrait être problématique au lit), tous les journalistes n’ont pas eu le droit de toucher le Mate X, un démonstrateur faisait la démo. Un journaliste du site Les Numériques a néanmoins pu tourner une petite vidéo de prise en main. On voit notamment que l’appareil est fonctionnel et qu’il faut appuyer sur un bouton physique pour pouvoir « libérer » l’écran quand il est plié. Sortie au milieu de l’année à 2 300 €.

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Oppo, TCL et les autres

Hey, nous aussi on sait faire ! C’est en gros le message qu’a passé Oppo (cinquième plus gros vendeur de smartphones au monde) en publiant sur Weibo des photos d’un appareil pliable très similaire au Mate X. Si vous voulez un prix ou une date de disponibilité, il faudra repasser.

TCL a fait à peu près aussi nébuleux en présentant à Barcelone plusieurs prototypes d’appareils pliables que les journalistes n’ont pas pu essayer… ni même voir se plier et se déplier devant leurs yeux. À ce stade, il s’agit plus de terminaux pliés que pliables. On pourrait ajouter à la liste Xiaomi, qui a montré le mois dernier un prototype d’un autre genre, dont les deux extrémités peuvent se rabattre à l’arrière.

Aussi brumeuses soient-elles, ces annonces montrent néanmoins que Samsung et Huawei ne devraient pas avoir l’exclusivité sur les smartphones/tablettes pliables très longtemps. TCL assure que ses terminaux flexibles seront commercialisés dès l’année prochaine. Une concurrence qui devrait selon toute logique faire baisser les prix. De son côté, Google a réitéré son engagement dans l’adaptation d’Android à ces appareils protéiformes.

LG, qui s’y connait pourtant en écran flexible, fait pour sa part du pliable sans écran pliable. Qu’est-ce que ça veut dire ? Le LG V50 ThinQ peut être accompagné d’un étui folio dans lequel figure un second écran. Celui-ci communique avec le smartphone à l’aide d’une connexion Wi-Fi à haute vitesse. D’après The Verge, il n’y a pas de latence visible. Pas encore de prix annoncé.

Et Apple ?

Apple est le seul fabricant du top 5 mondial à ne pas avoir communiqué sur un appareil à écran pliable. Contrairement aux autres, ce n’est pas dans ses habitudes de dévoiler ses plans à l’avance. Et ce n’est pas non plus dans ses habitudes de se lancer à l’emporte-pièce sur un nouveau segment.

Les rumeurs portant sur les iPhone et iPad 2019 décrivent des appareils toujours traditionnels. Vous voulez un smartphone et une petite tablette ? Apple sera ravie de vous vendre cette année un iPad mini ainsi qu’un iPhone.

Il y a tout de même quelques indices témoignant de l’intérêt de la Pomme pour les écrans pliables : une visite chez un spécialiste par-ci, un brevet par-là… « Faire les choses correctement nous importe beaucoup plus que de les faire en premier », avait déclaré Tim Cook un an avant de lancer l’Apple Watch.