Dans une interview accordée au magazine spécialisé Edge, Phil Harrison a eu l'occasion de s'exprimer sur le futur du jeu vidéo. Pour lui il n'y aucun doute : Apple représente le futur du jeu vidéo.
Phil Harrison n'est pas tout à fait n'importe qui : vice-président des relations aux développeurs et de la recherche et développement de Sony, puis président de Sony SCE WWS, il a participé au lancement de toutes les consoles PlayStation. Passé depuis par Infogrames/Atari, il est désormais membre du conseil d'adminstration de Gankai, un service de cloud gaming.
Dans cette interview, il était invité à se prononcer sur le futur du jeu vidéo. Apple jouerait une place centrale dans cette industrie pendant les prochaines années — mieux, l'une et l'autre seraient indissociables :
À ce rythme, si vous extrapolez à partir de la croissance de ses parts de marché et que vous vous projetez dans dix ans […], il y a de bonnes chances pour qu'Apple soit l'industrie du jeu vidéo.
Il offre plusieurs explications pour comprendre son assertion. La première est la force de frappe d'Apple, la « prolifération » des appareils iOS, consoles de jeu de facto : « la vitesse à laquelle Apple a vendu 15 millions d'iPad est exceptionnelle. Comme l'activité principale sur l'iPad, selon certains, est le jeu vidéo, je pense que ça ne va faire que continuer ». Les revendeurs ne s'y trompent pas : Micromania, vend désormais l'iPod touch comme console au même rang que les PSP et les DS.
Apple a donc placé le matériel de jeu dans de nombreuses mains : le deuxième point, encore plus important, est le logiciel, c'est-à-dire le jeu lui-même, et le mécanisme de vente. Selon Harrison, Apple a complètement rebattu les cartes : « vous voyez quelque chose sur l'App Store, vous cliquez sur un bouton, il est sur votre appareil. L'expérience d'achat […] a été construite si élégament, et Apple continuera à l'améliorer. »
Bref, Apple a réussi à construire une plateforme intégrée et viable, et est désormais un concurrent sérieux pour les acteurs traditionnels du marché — et risque de l'être pour encore longtemps selon l'ancien de Sony.