Les autorités américaines se penchent sur le cas des applications indiscrètes

Anthony Nelzin-Santos |

Il y a quelques mois, un particulier portait plainte contre Apple, l'accusant de permettre aux applications de transmettre certaines informations jugées privées sans demander l'avis de l'utilisateur (lire : Vie privée et UDID de l'iPhone : une plainte contre Apple). Le problème de la collecte de données par des applications, notamment à des fins publicitaires, est jugé suffisamment important pour que les autorités judiciaires américaines s'y intéressent de près — voire de très près.

Le Wall Street Journal rapporte ainsi le cas de plusieurs développeurs ayant reçu une injonction de fournir des documents expliquant quelles données leurs applications collectent. Les autorités fédérales américaines s'intéressent aussi bien à des applications iOS qu'à des applications Android, et cherchent à savoir si les applications expliquent bien à l'utilisateur quelles données sont collectées (notamment l'UDID de l'appareil et sa localisation) et à quelles fins.

Un simple alinéa dans les mentions légales suffirait, mais 45 des 101 applications testées par le quotidien américain ne dévoilaient aucune de leurs pratiques en matière de protection de la vie privée (lire : Des Apps bien indiscrètes). Ces applications violeraient ainsi le Computer Fraud and Abuse Act, destiné à contrer les pirates informatiques, cette opacité s'apparentant à du vol pur et simple d'informations. 56 de ces mêmes 101 applications transmettent l'UDID de l'appareil sans en avertir l'utilisateur (lire : iPhone, vie privée et UDID) ; 47 envoient la localisation du téléphone d'une manière ou d'une autre ; cinq enfin envoient des données personnelles diverses (âge et genre de l'utilisateur, etc., bien souvent des données fournies par l'utilisateur lui-même).

Le service de streaming musical Pandora, qui fait partie de ces applications indiscrètes, a ainsi reçu au début de l'année une injonction de la SEC (Securities and Exchange Commission, le gendarme américain de la bourse) de fournir des documents se rapportant à une enquête en cours « destinée à déterminer si les pratiques de partage d'informations privées de certaines applications populaires sur les plateformes mobiles Apple et Android ». L'affaire n'en serait qu'à un stade préliminaire, mais il est rare que les autorités américaines lancent des manœuvres si étendues sur la question de la vie privée.

avatar terreaterre | 
Jaillbreak et ensuitE fakeGPS et fake UDID.
avatar PachaColbert | 
C'est un fait de société tellement entré dans les mœurs que personne ne s'en inquiète. Les droits des citoyens et des consommateurs sont bafoués par de nombreuses entreprises avec la complicité des états qui laissent faire, car le monde n'est pas dirigé par les politiques qui ne sont que des marionnettes, mais par le monde du capital pour son plus grand profit Un rééquilibrage devra voir le jour avant la révolte des citoyens. Il est par exemple inimaginable que dans un pays comme la France, les gouvernements aient jusqu'à présent interdit les Class auctions. Et que penser des taxes copies privées où ce sont les soit disants ayants droits qui fixent eux mêmes ces taxes avec la grâce de gouvernements complices.
avatar PtitRital67 | 
je pensais comme toi au début de l'article me suis dit 'trop cool pour une fois les amerloques essaient de défendre la vie privée de ces CONcitoyen' quand après tu lis: 'pour contrer les pirates informatiques' bon ben finalement irrécupérable ces amerloques...
avatar tigre2010 | 
@ jodido : Comme partout, il faut des pretexes pour justifier son poste.
avatar agerber | 
Qui pouvait penser il y a une vingtaine d'années qu'on pourrait suivre un citoyen à la trace, presque à la seconde près, au ètre près, et historiser tout ses faits, gestes et déplacement.. La bonne idée fut finalement que le citoyen s'implante lui même une puce électronique , au lieu que les autorités l'implémente elles mêmes.. Il y a vingt ans , une telle annonce dans les journaux nous aurait fait dire : -"Ces gens sont fous !"

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