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Nintendo bride l'USB-C sur la Switch 2, ce que même Apple n'a pas osé faire

Pierre Dandumont

vendredi 04 juillet 2025 à 11:46 • 34

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Un peu avant l'arrivée de l'USB-C dans les iPhone, différentes rumeurs indiquaient qu'Apple allait intégrer des puces de sécurité dans ses câbles et ses accessoires, pour brider la norme. C'était relativement crédible : la méthode était déjà présente avec le connecteur 30 broches et les accessoires Lightning. Sous couvert de compatibilité, le programme MFi servait surtout à imposer une dîme aux accessoiristes. Si Apple ne l'a finalement pas fait — vous pouvez utiliser n'importe quel adaptateur USB-C vers HDMI avec un iPhone, par exemple —, ce n'est pas le cas de Nintendo : comme la Switch originale, la Nintendo Switch 2 intègre des mécanismes de « sécurité » qui brident la compatibilité.

La Switch 2 et son dock. Image Nintendo.

Prenons les bases : si vous branchez un accessoire USB-C sur une console (ou n'importe quel appareil compatible), il y a une négociation. Premièrement, l'accessoire indique à l'hôte (console, ordinateur, smartphone, etc.) le ou les profils USB PD pris en charge. La norme permet différentes tensions (5 V, 9 V, 12 V, etc.) et intensités (3 A, 5 A, etc.). Si l'hôte détecte un couple valable, il active la charge… et si ce n'est pas le cas, il ne démarre pas. Nous l'avons expliqué dans un exemple récent avec l'antenne Starlink Mini, qui ne démarre pas si le profil 20 V/5 A n'est pas de la partie. Dans le cas de la Nintendo Switch 2, l'alimentation doit proposer une tension de 20 V, même si la console peut en réalité se contenter d'une tension de 15 V.

Le dock officiel est (presque) obligatoire pour jouer sur un téléviseur. Image Nintendo.

Ensuite, l'accessoire va indiquer à l'hôte s'il prend en charge la vidéo, avec les différents modes pris en charge (qui dépendent en partie de la puce choisie pour une éventuelle conversion DisplayPort vers HDMI). Là encore, l'hôte peut accepter ou refuser. Enfin, les composants interfacés en USB sont connectés. Dans le cas d'un accessoire pour la Nintendo Switch 2, il peut par exemple s'agir d'un hub USB ou d'un contrôleur Ethernet. Dans la majorité des cas, les négociations sont standardisées, mais ce n'est pas le cas de la Switch 2, comme l'explique The Verge.

Une négociation propriétaire

En réalité, la console de Nintendo ajoute quelques messages propriétaires, a priori liés à une validation de la part de la firme japonaise. Sur le papier, c'est le même principe que les fameuses puces MFi : sans un composant qui va fournir les bons messages, rien ne s'active. Dans la pratique, comme pour la première Switch, les accessoiristes ont déjà trouvé la parade : quelques docks alternatifs existent déjà, comme chez Antank, SIWIQU ou Avermedia. Une mise à jour du firmware est parfois nécessaire, mais les solutions sont bien disponibles.

Un dock alternatif. Image SIWIQU.

L'article explique aussi que la console effectue nettement plus de vérifications sur la qualité du signal que la console précédente — un produit mal conçu au niveau physique ne devrait pas s'activer — et que le ventilateur intégré dans le dock officiel de la console ne refroidit pas directement la console elle-même. Divers essais montrent en effet qu'il sert uniquement pour les composants de la station d'accueil. Enfin, il faut prendre en compte un point important : si les docks alternatifs fonctionnent actuellement, il n'est pas exclu qu'une mise à jour du firmware de la console renforce la sécurité et casse cette compatibilité officieuse.

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