Depuis quelques mois, les agents de l'ICE (Immigration and Customs Enforcement, le service de l’immigration et des douanes des États-Unis) sont au cœur de la polémique. En effet, Donald Trump se repose beaucoup sur eux pour pourchasser les immigrés clandestins, avec des méthodes parfois controversées.

Pour éviter les rafles, une application a été proposée sur l'App Store, ICEBlock. Elle permet à n'importe qui de signaler de façon anonyme la présence d'agents de l'ICE. La base de données participatives est ensuite employée pour signaler aux utilisateurs la présence des agents en question. Selon ses auteurs, « Ces dernières années, l'ICE a été critiquée pour des violations présumées des droits civils et le non-respect des principes constitutionnels et de la procédure régulière, ce qui rend crucial pour les communautés de rester informées de ses opérations. »
Si l'app a été proposée sur l'App Store, elle n'est plus disponible : Apple a visiblement décidé de la supprimer, a priori suite à des pressions de l'administration de Donald Trump, selon des propos des créateurs de l'app, relayés par The Verge. Une des raisons serait que l'app servirait à nuire aux agents de l'ICE et qu'elle aurait été conçue dans ce but, ce que ses créateurs nient. Il est donc reproché à Apple d'avoir possiblement cédé à des pressions gouvernementales, sans que l'app elle-même enfreigne des règles de l'App Store.
Mise à jour à 21h45 : Apple n'est pas la seule à faire plier bagage à une application permettant de retrouver les personnels de l'ICE, comme le rapporte 404media. Google vient de prendre la même décision, à quelques heures de décalage, concernant l'application Red Dot : celle-ci, tout comme ICEBlock sur iOS, permettait de signaler la présence des agents des services de l'immigration sur une carte interactive. Si Red Dot ne faisait pas mention explicitement d'une traque des membre de l'ICE, le site lié à l'app amenait à « protéger sa communauté », et à « télécharger l'app pour aider à bâtir un réseau de protection solide ».
Google a confirmé à 404media qu'ils avaient retiré l'app de leur propre chef, sans injonction du DoJ ou de la Maison Blanche, indiquant qu'ils ont pris cette décision étant donné que l'app « permet le partage de la localisation d'un groupe considéré comme vulnérable après la récente attaque commise grâce à ce type d'app communautaire ». Pour la supprimer, Google s'est basée sur les règles du Play Store, indiquant que la plateforme interdit les apps « faisant la promotion de la violence contre des groupes basée sur leur ethnie, leur religion, leurs handicaps, leur nationalité, leur statut de vétéran, leur orientation sexuelle, leur genre, leur identité de genre, leur caste, leur statut d'immigrant, ou n'importe quelle caractéristique associée à une discrimination systémique ou une marginalisation ».
Du côté du créateur de ICEBlock, supprimée par Apple, le créateur Joshua Aaron se dit « incroyablement déçu par la réaction d'Apple. Capituler devant un régime autoritaire n'est jamais le bon choix. [...] ICEBlock n'est pas différent des apps communautaires permettant de partager la position des radars, ce que permet n'importe quelle app de cartographie, y compris celle d'Apple. Cette possibilité est protégée par le premier amendement de la constitution des États-Unis d'Amérique. [...] Nous sommes déterminé à nous battre avec tout ce que nous avons. Notre mission a toujours été de protéger nos voisins de la terreur provoquée par l'administration sur les citoyens de cette nation. Nous ne nous laisserons pas dissuader. Nous n'arrêterons pas. #resist ».
Si Apple n'a fait aucun commentaire concernant la suppression d'ICEBlock de l'App Store, c'est Pam Bondi, Procureur Général (équivalent français du ministre de la justice) qui a éclairci les choses sur Fox News : « ICEBlock a été conçue pour mettre en danger les agents de l'ICE simplement du fait de leur travail, la violence envers les forces de l'ordre est intolérable et cette ligne rouge ne doit pas être franchie. Le DoJ (Department of Justice) continuera tous les efforts nécessaires pour protéger nos braves membres des forces de l'ordre, qui risquent leurs vies tous les jours pour protéger les américains », confirmant indirectement qu'une pression a été mise sur Apple pour supprimer l'app.











