L’iPad Pro est « l’ordinateur réinventé » proclame Apple, qui le décrit sans ambages comme une « nouvelle vision de l’informatique, sans compromis ». Une tablette capable de réaliser des tâches qui étaient autrefois la « chasse gardée des ordinateurs ».
Ça, c’est pour le message marketing. Mais qu’en est-il dans la vraie vie ? Que fait-on réellement avec un iPad Pro ? Que fait-on de plus qu’avec ses prédécesseurs un peu plus petits et sans stylet ? C’étaient les questions de notre appel à témoins. Naturellement ce sont surtout des propriétaires du modèle de 12,9" qui ont répondu, le Pro 9,7" n’étant sorti que récemment.
Au vu des réponses de quelques-uns des premiers clients de la grande tablette d’Apple, force est de constater que la réalité n’est pas toujours éloignée de la publicité. Il y a effectivement moyen de remplacer — ou de sérieusement diminuer — l’utilisation d’un ordinateur, qu’il soit fixe ou portable. Plusieurs de ces personnes ont un Mac vieux de quelques années, et plutôt qu’un nouveau modèle c’est leur grand iPad qui prend la relève.
On s’en doute, ce leitmotiv d’un iPad Pro capable de remplacer un PC ou un Mac n’est pas (encore ?) une vérité absolue. Toutes les applications qui existent sur Mac ou PC n’ont pas nécessairement leur équivalent sur tablette. Certaines manipulations aussi restent plus compliquées ou n’existent tout simplement pas. iOS 9 par exemple permet d’avoir deux fenêtres ouvertes à l’écran mais essayez donc de faire un bête glisser-déposer entre les deux… À ce titre, on attend beaucoup du prochain iOS qui sera dévoilé le 13 juin prochain.
Un iPad Pro au prix d'un ordinateur
Étudiant, particulier, médecin, webdesigner, musicien ou encore proviseur… les profils de ces utilisateurs d’iPad Pro sont pour le moins variés. Presque tous ont opté pour le modèle de milieu de gamme avec ses 128 Go de stockage (Apple en propose aussi à 32 Go et 256 Go). C’est un investissement conséquent, de l’ordre de 1 100 € à 1 250 €. Ce qui montre au passage que préférer un gros iPad à un ordinateur ne sera pas forcément synonyme d’économies… Surtout que ces tarifs s’entendent sans aucun accessoire. Ajoutez par exemple 109 € pour le Pencil ou pas loin de 160 € lorsqu’on veut absolument prendre chez Apple une simple coque en silicone et une (indispensable) protection pour l’écran.
Un iPad Pro pour quoi faire ?
Ce n’est pas parce qu’il est “Pro” que cet iPad ne convient pas aux usages les plus simples d’une tablette. thierryk29 s’est visiblement fait plaisir, il dit l’avoir acheté « essentiellement pour lire des journaux et des magazines ». C’est une utilisation plusieurs fois citée. Il est vrai que la taille de l’écran fait de cet iPad, plus encore que les autres modèles sortis avant lui, un substitut aux journaux, magazines et pourquoi pas aux bandes dessinées papier dont les planches n’ont plus besoin d’être zoomées pour être appréciées (lire : Interview de Sequencity : la BD numérique cherche sa case). Ajoutez ces copieuses capacités de stockage et l’on a de quoi lire à gogo, sans dépendre constamment d’un accès réseau.
L’iMac et le (vieux) MacBook blanc de Moumou92 ont été avantageusement remplacés par ce grand iPad dans sa version 256 Go (entre 1 280 € et 1 430 € selon qu’il est Wi-Fi ou cellulaire). iTunes, où il loue beaucoup de vidéos, Apple Music avec AirPlay, de la bureautique de l’internet, et du traitement de photos avec Lightroom Mobile, voilà ce qui occupe en premier lieu cet utilisateur conquis par sa tablette.
Son iMac toutefois n'a pas encore été débranché : « Il ne me sert plus qu’à valider la colorimétrie des images sur écran étalonné, pour exporter les RAW en jpeg et archiver sur les NAS et le cloud… Tout ce qui n’est pas finalisation des photos est fait sur l’iPad Pro ». Il ne lui manque, dit-il, que la capacité de pouvoir étalonner l’écran de sa tablette pour y transférer l’une des tâches encore dévolues à son monobloc.
Je pense que ceux qui expliquent que rien ne vaut un Finder et une souris sont coincés dans un carcan "PC" et qu'il y a eu le même type de réactions lorsque le smartphone est arrivé : "surfer avec un iPhone ? Beurk !" Aujourd'hui, la fréquentation des sites Internet est majoritairement mobile, n'en déplaise à ceux qui le dénonçaient…
Assis sur les bancs d’une fac de médecine, DomJJ a investi dans le 12,9" Wi-Fi en 128 Go, avec le Pencil. Il a gardé en parallèle son MacBook Pro. Ce n’est pas seulement son portable qui a vu son rôle réduit par l’iPad mais aussi les supports papier « L’iPad me sert énormément en cours à la fac pour la prise de notes, du traitement de texte, des schémas ». Chez lui, il poursuit ses révisions sur la tablette. Il utilise en particulier Documents 5. Tout ce qui est films et séries passe par sa tablette « Un disque dur branché à mon routeur me permet d’accéder à mes fichiers lourds sans flinguer mon stockage local ».
Toujours dans le milieu de l’éducation, c’est Venancius, un proviseur de lycée de 1 100 élèves, qui nous a raconté son utilisation. Le témoignage est trop long pour être repris en intégralité (à lire ici) mais il montre un usage tous azimuts.
Venancius utilise des Mac et des PC chez lui comme au lycée. Son iPad de 128 Go en 4G lui sert à la prise de notes en réunion, à projeter des plannings via une Apple TV, à confectionner des diagrammes, à préparer des listes de tâches distribuées ensuite à ses collaborateurs. Ses apps privilégiées sont Calendar 5, Office, OneNote, iThoughts, Omnigraffle, Grafio, Skype ou encore Adobe Slate pour réaliser des documents élaborés graphiquement. À titre personnel, il s’en sert autant comme d’une petite télévision portable pour aller sur YouTube que pour profiter des programmes de Canal+ et se détendre dans Clash of Clan, seul jeu dans sa collection d’apps.
En résumé, l'iPad est un outil dont je ne pourrais pas me passer tant il m'a fait gagner en productivité, en efficacité et en créativité. Avant l'ère iPad, j'avais un ultraportable de 13" de 1,4 kg, sans connectivité et beaucoup moins rapide. Avec l'iPad Pro, j'ai mon bureau partout avec moi et sans aucune limitation : ce que je fais au bureau, je le fais en déplacement avec l'iPad. Je peux ouvrir (via One Drive et la connexion 4G, ndlr) n'importe quelle circulaire ou document quelconque sur les 3 dernières années avec une recherche globale ne prenant que 10 secondes. Mes pairs en sont toujours ébahis.
Par conséquent, son portable Asus et son MacBook Air ont rejoint le placard. Cependant, il espère un Smart Keyboard en version française pour une frappe plus rapide et quelques aménagements logiciels dans iOS. Il cite la possibilité de faire des glisser-déposer dans la vue partagée ; une meilleure ergonomie du multitâche lorsqu’on cherche une deuxième app à ouvrir et enfin, un équivalent au Finder pour accéder aux documents.
Comme d’autres lecteurs, Bigdidou profite du grand écran pour les films et séries (avec Netflix) et il s’est mis à la lecture de BD, notamment l’édition numérique de Fluide Glacial. C’est néanmoins dans le cadre professionnel que son acquisition s’est révélée indispensable.
Comparé à un autre iPad, le modèle Pro n’a rien changé pour l’accès à des documentations telles que le Vidal et des ressources en ligne. Par contre, son écran de 12,9" donne une nouvelle dimension à leur utilisation. La lecture de revues médicales est bien plus confortable ainsi et cela s’ajoute à leur disponibilité de chaque instant : « La bibliothèque embarquée est impressionnante, on a toujours ses références sur soi, toujours sous la main ce qu’on veut lire, où qu’on soit… »
Plus besoin de papier et c’est la possibilité de projeter tous ces contenus avec une Apple TV, que ce soit dans les réunions avec ses collègues ou avec des groupes de patients : « C’est un système ultra léger — même comparé à un MacBook Air — sans fil, très facile et rapide à mettre en œuvre. L’Apple TV branchée sur la prise HDMI du vidéo projecteur qui démarre en une minute, puis recopie vidéo sur l’iPad et c’est parti… »
Et le must du must : je travaille dans une petite structure avec une astreinte 1 semaine sur 3. Ça veut dire être disponible 24h/24 pour répondre au téléphone, et surtout pouvoir faire une prescription dans un temps raisonnable. Impossible d'être éloigné plus d'une heure d'un ordinateur branché sur le net. Avec l'ancien iPad, je pouvais accéder au serveur de la clinique via un VPN, mais c'était vraiment très difficile d'utiliser à distance le logiciel de prescription sur cet appareil. Avec l'iPad grand format, c'est devenu tout à fait réalisable, et ça change complètement les week-ends d'astreinte avec la petite famille, que je peux accompagner dans toutes les ballades.
Bigdidou précise en revanche que cet iPad ne remplace pas son Mac de bureau, « il en est devenu le compagnon indissociable ». Ce praticien fait grand usage de sa tablette mais avant tout comme support de consultation. Dans ce contexte, l’écran de 12,9" représente une vraie valeur ajoutée sur les autres iPad.
Il est à remarquer qu’à une exception près, tout le monde s’accommode du poids de cette tablette (un peu plus de 700 grammes, l’équivalent du premier iPad sorti). C’est juste en dessous du MacBook Retina de 12" avec ses 920 grammes.
Jejepv a choisi le grand iPad Pro pour succéder à son MacBook Pro de 17" de 2011. Il n’a pris ni clavier ni Pencil et s’en sert autant avec Safari et Mail qu’avec des apps tierces comme Scanner Pro, Ninox (un cousin de FileMaker Pro) ou encore GoodReader (PDF), iBooks pour les livres et faire des transferts de photos depuis son APN. Bilan des courses : « Je fais vraiment tout ce que je faisais avec mon MacBook Pro 17 pouces de 2011, sauf que le processeur A9 de l’iPad Pro 12,9 pouces est tellement plus rapide ».
Il cite en particulier l’attrait du mode Picture in Picture pour suivre deux choses à la fois ainsi que le Split View qui profitent à fond d’un écran plus grand que la moyenne. Il déplore des plantages occasionnels avec les apps, mais « le processeur de l’iPad Pro est tellement rapide qu’on ne perd presque pas de temps (deux secondes) à redémarrer l’application (mais cela n’arrive qu’une ou deux fois par semaine grand maximum) ».
La comptabilité est la seule vraie occupation "pro" de ylpl avec son iPad (il a un Mac mini mais il avait besoin d’un outil portable et pris un MacBook Pro en attendant que sorte enfin le grand iPad). « J’ai eu la joie de tomber sur une excellente app de compta, EasyBooks, qui synchronise les comptes entre tous les appareils tablette, téléphone, ordinateur, et ce depuis plus d’un an sans aucun dysfonctionnement ». Cependant, on peut penser qu’un iPad Air serait tout aussi compétent dans cet usage.
Il pointe un manque dans l’offre logicielle, une manière pratique de gérer ses sites web. Il s’en était remis à Rapidweaver sur Mac mais il n’y a pas de version iPad de cet outil « Je teste en ce moment SimDif sur l’iPad, mais je me vois mal rapatrier tous mes sites là dessus, quel boulot ! ».
EynErgy mentionne également l’intérêt accru par le grand écran de l’affichage partagé. Il dessine d’un côté avec le Pencil et suit des tutoriels affichés dans l’autre fenêtre. « Pour la photographie, l’utilisation de Lightroom Mobile est encore plus plaisante que sur un iPad Air. Maintenant je vais beaucoup plus loin en retouche sans devoir passer sur mon MacBook Pro ».
L’iPad Pro a comme avantage sur ses cousins d’être le seul à pouvoir utiliser le Pencil. C’est un accessoire prisé par jean s mais pas dans un contexte de création graphique. « Je suis responsable d’un programme de transformation dans une grande entreprise. Je suis donc beaucoup en réunion. Pour toutes les analyses et la préparation de PowerPoint, j’utilise toujours mon PC sous Windows 7. C’est un portable, avec une docking station. »
Dès qu’il se retrouve en mobilité, c’est le trio iPad, Pencil et OneNote qui prend la relève :
J'utilise énormément OneNote, qui me permet de centraliser toutes mes prises de notes. Avant, j'écrivais à la main sur papier et je retranscrivais les idées importantes sur OneNote, de manière à pouvoir les archiver et faire des recherches. Désormais, j'utilise le Pencil pour écrire directement dans OneNote. Je synchronise tout sur OneDrive, qui se charge de l'OCR. Je peux donc rechercher directement dans mes notes manuscrites, après quelques minutes (il faut laisser le temps à OneDrive de faire l'OCR). Il existe également une fonction pour transformer l'écriture en note, qui fonctionne pas mal du tout.
jean s explique avoir testé nombre de stylets, l’avant-dernier avant le Pencil était celui le Pencil de FiftyThree 60 €), « très bon » mais à la pointe trop épaisse pour l’écriture. « Avec le Pencil (d’Apple, ndlr), j’écris quasiment de la même façon qu’à la main. Mon écriture est lisible et je peux revoir des documents et les annoter de façon lisible pour mes collègues ».
Un iPad Air plutôt qu'un iPad Pro
Pierre a eu un iPad Pro, un cadeau de sa compagne pour Noël, mais c’est l’iPad Air qui garde sa préférence. Il énumère plusieurs des critiques propres à ce modèle mais qui n’ont pas l’air d’avoir gêné les autres utilisateurs.
Son iPad Air est « plus autonome et plus rapide à recharger » (comptez 4h pour une recharge complète… ou plus si vous l’utilisez pendant ce temps). Il est aussi « plus léger (un peu plus de 400 grammes, ndlr) et facile à tenir d’une main, moins encombrant, beaucoup moins cher ». Il continue ainsi de préférer son “petit” iPad Air pour regarder des photos, gérer son mail et l’utiliser avec son installation Sonos et l’app musicale de Qobuz. Il fait peu de vidéo mais aucun jeu. Pierre admet que l’affichage du grand iPad Pro et ses haut parleurs sont bluffants mais le qualificatif de “Pro” le laisse songeur.
L'iPad n'a pas encore tué le PC
Certains ont donc commencé à réduire leur dépendance à l’ordinateur maintenant qu’ils ont cet iPad, au point qu'ils n'envisagent pas d'acheter un nouveau Mac.
jean s, lui, ne peut pas complètement remplacer son PC du travail. Il trouve par exemple qu’il est plus difficile de réaliser des PowerPoint sur l’iPad : « On ne peut pas sélectionner plusieurs slides pour les copier/coller d’une présentation à l’autre, ou simplement pour les supprimer. J’utilise aussi beaucoup une suite de macros “PPT Productivity”, qui n’existe bien sûr pas sur iPad (pour le moment !) ».
Et puis il y a toujours cette habitude de la souris et d’un vrai clavier : « Je me vois mal écrire une longue note en Word uniquement sur l’iPad, ou travailler longtemps sur PowerPoint. J’ai mes habitudes et ma main droite a ses réflexes avec la souris ». Sans oublier la gestion de fichiers « pénible » sur iOS et malcommode pour les gros téléchargements.
Notre étudiant en médecine, DomJJ emmène partout son iPad tandis que le MacBook Pro reste à la maison. Ceci étant, le portable n’a pas été complètement remisé. Ce n’est pas tant que son MacBook Pro a un gros avantage matériel, il est plutôt d’ordre logiciel, grâce à OS X et à certaines apps. Il liste quelques lacunes de sa tablette :
Passionné de photographie, je n'ai pas encore trouvé un vrai pendant d'Aperture pour iOS (même si Pixelmator a l'air prometteur !) L'écriture de longs textes : parfois l'autocorrection d'iOS est plus un handicap qu'autre chose. D'autant que les défauts connus du clavier de l'iPad Pro sont rageants à partir d'un certain moment. Le téléchargement de n'importe quel fichier : iOS est inutilisable pour un partage de fichier lourds. J'utilise Flashcartes Hero pour mes fiches à l'université. Bien que l'application iOS soit complète et compétente, je dois travailler avec beaucoup d'images tirées d'un PDF et là, le copier coller de l'ordinateur me permet d'aller beaucoup plus vite que sur iOS. Je pense cependant qu'il sera difficile en l'état actuel de battre l'efficacité d'un ordinateur avec clavier, souris et un programme tel que BetterTouchTool qui améliore son workflow de façon impressionnante.
EynErgy abonde en citant lui aussi un « copier/coller entre apps qui n’existe quasiment pas ». Il voudrait une meilleure interface pour le Split View et autre chose que ce sélecteur latéral d’apps qui ne propose qu’une longue liste à faire défiler. Il aimerait en outre un Xcode mobile « ou un moyen de développer sur tablette, même pour faire juste une base de son app. Bref, avec l’iPad Pro je suis moins dépendant de mon MacBook Pro mais je ne peux pas encore m’en passer ».
iPad Pro contre iMac… l’iMac perd. Mais contre un MacBook Air, là, sdick a plus de mal à lui préférer sa tablette. « Plusieurs programmes indispensables à mon boulot ne tournent pas sur iPad et un vrai clavier + une souris apportent un vrai confort d’utilisation. Par contre à la maison l’iMac fait la gueule; l’iPad est bien plus pratique sur un canapé »
Chez Chris K il y a également cohabitation. C’est d’abord la curiosité de cette taille d’écran et du Pencil qui ont motivé ce photographe à s’équiper d’un 12,9" de 128 Go comme complément de son MacBook Pro 2015.
Je ne l'ai pas utilisé tout de suite : c'est ma toute première tablette et on ne remet pas en cause du jour au lendemain des décennies passées à bosser derrière un ordi ; le clavier physique et la souris sont devenus aussi naturels que le crayon. C'est volontairement d'ailleurs que je n'ai pas acheté de clavier pour cet iPad et que j'ai pris le Pencil… Petit à petit, j'ai installé et utilisé les versions iOS des applications que j'utilisais sur mon Mac. Mon MacBook Pro, couplé avec un écran externe, demeure l'outil essentiel pour tout mon flux de traitement photos (vidage des cartes, développement, retouche, sauvegarde). Et il ne me sert plus qu'à cela… tout le reste est exécuté via l'iPad (e-mails, web, création, échanges de documents, etc).
L’iPad prend aussi à son compte la prise de notes et la réalisation dans Noteshelf de croquis préparatoires pour les séances photos. Mais Chris K admet volontiers que travailler sur cette tablette peut confiner au masochisme lorsqu’on compare l’exécution de la même tâche sur un Mac :
Mais j'adore cet engin, je découvre encore de nouvelles manières de travailler, notamment par le biais de certaines applications comme Editorial, et je veux croire que les prochaines versions d'iOS poseront de nouvelles bases pour en faire l'outil majeur des années à venir.
Propriétaire d’un iMac vieillissant, BulgroZ utilise toujours son monobloc pour encoder ses DVD, gérer ses photos, utiliser iTunes (gestion de sa musique et des sauvegarde de ses appareils iOS) et accéder à des postes distants chez ses proches. Pour le reste, son iPad 12,9" cellulaire de 128 Go s’est imposé :
Ma boîte est sous Windows. Dès que je suis en vadrouille, je me sers de l'iPad pour me connecter à mon environnement pro dans un bureau virtuel Citrix. Le clavier virtuel me suffit pour prendre des notes avec Notability et gérer ma todo list avec Things. Je l'utilise aussi pour voir ou projeter des PowerPoint. Du coup, en réunion, je suis plus léger que tous les collègues avec leurs portables Dell ou HP… !
La musique fait partie des usages qu’Apple promeut souvent pour ses iPad et plus encore avec le Pro. C’est le domaine de fantomx6, et le Mac garde quelques cartouches. Dans son témoignage il détaille son équipement, assemblé pour de la création musicale sur iPad (adaptateur MIDI, logiciel de partition, différents synthés), mais il y a encore des manques à son goût :
Notion 5 est sympa mais il n'est pas encore à la hauteur de Sibelius. GarageBand dépanne mais il n'a pas les fonctions de Logic Pro. Pas de Ableton Live sur iPad. La compatibilité des morceaux de GarageBand n'est que de l'iPad vers l'iMac. Logic Remote permet de contrôler GarageBand mais seulement sur Mac, pas de l'iPhone vers l'iPad par exemple. MainStage n'existe pas sur iPad. Impossible de connecter Mon Maschine Studio ou mon INTEGRA-7 sur l'iPad.
En définitive les deux « forment une paire du tonnerre si on n’oublie pas que le sens du workflow est plus souvent de l’iPad vers le Mac ».
Conclusion
En quoi un iPad Pro est-il plus “pro” qu’un iPad Air 2 par exemple ? C’est une question qui revient souvent, tant ces tablettes paraissent similaires à bien des égards. La puissance n’est pas un facteur discriminant, il n’y a pas de logiciel iOS aujourd’hui qui ferait s’étouffer un iPad Air tandis qu’il filerait à toute vitesse sur un iPad Pro. Comme le montrent ces témoignages, c’est plutôt un ensemble de facteurs.
Il y a ce grand écran qui permet de travailler et de manipuler plus aisément n’importe quel type de contenu. Le MacBook Pro 17“ en son temps a procuré ce bénéfice. D’un coup, des musiciens, des développeurs web ou des graphistes pouvaient se promener avec un ”énorme" écran dans leur sacoche et retrouver quasiment leur environnement laissé au bureau. Et puis il y a ce stylet, qui rend des travaux plus plaisants à effectuer et plus précis dans leur résultat.
L’adéquation avec une utilisation “pro” ne se définit pas uniquement par des critères de performances, mais plutôt de confort d’utilisation et de rapidité dans l’exécution. Quitte à travailler, autant le faire dans les meilleures conditions et l’iPad Pro, dans sa version 12,9“ du moins, est bien armé. Pour le coup, son cousin de 9,7” semble profiter du qualificatif de “Pro” bien plus pour des raisons marketing.
Le principal point d’achoppement de l’iPad Pro reste d’ordre logiciel. Ce n’est pas dramatique en soi, cela peut se régler par quelques mises à jour. L’assise matérielle offerte par l’iPad Pro est solide, c’est maintenant à iOS et aux éditeurs d’apps de faire en sorte que cette grande tablette soit un peu plus que cela.