Les tarifs réglementés de l’électricité vont de nouveau bouger en cette fin de semaine, quelques mois seulement après la baisse de l’hiver. À partir du 1er août 2025, la TVA sur les abonnements obligatoirement associés aux offres d’électricité va ainsi passer à 20 %, contre 5,5 % aujourd’hui, une augmentation qui répond à une exigence de l’Union européenne. La France pratiquait jusque-là une double taxation sur l’électricité, avec le taux plein (20 %) sur la consommation et un taux réduit (5,5 %) sur la part fixe, c’est-à-dire l’abonnement. Le droit européen impose une TVA uniforme pour un même service et c’est le taux plein qui sera désormais la norme.

Seule, cette hausse de la TVA aurait contribué à augmenter le prix des factures mensuelles, mais le gouvernement a décidé de la compenser en réduisant deux taxes sur la consommation. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), qui a la responsabilité notamment de fixer le tarif réglementé, détaille les baisses sur l’accise (taxe sur la consommation) et le TURPE (financement des réseaux). À l’arrivée, le tarif moyen du kWh d’électricité réglementée devrait baisser de 3 %, ce qui entraînera en réalité une baisse de la facture pour une partie des foyers. Pour résumer, les plus gros consommateurs seront gagnants, tandis que ceux qui utilisent très peu d’électricité devraient voir une petite augmentation de leurs factures.
Pour prendre mon exemple, ma maison bretonne entièrement chauffée à l’électricité et associée à une voiture électrique consomme plus de 10 000 kWh par an. En prenant les chiffres de consommation réels sur les douze derniers mois, avec un abonnement heures creuses de 12 kVA qui est actuellement le mien et enfin avec une hypothèse d’une baisse de 3 % sur le kWh, j’estime que les changements à venir me feront économiser autour de 72 € à l’année. Cela représente environ 3 % de baisse, ce qui est logique puisque la part de l’abonnement est très réduite sur ma facture totale. À l’inverse, un foyer qui ne consommerait que 1 000 kWh par an avec un petit abonnement devrait voir sa facture totale légèrement augmenter.
Avant août 2025 | Après août 2025 | Différence | |
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Consommation | 1 958 € | 1851 € | -5,5 % |
Abonnement | 260 € | 295 € | +13,5 % |
Total | 2 218 € | 2 146 € | -3,2 % |
EDF n’a pas encore publié sa nouvelle grille de tarifs réglementés, alors il y aura peut-être des surprises, à découvrir ce vendredi. Il faut rappeler à ce sujet que la CRE évoque des baisses sur le tarif moyen du kWh. Dans le détail, l’entreprise historique peut (dé)favoriser certaines offres en modulant les variations en fonction de l’option choisie. On l’avait bien vu en février dernier, quand les baisses sur les prix réglementés s’étaient faites au détriment des abonnés Tempo. Pas sûr qu’EDF inverse la tendance, cette offre semble avoir fait son temps et elle ne correspond plus aux besoins récents en termes d’incitation aux consommateurs.

La baisse des tarifs réglementés de l’électricité n’avantage pas les abonnés Tempo
D’ailleurs, la CRE prévient dans sa délibération qu’un ajustement en profondeur des grilles d’électricité est prévu pour 2026. On sait déjà que les horaires des heures pleines et creuses vont bouger, puisqu’ils ne collent plus avec la production actuelle : l’énergie solaire est surtout disponible en journée, si bien que ce serait plus logique de payer moins cher à ce moment-là. Pour accompagner le mouvement et inciter davantage de consommateurs à basculer sur ces formules, la commission envisage de renforcer l’attractivité des offres basées sur des heures creuses. La nouvelle grille sera présentée d’ici la fin de cette année.

Électricité : des heures creuses en journée pour (presque) tous à partir de novembre 2025
Pour finir, notons que la hausse de la TVA concerne aussi l’abonnement pour les offres de gaz de ville. Là encore, l’État a tenté de compenser en baissant l’accise, mais d’après le site spécialisé Selectra, cela ne suffira pas à compenser les hausses sur le prix du gaz sur les marchés. Le site s’attend ainsi à une augmentation sur la facture annuelle de l’ordre de 2 à 5 % selon les foyers.