L'abonnement presse sur iPad, une fausse bonne idée ?
Jonathan Kopp, ancien attaché de presse de Bill Clinton et de Barack Obama et désormais expert numérique et médias sociaux pour la firme publicitaire Ketchum, pense que le système d'abonnement en général, et celui de l'iPad en particulier, est destiné à l'échec. Pour lui, les gens ne veulent plus payer pour la presse, et malgré tous les trésors de promotion du Daily, le quotidien pour iPad est voué à l'insuccès, car il n'apporte pas les bonnes réponses.
« Les abonnements sur iPad devraient convenir à une poignée de publications de niche qui ciblent les technophiles » : le magazine Wired, qui utilise l'achat in-app à réussi à stabiliser son lectorat sur iPad autour des 30.000, le tiers du lectorat papier. « Mais au final », poursuit-il, « le modèle du contenu gratuit et libre d'accès finira par l'emporter pour le marché de masse. Le modèle "freemium", où la majorité du contenu est gratuit mais une autre partie exclusive est payante, devrait lui aussi continuer à prospérer ». Les gens veulent bien payer pour des jeux, mais pour la presse, la faute au web : « le contenu éditorial gratuit est devenu la lingua franca du Web social ».
Le contrôle d'Apple sur les abonnements est aussi un problème selon Kopp : « Apple a raison de chercher à contrôler l'expérience utilisateur sur iPad, mais il y aura un retour de flamme à la restriction des abonnements par le biais de la plateforme iTunes ».
Alors que le Daily n'en est qu'à ses tous débuts et que le système d'abonnements qu'il embarque est attendu par toute une fraction de la presse malgré des questions légitimes, certains sont plutôt contents de l'iPad. Le Financial Times, par exemple a annoncé que son application avait été téléchargée 480.000 fois en décembre 2010 : l'iPad est responsable de 20 % des nouveaux abonnements en ligne au quotidien économique.