Top Albums 2006 de la rédaction

deserty |

10. The Knife Silent Shout

Voyage dans le temps avec le duo suédois The Knife : direction les années 80 et sa cohorte de synthés vintage. Derrière les voix à effets et les mélodies hyper efficaces se dissimule une légère angoisse, un malaise insidieux qui rend finalement Silent Shout indispensable.
Album disponible sur l'iTunes Music Store.

9. The Flaming Lips At War With The Mystics

Finalement At War With The Mystics n’a pas à pâlir devant la magnificence des deux sorties précédentes (en particulier The Soft Bulletin ) des Flaming Lips. Dire, pour ce onzième album, que le trio était attendu au tournant relève du doux euphémisme mais une nouvelle fois il ne déçoit pas : ce mélange, improbable mais miraculeusement cohérent, de riffs rock (pop – hard – prog), de moiteur funk, de synthétiseurs psychédéliques aux sonorités parfois plus que douteuses et de vocalises Beach Boys placent définitivement le groupe bien au-dessus de la mêlée. C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe.
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8. M.S. Waldron, Steven Stapleton, Berg Sigmarsson, Jim Haynes, Faulhaber The Sleeping Moustache

The Sleeping Moustache est le résultat d'une collaboration entre des poids lourds du psychédélisme expérimental (Steven Stapleton (Nurse With Wound), M.S Waldron (irr.app.(ext.)) et Jim Haynes (Coelacanth)). Le résultat est aussi déroutant que fascinant : cinq longs paysages sonores entrecoupés d'intermèdes plus concis qui font la part belle aux collages surréalistes, aux drones inquiétants et autres grincements concrets.

7. Volcano The Bear Classic Erasmus Fusion

Parfaite porte d'entrée dans l'univers du quatuor anglais, Classic Erasmus Fusion est un condensé de ce dont Volcano The Bear est capable : un voyage dans tous les sens du terme au cours duquel se croisent Krautrock, Free-Jazz et musiques de tous horizons. En plus, une fois n'est pas coutume, la production est impeccable.

6. Poni Hoax S/T

Diversifié sans pour autant sombrer dans l’éparpillement démagogique, le premier album de Poni Hoax est la bonne surprise française du moment. Précédé d’une flatteuse réputation après deux singles parfaits (She’s On The Radio et ses faux airs de Taxi Girl et l’electroclash Budapest), le quintet transforme avec une facilité déconcertante ses deux essais initiaux. De l’impeccable I Shall Take It Anyway au dévastateur La Murder Motel dans lequel se croisent un Franz Ferdinand inspiré et Death in Vegas, tout semble ici couler de source. Rock abrasif, electro sautillante, pop fiévreuse, Poni Hoax c’est tout ça, et même un peu plus.
Album disponible sur l'iTunes Music Store.

5. Mogwai Mr Beast

À la lumière du concert incandescent donné cet été lors du festival de Saint-Malo, il convient de revoir à la hausse la qualité de la dernière livraison des Écossais. Certes, Mogwai continue à faire du Mogwai, chose qu'il fait d'ailleurs plutôt bien, mais il le fait avec un petit plus de hargne comparé aux derniers albums un tantinet mous du genou. De l'efficace entrée en matière Auto Rock et son motif de piano addictif au final We're No Here d'une lourdeur idéale en passant par un Glasgow Mega-snake lancé à fond sur la voie de gauche, on a plaisir à voir Stuart Braithwaite et sa bande retrouver un second souffle.
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4. Liars Drum's Not Dead

Après We Were Wrong, So We Drowned, porté pas des guitares vénéneuses et bruitistes semblant tout droit sortir du Bad Moon Rising de Sonic Youth, Drum’s Not Dead, comme son nom l’indique, s’articule autour de percussions omniprésentes au son parfois dénaturé après un passage par un ampli de guitare. Rythmiques tribales, pulsations chamaniques, chant en forme d’incantation distillent une atmosphère glacée et angoissante qui rend la musique des Liars fascinante et absolument unique. Le directeur de Mute doit encore s’arracher les cheveux.
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3. Howe Gelb Sno' Angel Like You

Sur ‘Sno Angel Like You, c’est accompagné d’un chœur gospel canadien que Howe Gelb prouve encore haut la main qu’après plus de vingt ans de carrière redite et routine sont des mots qui ne font toujours pas partie de son vocabulaire. Bien au contraire. En quatorze titres, parmi lesquels alternent, comme à l’habitude, nouvelles compositions et morceaux plus anciens, l’ermite de Tucson et ses Voices of Praise font souffler un vent rafraîchissant sur son Blues-Country-Jazz-Rock du désert. En avant-dernière position, l’« auto-reprise » Neon Filler vient mettre en évidence, avec une humilité salutaire, tout le chemin parcouru par un artiste devenant de plus en plus indispensable au fil des années. Respect.
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2. Pere Ubu Why I Hate Women

Même si la formation actuelle n'a pour ainsi dire rien à voir avec celle, originelle, de 1975 (David Thomas excepté), Pere Ubu version 2006 n'a absolument pas à rougir de sa nouvelle livraison même comparée à celles de sa période historique. La voix versatile de crooner psychopathe, toujours aussi facilement reconnaissable, de Thomas est impeccablement épaulée par la guitare tour à tour parfaitement rock ou franchement oblique de Keith Moliné (chroniqueur du Wire), les éructations de claviers de Robert Wheeler (EML, Theremin) et par une section rythmique hyper malléable. En un peu plus de 45 minutes, Why I Hate Women met, avec une insolente désinvolture, les choses au point : à de rares exceptions près, le rock en 2006 paraît bien fade et frileux en comparaison. Encore aujourd'hui, Pere Ubu reste ce groupe capital que l'on n’écoute visiblement pas assez.
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1. Max Richter Songs From Before

Hautement cinématographique, la musique de Max Richter est évidemment difficile à décrire sans l'énumération fastidieuse des clichés habituels. Combinant l'élégance du violoncelle, du piano, du violon et de l'alto à une production à la fois très moderne, idéalement opportune et remarquablement discrète, elle offre à l'auditeur de majestueux paysages sonores à l'écoute desquels le mot mélancolie prend tout son sens. Ainsi, des pluies de cordes ou de lentes complaintes au piano cohabitent, comme s'il en avait été toujours ainsi, avec de profondes lignes de basses ou des grésillements radiophoniques nostalgiques. En guise de fil rouge, Robert Wyatt nous récite intimement quelques vers de l'auteur nippon Haruki Murakami ajoutant encore de la gravité et de l'harmonie au propos.
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Liste complémentaire
The Drones Gala Mill
Trentemøller The Last Resort
Alva Noto For
Tim Hecker Harmony In Ultraviolet
Svarte Greiner Knive
This Heat Out Of Cold Storage
Pavement Wowee Zowee : Sordid Sentinels Edition

avatar knoxbradfill | 
Vous n'avez pas l'air d'aimer les artistes français...et pourtant....
avatar popin | 
Je viens de découvrir et d'acheter grâce à vous Max Richter, c'est une merveille ! C'est d'ailleurs ce que j'aime le plus sur iGénération, la découverte d'album. Trentemoller, Midlake, Nathan Fake, et bien d'autres. (Ma découverte préférée grâce à iGénération reste Mice Parade.)

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