La découverte de logiciels dans l'App Store a toujours posé problème à Apple. Avec iOS 8, il semble que la Pomme ait fini par mettre au point des outils performants et efficaces pour améliorer la recherche au sein de la boutique d'applications (lire : iOS 8 grandit et s'éveille au monde). Pour y parvenir, Apple a sans doute utilisé les compétences de quelques acquisitions comme celles de Chomp en 2012 (lire : Apple met Chomp à la retraite forcée). En mai 2013, le constructeur californien s'intéressait à une autre start-up, Hooked Media Group, une plateforme de recommandations et un moteur de recherche d'apps mobiles créé en 2008.
Malheureusement, les négociations sont tombées à l'eau, mais Apple a tout de même réussi à débaucher un des cadres de l'entreprise, Chandrasekar Venkataraman, qui occupait alors le poste de directeur de la technologie. Ce dernier, et Apple dans la foulée, sont l'objet d'une plainte déposée par la société, reprochant aux deux parties d'avoir détruit Hooked Media en subtilisant de la propriété intellectuelle. The Recorder écrit que Venkataraman est parti chez Apple « au milieu de la nuit », en prenant avec lui des copies des brevets et inventions de Hooked Media, et en supprimant des données sensibles stockées sur les ordinateurs de la jeune pousse. Des documents « essentiels » pour l'entreprise pour continuer « à travailler avec des concurrents d'Apple, comme HTC ».
Apple, tout comme Hooked Media, n'ont pas signé de NDA (non-disclosure agreement), mais l'avocat de la start-up assure que la Pomme s'était engagée à conserver confidentielles les informations partagées durant les négociations. Il reproche aussi à Venkataraman d'avoir eu des discussions non autorisées avec Venkat Sundaranatha, un responsable d'Apple en charge des négociations. Les deux hommes se connaissaient auparavant et il est reproché à Sundaranatha d'avoir tenté de saboter les tentatives de rachat de Hooked Media par une autre entreprise qu'Apple.
En août 2013, Apple a mis fin au projet d'acquisition de Hooked Media, non sans proposer de récupérer l'équipe d'ingénieurs pour 4,5 millions de dollars. Cette proposition n'a pas eu l'air de satisfaire la start-up (ce que l'on peut comprendre), mais celle-ci n'a pas pu retenir le départ de deux de ses ingénieurs en novembre, puis de Venkataraman en décembre. La justice devra faire la lumière sur cette affaire louche, à moins qu'un accord à l'amiable intervienne entre toutes les parties.