La transition entre le Motorola d'hier et le Motorola de Google n'est pas encore achevée et les téléphones en vente aujourd'hui sont un leg pesant de la précédente époque. C'est ce qu'a expliqué l'un des responsables de Google. Par ailleurs, l'une des personnes amenée à participer à cette refonte est un ancien d'Apple, Guy Kawasaki.

C'est d'abord le directeur financier de Google, Patrick Pichette, qui a concédé que les smartphones actuels de Motorola « n'étaient pas tout à fait au niveau de ce que Google qualifierait d'épatant, d'innovants et facteurs de transformations ».

S'exprimant dans le cadre d'une conférence Morgan Stanley, il a admis tout aussi franchement que son groupe avait hérité d'une ligne de produits qui était « dans les tuyaux depuis 18 mois et que [Google] doit maintenant l'évacuer tout en préparant en parallèle la prochaine gamme d'appareils et d'innovations. Nous devons traverser cette période de transition. Ce ne sont pas des transitions faciles ». Cela a au moins le mérite de la franchise à défaut d'être très commercial.

Parmi les différents efforts pour remettre Motorola sur les rails, il y a le recours à un ancien évangéliste d'Apple, Guy Kawasaki. Sur son Facebook cette semaine il expliquait avoir rejoint Motorola (il était consultant jusque-là) en tant que conseiller sur le design produit, l'interface utilisateur, le marketing et la communication auprès des réseaux sociaux. Depuis un an il est devenu un fan d'Android qui a remplacé tous ses appareils iOS.

« Motorola me rappelle l'Apple de 1998: un pionnier sur son marché, une culture d'ingénieurs et une soif d'innovation. Je crois que des produits formidables sont capables de produire de profonds bouleversements. La création par exemple de l'iMac G4 fut un événement décisif pour Apple » explique-t-il. Sa première tâche pour Motorola a été de créer un groupe sur Google+ pour échanger autour des produits mobiles, sans distinction (pour le moment ?) d'OS, ni de fabricant ou d'opérateur.

Une initiative qui ressemble à celle de 1995, lorsque Kawasaki avait été rappelé par Apple, alors dirigé par son nouveau PDG Gil Amelio. Lui aussi engagé pour tenter de sauver l'entreprise du naufrage. Kawasaki avait fait ses premières armes chez Apple entre 1983 et 1987 en tant "qu'évangéliste" pour promouvoir le nouveau Mac auprès des développeurs et des fabricants de périphériques.

En 1995, alors qu'Apple était assaillie de toutes parts et moquée ou promise au cimetière à longueur d'articles, Kawasaki mit en place une mailing-list (www.evangelist.macaddict.com) conçue comme un outil de "guérilla" marketing. Pas de Facebook, ni de Twitter à l'époque…

Elle distribuait auprès de ses 44 000 abonnés (300 000 lecteurs estimés au total) la moindre bonne nouvelle sur Apple, elle pointait les articles jugés factuellement erronés, tentait de solliciter et de relayer des solutions lorsqu'un utilisateur avait besoin d'un coup de main pour garder le Mac dans son entreprise, etc.

En 1997, Kawasaki quitta Apple, Gil Amelio avait été débarqué par Steve Jobs et Apple pouvait laisser abandonner sa guérilla contre ses adversaires pour passer à un niveau supérieur, quasi thermonucléaire…

[via The Verge & Android Authority]