Les autorités américaines se penchent sur le cas des applications indiscrètes
Il y a quelques mois, un particulier portait plainte contre Apple, l'accusant de permettre aux applications de transmettre certaines informations jugées privées sans demander l'avis de l'utilisateur (lire : Vie privée et UDID de l'iPhone : une plainte contre Apple). Le problème de la collecte de données par des applications, notamment à des fins publicitaires, est jugé suffisamment important pour que les autorités judiciaires américaines s'y intéressent de près — voire de très près.
Le Wall Street Journal rapporte ainsi le cas de plusieurs développeurs ayant reçu une injonction de fournir des documents expliquant quelles données leurs applications collectent. Les autorités fédérales américaines s'intéressent aussi bien à des applications iOS qu'à des applications Android, et cherchent à savoir si les applications expliquent bien à l'utilisateur quelles données sont collectées (notamment l'UDID de l'appareil et sa localisation) et à quelles fins.
Un simple alinéa dans les mentions légales suffirait, mais 45 des 101 applications testées par le quotidien américain ne dévoilaient aucune de leurs pratiques en matière de protection de la vie privée (lire : Des Apps bien indiscrètes). Ces applications violeraient ainsi le Computer Fraud and Abuse Act, destiné à contrer les pirates informatiques, cette opacité s'apparentant à du vol pur et simple d'informations. 56 de ces mêmes 101 applications transmettent l'UDID de l'appareil sans en avertir l'utilisateur (lire : iPhone, vie privée et UDID) ; 47 envoient la localisation du téléphone d'une manière ou d'une autre ; cinq enfin envoient des données personnelles diverses (âge et genre de l'utilisateur, etc., bien souvent des données fournies par l'utilisateur lui-même).
Le service de streaming musical Pandora, qui fait partie de ces applications indiscrètes, a ainsi reçu au début de l'année une injonction de la SEC (Securities and Exchange Commission, le gendarme américain de la bourse) de fournir des documents se rapportant à une enquête en cours « destinée à déterminer si les pratiques de partage d'informations privées de certaines applications populaires sur les plateformes mobiles Apple et Android ». L'affaire n'en serait qu'à un stade préliminaire, mais il est rare que les autorités américaines lancent des manœuvres si étendues sur la question de la vie privée.