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Test de l’iPad Pro (2015)

Nicolas Furno

dimanche 29 novembre 2015 à 18:53 • 48

Matériel

L’iPad Pro est sorti depuis deux semaines et il était temps de conclure nos tests. Nous vous avons déjà proposé une prise en main et quelques tests de performances, puis une partie dédiée à iOS 9 et aux applications sur la tablette. Nous avons également publié un test de l’Apple Pencil et un article consacré aux claviers physiques. Il est grand temps de synthétiser tous ces articles et d’essayer de répondre à une question : faut-il craquer pour l’iPad Pro ?

Prendre des notes (ici avec Notability) avec le navigateur web à côté. Cliquer pour agrandir

La réponse sera, comme pour chaque produit : « ça dépend ! ». Lisez la suite pour en savoir un petit peu plus…

Un iPad Pro reste un iPad

Cela paraît bête de le rappeler, mais il est bon parfois de commencer par une évidence : un iPad Pro reste avant tout un iPad. Tout comme le premier iPad restait avant tout un appareil iOS, la principale différence entre cette tablette et les autres modèles vendus par Apple, c’est d’abord la taille.

Avec son écran de 12,9 pouces, l’iPad Pro est vraiment très grand. On a du mal à s’en rendre vraiment compte sans le prendre en main, mais cet appareil iOS est nettement plus grand que tous les autres, y compris que les iPad Air 2. Il est aussi lourd (713 g), quasiment aussi lourd que la première tablette d’Apple, même si le poids est mieux réparti et même si la finesse change la perception. Les premières minutes, on a vraiment du mal à croire que l’on n’a « qu’un » iPad, mais c’est bien le cas. Et de fait, si on a déjà utilisé une fois la tablette d’Apple, on est en terrain connu.

De l’iPad Pro à l’iPad mini… Cliquer pour agrandir

Rien n’a vraiment changé physiquement sur l’iPad Pro. Apple a préservé tout ce qui a fait le succès des modèles précédents. On retrouve le même design, le même ratio d’écran, le même bouton d’accueil en façade et les mêmes boutons tout autour. Le Lightning est toujours de la partie pour charger et synchroniser l’appareil et les seules différences notables — la présence de quatre grilles pour les haut-parleurs et du Smart Connector pour les claviers physiques — ne changent absolument pas l’expérience de l’iPad.

L’iPad Pro est un iPad, et il bénéficie immédiatement du catalogue d’applications déjà bien rempli de la tablette. Malheureusement, ce n’est pas encore parfait : les développeurs doivent mettre à jour leurs apps pour la tablette, ce qui est facile, mais ils doivent aussi souvent changer totalement l’interface pour prendre en charge les fonctions de multitâche, ce qui est souvent synonyme de réécriture complète. Ce n’est pas spécifique à ce modèle, tous les iPad récents disposent des mêmes fonctions de partage d’écran sous iOS 9, mais c’est avec l’iPad Pro qu’elles manquent le plus.

Il y a tellement de place sur son écran que l’iPad Pro affiche deux interfaces iPad côte à côte. L’iPad Air ou l’iPad mini doivent se contenter d’une interface adaptée à l’iPad d’un côté, mais d’une interface pour iPhone de l’autre. Rien de tel ici, ce qui fait que cette fonction est encore plus agréable et qu’on l’utilise beaucoup plus. Il faut dire que bon nombre d’applications n’exploitent pas vraiment les 13 pouces à disposition, si bien qu’on a aussi bien fait de partager l’écran pour avoir une installation plus cohérente…

En mode paysage, l’iPad Pro est aussi grand que deux iPad mini. C’est pourquoi iOS 9 affiche deux interfaces d’iPad côte à côte, ici Safari et Slack. Cliquer pour agrandir

À quelques détails près, iOS 9 est identique sur tous les iPad. Cette version Pro dispose bien d’un calendrier mensuel dans le Centre de notifications (et encore, uniquement en mode paysage…), mais la plus grosse différence, c’est plutôt le clavier virtuel. Apple l’a totalement revu et on a désormais l’équivalent d’un clavier physique sur l’écran, avec en particulier un rang dédié aux caractères spéciaux et aux chiffres en haut.

C’est LE détail qui fait la différence : ce calendrier mensuel affiché dans le Centre de Notifications en mode paysage. Cliquer pour agrandir

Il faut un petit peu de temps pour s’habituer à ce clavier virtuel, surtout pour désapprendre les habitudes que l’on avait accumulées au fil des années. Le plus compliqué, c’est peut-être les chiffres et certains caractères qui sont disponibles immédiatement (c’est le cas du ! ou des parenthèses) ou en utilisant la touche plutôt que la touche ?123 qui reste disponible. Au départ, on fait un petit peu de fautes, mais on finit vite par s’y faire.

Le clavier des iPad Air et Mini à gauche, celui des iPad Pro à droite.Cliquer pour agrandir

Ce clavier avec sa rangée de touches supplémentaires et surtout le plus grand espace disponible est le meilleur clavier virtuel iOS, à condition en tout cas de ne pas essayer de taper avec les deux pouces, en tenant la tablette entre les mains. L’iPad mini et même l’Air sont relativement praticables en portrait, mais pas l’iPad Pro qui est trop lourd et trop grand.

En posant l’appareil sur un bureau néanmoins, ce clavier virtuel est très confortable, même si on aurait aimé avoir des touches de fonction pour effectuer des raccourcis. Il manque la touche si pratique pour agir sur le texte et même sur les interfaces des applications. Pour en profiter, il faut absolument un clavier externe, dommage…

Pour le reste, iOS 9 sur un iPad Pro est toujours aussi familier et c’est l’un des problèmes de la tablette. Contentons-nous d’un exemple : l’écran d’accueil qui n’a pas évolué depuis des années et qui est presque grotesque avec cet écran de 13 pouces. On doit toujours se contenter de quatre lignes de cinq icônes, ce qui fait que l’on a beaucoup de place entre chaque icône. Assez de place pour caser l’écran du premier iPhone, c’est dire… On aurait aimé qu’Apple trouve mieux ou au minimum ajoute une icône par ligne.

En mode paysage, il y a suffisamment de pixels entre deux icônes pour glisser tout l’affichage d’un iPhone Edge. Cela en devient ridicule…

Cet iPad est-il vraiment (pour les) pro ?

Apple a généralisé l’appellation « Pro » avec ses ordinateurs portables, divisant la gamme entre « MacBook » et « MacBook Pro ». Pour autant, cela n’a jamais voulu dire que seuls les modèles qui portent ce qualificatifs sont professionnels, pas plus que cela voulait dire que les Mac standard n’étaient pas faits pour une utilisation professionnelle.

Avec l’iPad Pro, Apple a repris la distinction et beaucoup de tests se sont concentrés sur cette question : cette nouvelle tablette peut-elle convenir à un usage professionnel ? À notre avis, ce n’est pas une question très intéressante, car la réponse sera toujours : ça dépend. Tout dépend de ce que vous faites et l’iPad Pro peut très bien remplacer un ordinateur si votre travail consiste essentiellement à recevoir et à envoyer des mails, ou bien à rédiger des rapports dans Word.

La tablette peut aussi faire l’affaire si vous faites un métier créatif en utilisant l’Apple Pencil. Ou alors si une application de niche répond exactement au besoin de votre profession (s’il faut donner un exemple, citons FinalCAD qui permet d’afficher des plans de chantier sur un appareil iOS et de rapporter des erreurs). Mais dans beaucoup d’autres cas, l’iPad Pro ne proposera pas les outils nécessaires ou sera moins pratique, moins confortable ou moins rapide qu’un ordinateur.

La question du confort ou de l’efficacité est rarement évoquée, mais elle est pourtant essentielle. Pour prendre un exemple parfaitement maîtrisé par l’auteur de ces lignes, un journaliste ou un blogueur peut très bien faire son travail uniquement sur l’iPad Pro. Quand l’essentiel consiste à écrire, il suffit d’un bon clavier et ce modèle avec son Smart Connector améliore ce point : on n’a plus à s’embêter avec une batterie supplémentaire et la connexion Bluetooth, on pose la tablette et c’est bon. Pour autant, est-ce plus pratique ou confortable qu’avec un Mac ?

Un éditeur de texte, le navigateur pas loin et un bon clavier : on peut facilement écrire des articles sur l’iPad Pro.

Rien n’est moins sûr, surtout quand on a des années d’expérience avec OS X. L’absence de trackpad va rapidement se faire sentir, ne serait-ce que pour déplacer rapidement le curseur dans le texte, ou pour récupérer une image dans un navigateur et la déposer dans le document ou sur le bureau. À l’arrivée, on pourrait tous abandonner nos Mac et passer sur des iPad à la rédaction, mais nous ne le ferons pas, car ce serait beaucoup plus pénible.

L’iPad Pro permet néanmoins de gagner en productivité, c’est indéniable. Sa taille immense en fait l’appareil iOS parfait pour partager un écran entre deux applications, comme on le disait précédemment. Et en même temps, iOS 9 ne tire quasiment jamais partie de cet espace en plus. Le système mobile d’Apple a été négligé trop longtemps sur l’iPad par le constructeur qu’il faudra probablement plusieurs années d’efforts pour avoir une expérience optimale sur cette tablette, comme sur tous les autres modèles d’ailleurs.

Pour la première fois depuis le retour de Steve Jobs, Apple commercialise un produit accompagné d’un stylet. L’Apple Pencil n’est pas livré avec la tablette et c’est vraiment dommage, car cet accessoire n’est pas seulement réservé aux dessinateurs professionnels. Ces derniers pourront naturellement en profiter, d’autant qu’Apple a fait un bon travail pour limiter la latence. Mais la grosse surprise de ces quelques jours passés avec l’iPad Pro, c’est que ce stylet est très fun à utiliser, même si on ne sait pas dessiner.

Il n’y a pas mieux qu’un iPad Pro pour tenir les scores d’une partie endiablée d’UNO. Cliquer pour agrandir

Il peut servir à un étudiant pour enrichir ses notes ou pour prendre des notes manuscrites. Il peut servir à improviser un Pictionnary ou un Pendu et même à compter les points pour un jeu de cartes. Emmené lors d’un week-end en famille, l’Apple Pencil a été utilisé pour une chose ou pour une autre. L’iPad Pro est le seul compatible avec ce stylet, ce qui fait que l’on n’a pas le choix si on veut l’utiliser. À terme, tous les iPad seront probablement compatibles, mais ce grand modèle garde un avantage par sa taille : on a une feuille de papier A4 pour écrire ou dessiner le plus naturellement possible.

Et à l’usage, cela fonctionne très bien, y compris pour les plus grands néophytes. La détection de paume est suffisamment bonne pour que l’on pose sa main sans crainte, une position naturelle qui simplifie considérablement la prise en main du stylet. Les professionnels trouveront à redire (et nous avons déjà listé quelques défauts dans notre test), mais pour les amateurs, c’est un vrai plaisir.

Un excellent (et encombrant) appareil de consommation

À l’arrivée, comme pour les Mac d’ailleurs, le « Pro » signifie avant tout que l’on a un écran plus grand et un appareil plus puissant. C’est bien dans un contexte professionnel, c’est vrai, mais pas seulement. L’iPad Pro est aussi un excellent appareil de consommation, et il brille tout particulièrement dans deux domaines : la lecture d’articles ou de BD et la vidéo.

Apple News sur l’iPad Pro — Cliquer pour agrandir

L’iPad Pro n’est pas un très bon appareil de lecture pour des romans et des essais. Sauf si vous lisez assis à une table, ou éventuellement dans un canapé, mais même alors, son écran de 13 pouces reste encombrant et il n’est pas forcément bien exploité, sauf à agrandir les caractères. Chacun en jugera, mais ce n’est pas l’appareil que l’on recommandera pour cet usage.

En revanche, pour lire un article sur internet ou dans une application et pour lire des bande-dessinées, l’iPad Pro est parfait. En mode portrait, son écran fait grosso-modo la taille d’un magazine ou d’un épisode de BD. Si on lit l’un ou l’autre, on bénéficie ainsi pour la première fois d’une version numérique en taille réelle. À l’usage, cela fait une grosse différence et comme liseuse de magazines, d’articles en ligne ou de comics, c’est parfait.

Même si son écran reste dans un format trop carré pour que ce soit l’idéal, l’iPad Pro est aussi un appareil bien adapté pour regarder des vidéos. Qu’il s’agisse de films ou d’épisodes de séries, on a de la place pour profiter de l’histoire et les quatre haut-parleurs disposés aux quatre coins de l’appareil font une grosse différence si on n’utilise pas d’écouteurs. Le son est non seulement plus puissant — et même un petit peu trop si on pousse le volume —, mais il est aussi mieux spatialisé. On ne peut pas parler de stéréo, mais on a une scène sonore plus ample qu’avant et l’expérience est bien meilleure. On a aussi des basses nettement plus présentes, ce qui est parfait pour un film.

Pour ces usages, la taille de l’écran est un avantage très net, ou un inconvénient selon les cas. Apple n’a pas choisi d’intégrer une béquille à sa tablette comme l’a fait Microsoft, si bien que la Smart Cover est vite indispensable, en attendant d’autres accessoires compatibles. Dans certains cas de figure, la taille devient une gêne bloquante : l’utiliser dans un avion relève de la gageure, à moins d’être en Première Classe naturellement. Tout est affaire de compromis et la taille peut très bien être un avantage, comme un inconvénient.

C’est la même chose, d’ailleurs, pour La batterie au cœur de cet iPad Pro. Certains utilisateurs regretteront qu’Apple n’ait pas opté pour une batterie plus grosse encore, mais ce n’est pas notre cas. La tablette est déjà suffisamment lourde comme ça, pour commencer, et même si l’autonomie est la pire pour un iPad à l’heure actuelle, elle nous semble suffisante. Apple annonce jusqu’à 10 heures d’autonomie et en usage courant nous avons tenu en général 8 à 9 heures, ce qui est déjà très bien.

Vous allez souvent le recharger, cet iPad Pro…

Le plus gros problème de la batterie sur l’iPad Pro, ce n’est pas son autonomie, mais bien plus sa recharge. En utilisant le chargeur de 12 W fourni avec la tablette, il faut déjà quatre heures et demi environ pour la recharger complètement, sans l’utiliser. Avec un chargeur d’iPhone, la recharge est possible, mais extrêmement longue : une nuit ne suffit pas nécessairement, et la tablette consomme plus de 5 W uniquement avec son écran allumé. Autrement dit, la batterie continuera de se vider (lentement, certes) si vous utilisez l’iPad Pro tout en le chargeant avec une sortie USB standard.

Résultat, on passe son temps à recharger l’iPad Pro et on a du mal à le maintenir au-dessus de 50 % de charge. Il faut bien penser à le charger à la première occasion, de préférence en utilisant le chargeur fourni, pour être tranquille. Au quotidien, c’est une contrainte dont on se serait bien passé, et cela aurait été pire avec une plus grosse batterie.

Faut-il craquer pour l’iPad Pro ?

Vous l’aurez compris, il n’y a pas de réponse simple à cette question. Voici néanmoins quelques éléments pour vous aider à choisir, et le premier est le prix. Vendu à partir de 919 €, l’iPad Pro est la tablette la plus chère d’Apple, non seulement en ce moment, mais aussi depuis le premier iPad. Jusque-là, Apple n’avait pas dépassé les 850 € pour une tablette, mais ce modèle établit un nouveau record.

L’iPad Pro est parfait pour les réunions de travail. Cliquer pour agrandir

Le constructeur excelle désormais pour créer des gammes qui poussent à acheter un modèle plus cher, et l’iPad Pro ne fait pas exception. Pour 919 €, on n’a « que » 32 Go de stockage, ce qui est le double des autres iPad ou des iPhone, certes, mais ce qui reste léger à ce tarif. Et le palier suivant monte directement à 128 Go, avec une augmentation de tarif de 180 €, pas moins. Beaucoup de clients se seraient contentés de 64 Go, mais cet écart oblige à se contenter de très peu, ou à payer nettement plus cher.

Pire, l’iPad Pro est la première tablette qui réserve l’option cellulaire à la capacité supérieure. Jusque-là, chaque modèle standard avait un équivalent Wi-Fi + Cellulaire, mais pas ce nouvel appareil qui ne dispose que de trois options : Wi-Fi 32 Go, Wi-Fi 128 Go et Wi-Fi + Cellulaire 128 Go. Ce dernier est facturé 1250 € en France, un tarif particulièrement salé qui le positionne directement face aux Mac portables. L’absence d’option cellulaire sur le 32 Go est mesquine, mais on ne peut pas dire que l’on est surpris : c’est exactement la même stratégie qui pousse Apple à vendre des téléphones haut-de-gamme avec 16 Go de stockage en 2015.

Pour couronner le tout, on ne profitera vraiment de l’iPad Pro et de ses nouveautés qu’en ajoutant des accessoires. Ne revenons pas sur la mesquinerie qui consiste à vendre deux accessoires pour protéger intégralement l’appareil pour un total qui dépasse les 150 €. À ce tarif, l’Apple Pencil aurait pu être glissé dans le paquet, plutôt que d’être vendu une centaine d’euros. C’est dommage, car Apple prive une bonne partie de ses clients d’un accessoire pas forcément indispensable, mais qui reste fun et qui est un très bon argument en faveur de la tablette.

L’iPad Pro, l’Apple Pencil et l’application MathPad : un trio très efficace pour convertir des formules et équations manuscrites en leur équivalent généré grâce à LaTeX. La reconnaissance fonctionne parfaitement et le stylet permet d’être beaucoup plus précis qu’avec le doigt. Cliquer pour agrandir

À nos yeux, le prix est sans conteste le plus gros inconvénient de cet iPad Pro. Non pas qu’il soit trop élevé en soit, mais à ce tarif, on espère plus de stockage par défaut et des accessoires fournis directement. À la place, on a la mesquinerie habituelle d’Apple, amplifiée par des tarifs qui dépassent rapidement ceux des Mac d’entrée de gamme. Sans parler des tablettes concurrentes beaucoup moins chères, y compris si l’on reste avec un iPad.

Et à ces tarifs toujours élevés, comment justifier les retards de l’iPad Pro ? Sortie plusieurs semaines après les iPhone 6s, cette tablette ne bénéficie pourtant d’aucune de ses nouveautés. On peut éventuellement comprendre pour 3D Touch, même si son absence est pénible quand on a pris l’habitude d’utiliser les fonctions associées. Mais peut-être que ce n’était pas possible d’intégrer 3D Touch derrière une dalle de 13 pouces, ou alors peut-être que le surpoids entraîné était rédhibitoire.

En revanche, comment justifier l’absence de Touch ID de deuxième génération, bien plus rapide et précis, ou de la fonction « Dis Siri » sur batterie ? Apple a beau dire qu’on utilise moins Touch ID sur une tablette (cela reste à prouver), c’est pénible de revenir en arrière quand on a goûté à la vitesse des nouveaux iPhone en la matière. À tel point que j’ai totalement désactivé Touch ID pendant mes tests, agacé par les erreurs à répétition et la lenteur, relative c’est vrai, mais indéniable comparée à mon téléphone.

Cliquer pour agrandir

L’iPad Pro est frustrant par certains aspects, mais c’est aussi la première tablette qui s’aventure du côté des ordinateurs portables en matière de taille, et cela change beaucoup de choses. Le multitâche d’iOS 9 prend tout son sens avec deux applications iPad côte à côte. Le clavier virtuel est plus confortable et l’écran, de très bonne qualité, est idéal pour visionner certains contenus.

C’est aussi un appareil extrêmement puissant et le processeur avale toutes les tâches sans broncher, épaulé par les 4 Go de RAM qui ne sont pas de trop. Dans Safari notamment, il est très rare d’avoir à recharger un onglet perdu faute de mémoire vive. Les applications se lancent vite et certaines tâches sont tellement plus rapides et agréables sur cet iPad Pro par rapport à un Mac (c’est le cas pour monter un film 4K, par exemple).

Et puis l’iPad Pro est le seul appareil compatible avec l’Apple Pencil, ce qui peut suffire à justifier son achat. Si vous aimez dessiner, le constructeur propose une alternative viable aux tablettes graphiques. Le Smart Connector est aussi une excellente solution pour les claviers externes, même s’il manque pour le moment un modèle suffisamment convaincant.

Pour conclure, il faut peut-être exclure le prix. Certes, l’iPad Pro est cher et même trop cher à notre avis. Mais si vous avez les moyens de vous l’offrir, la décision dépendra de votre usage d’une tablette. Si vous utilisez un iPad constamment en déplacement, notamment dans un train ou un avion ou si vous avez l’habitude de finir la journée avec la tablette dans le lit, ce n’est pas forcément le meilleur choix. À l’inverse, si vous en avez besoin assis à un bureau, ou dans un canapé, son grand écran peut prendre l’avantage.

Terminons sur mon exemple personnel : j’ai utilisé l’iPad dès la sortie du premier modèle en 2010 et ensuite en continu jusqu’à l’an dernier. L’iPhone 6 Plus était suffisamment grand pour être confortable en toutes circonstances et je trouvais l’iPad trop proche en termes de taille pour être utile. Ce modèle « Pro » est si grand qu’il s’en éloigne au contraire suffisamment, et c’est la première tablette qui me fait envie. Néanmoins, je ne peux pas justifier son achat professionnellement et je ne peux pas me l’offrir, alors que j’aurais sûrement craqué si l’on était plus proche des tarifs habituels pour les iPad. Dans mon cas, c’est bien le prix qui m’a décidé : je n’achèterai pas l’iPad Pro.

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