Jason Molina

deserty |

Longtemps considéré comme un ersatz de Will Oldham, mimétisme vocal oblige, Jason Molina est parvenu, au fil d’une discographie irréprochable, a se forger une identité propre, constituant désormais une alternative valable à l’ermite barbu. D’abord à la tête de Songs : Ohia, et aujourd’hui avec Magnolia Electric Co, très influencé par Neil Young, Jason Molina a su évoluer, explorer des horizons différents. A la frontière de ces deux univers, un album, véritable diamant brut ne ressemblant à aucun autre : Ghost Tropic.
Enregistré dans le Nebraska, ce disque aurait tout aussi bien pu l’être dans une forêt amazonienne moite et saturée d’humidité, ou encore en plein milieu du désert, écrasé par la chaleur. Chaque instrument est capté au plus près comme joué juste à côté de l’auditeur. Guitares acoustiques et percussions diverses donnent un caractère boisé très prononcé à l’ensemble. L’apport de quelques touches électroniques (cris d’oiseaux synthétiques, boites à rythmes, nappes et samples) transforment ce qui aurait pu être un disque de folk classique en quelque chose de complètement différent. Huit morceaux, aux structures étirées et libres, sans véritables refrains, plutôt des leitmotivs, mais à l’évidence mélodique indéniable nous plongent dans une ambiance douce et cotonneuse où l’orage reste toujours menaçant. Peut-être pas le meilleur album du monde, pas même le meilleur de Jason Molina, juste un album à part. C’est déjà beaucoup.

Ghost Tropic est disponible sur l’iTunes Music Store.
Jason Molina sur Itunes Music Store.
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