Un tout nouveau client mail est arrivé pour iPhone et pour Apple Watch. Baptisé “Spark”, il est signé Readdle. Cet éditeur ukrainien est connu, on lui doit de bons utilitaires comme Calendars 5, Documents 5 ou encore PDF Expert 5 et Printer Pro. On reste dans le domaine d’applications outils mais dans un secteur inédit pour cette petite entreprise.
Spark est gratuit, sans pub et en anglais. Des traductions sont déjà prévues pour dans quelques semaines, ainsi qu’une version iPad très prochainement. Des fonctions supplémentaires devraient être proposées ultérieurement en achats In-App. Nous l’utilisons depuis quelques jours, l’app s’est montrée tout à fait stable — même sur la bêta d’iOS 8.4 — et elle est forte de quelques bonnes idées.
Spark vise plutôt les utilisateurs avancés, ceux qui ont déjà fait l’effort d’aller vers Mailbox ou d’autres alternatives à Mail. L’app gère les messageries iCloud, Yahoo, Exchange (Readdle précise que la compatibilité n’est pas encore complète), Outlook et Gmail.
La vue principale de Spark peut présenter la liste des mail de manière tout à fait classique ou au contraire tâcher d’organiser ce contenu. C’est la présentation par défaut et celle qui fait l’originalité du logiciel. Un interrupteur en haut de l’écran permet de basculer à tout moment d’une présentation à l’autre.
Dans la vue dite “Smart Inbox” les messages sont automatiquement répartis dans plusieurs sections empilées les unes sur les autres (ou des “cartes”), pour reprendre la terminologie de l’éditeur. Il y a une carte pour les mails importants, une pour ceux envoyés par des listes de diffusion, une pour les mails que l’on a épinglés et enfin la liste générale de votre boite d'arrivée.
Par exemple on peut archiver un message mais s’il a été épinglé, il restera accroché en permanence dans la carte de cette catégorie. D’autres cartes devraient être ajoutées à l’avenir, par exemple pour rassembler les mails envoyés par des sites de réservation ou par des boutiques en ligne. Ce sont ces cartes thématiques qui pourraient faire l’objet d’un achat In-App.
Spark sait s’interfacer avec Dropbox, Google Drive, OneDrive, iCloud Drive et Box pour récupérer une pièce-jointe (l’intégration de 1Password pour s’identifier auprès de ces services est la bienvenue). L’app dispose également d’un moteur de recherche dans lequel on peut sauvegarder des requêtes fréquentes ou retrouver celles déjà utilisées récemment.
Dans le volet latéral de l’app, des accès rapides sont offerts pour aller dans les archives, dans les mails épinglés ou encore dans la liste qui rassemble toutes les pièces jointes des différents courriers reçus. On peut personnaliser et réordonner cet affichage. Détail, si le bleu choisi pour habiller cette app vous paraît un peu trop présent, l’éditeur nous a dit qu’il prévoit de fournir d’autres thèmes à l’avenir.
Comme tous les clients mail actuels, la gestion manuelle des courriers se fait par des gestes latéraux à gauche et à droite. Selon ses habitudes on pourra décider dans les préférences à quel geste correspond telle action (Supprimer, archiver, remontrer plus tard…). Connu aussi — car vu dans Mailbox — le principe de traiter d’un coup tout un lot de mail en faisant un geste en bas d’une longue listes de messages.
Readdle a emprunté à Path le principe des boutons d’actions flottants, logés en permanence dans le coin de l’écran. De là on lance la rédaction d’un nouveau mail, on va dans la vue des courriers archivés ou ceux dont on a demandé au logiciel qu’il nous les représente ultérieurement.
Dans les bonnes petites idées il y a aussi les réponses rapides déjà prêtes. Lorsqu’il n’y a pas lieu de rédiger un long texte, on peut choisir entre trois réponses agrémentées d’une sorte d’emoji : J’aime, Merci et un Sourire. Seul défaut à l’heure actuelle, le logiciel n’étant pas encore traduit, ces réponses sont en anglais.
On peut aussi citer le choix rapide d’une autre signature que celle réglée par défaut pour un compte. Spark sait vous présenter une historique de celles que vous avez utilisées par le passé. Sinon, lorsque plusieurs signatures sont déjà enregistrées, il suffit de les faire défiler avec le doigt dans la fenêtre de rédaction d’un mail. Ultérieurement, Spark acceptera les signatures au format HTML.
À la manière de Mail, on peut minimiser la fenêtre d’un mail en train d’être tapé (via la croix de fermeture du message). Cela permet d’aller jeter un oeil ailleurs, de copier par exemple un bout de texte dans un autre mail, avant de revenir le copier dans celui que l’on rédige.
Spark a dans ses réglages de notifications une option pour ne signaler à l’utilisateur que les mail qu’il estime importants. Après quelques jours d'utilisation, ce tri ne nous a pas encore paru extraordinairement efficace. S'il vient à progresser il sera utile pour l’autre gros morceau de cette app : l'extension sur Apple Watch. Lorsqu’on reçoit l’une de ces notifications sur sa montre, on peut répondre rapidement sans devoir aller dans l’app associée. C'est un bon point.
Après avoir tapé sur “Quick Reply”, on a droit à un choix réduit de réponses types — en anglais pour le moment. On peut sinon utiliser Siri pour faire un peu plus long et plus personnel. Une étape intermédiaire de confirmation avant l’expédition rend l’opération un peu plus longue que nécessaire mais le principe de réponse rapide au poignet est bien vu.
L’extension Apple Watch autorise une vue assez complète sur sa ou ses boites mail avec les principales sections. On peut aussi voir le contenu intégral de sa boite d’arrivée et répondre à des messages, avec ce principe de réponse rapide, ou par un emoji ou encore avec Siri. Là encore, on ne passera pas plusieurs minutes le bras en l’air à parcourir et lire ses courriers, mais cela peut dépanner occasionnellement d’avoir aussi Spark à cet endroit.
Spark demande un peu de temps pour être apprivoisé, il propose beaucoup de choses par rapport à Mail. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’il n’est pas un concurrent direct à part entière. Mail est simple d’emploi et il suffit certainement au plus grand monde. Spark s’adresse aux autres utilisateurs, qui en veulent plus. À ce titre cela vaut le coup de l’essayer, d’autant qu’il est gratuit.