La possibilité d'acheter n'importe quel morceau d'un album à l'unité sur l'iTunes Store, à quelques exceptions près, a profondément modifié la manière dont on consomme la musique : l'album a perdu sa place, supplanté par les morceaux « à la découpe » à 0,99 €.
Pour Eric Garland, PDG de Big Champagne qui s'exprimait lors du New Music Seminar, tout est affaire de coût : avec des morceaux à 0,69, 0,99 ou 1,29 €, les gens seraient moins susceptibles d'acheter des albums complets, tout juste dix fois plus cher. « Historiquement, le prix d'un album était cinq fois supérieur à celui du single », explique-t-il.
Même à 1,29 €, le prix d'un morceau serait encore trop faible : « [le prix] aurait dû être 1,99 [€], les ventes des albums numériques seraient alors plus fortes » parce que la différence de prix serait plus modérée. Alors qu'il est aujourd'hui commun d'acheter deux ou trois morceaux d'un album, avec un prix plus resserré, cette pratique serait moins courante : acheter l'album complet serait plus avantageux.
Seuls 14 % des ventes de musique numérique de Universal Music sont ainsi des albums complets. Garland ne conteste cependant pas le prix de l'album, et l'idée d'un tarif autour de 9,99 € (6,99 € pour les plus anciens, 12,99 € voire plus pour les albums les plus longs) semble avoir fait son chemin. C'est donc bien sur la seule différence de prix entre morceaux à l'unité et album qu'il argumente.
Il n'évoque cependant pas un autre aspect de ce changement d'habitude : puisque les gens achètent de plus en plus de singles, certains artistes sont tentés de s'adapter en amont, et de produire des albums qui ne sont plus que des collections de morceaux. D'autres font des choix différents, et passent des accords avec Apple pour empêcher la vente de leurs albums à la découpe.
Via Cult of Mac
