Il y a de plus en plus de saisines concernant des ventes « forcées » d'assurances pour téléphones, déplore le médiateur des assurances. Dans son dernier rapport portant sur 2020, Arnaud Chneiweiss note que les litiges en matière d'assurances affinitaires (comme celles pour les téléphones portables, les annulations de voyage…) représentent 18 % des contentieux en assurances dommages, soit bien plus que leur part de marché. Le médiateur explique que certaines personnes n'ont parfois même pas conscience d'avoir adhéré à un contrat.
La méthode est connue. En achetant un téléphone, un contrat d'assurance est glissé et signé sans que l'acheteur ne le remarque. Celui-ci peut s’ajouter au milieu de la paperasse habituelle, que le client pressé ne lira pas en détail. Quelques semaines plus tard, il constate de premiers débits pour une assurance à laquelle il n'a pas souvenir d'avoir adhéré. En appelant le SAV, on lui apprend qu'il est impossible de se rétracter : le délai de rétractation fixé par le Code de la consommation est de 14 jours. Il est alors dépassé.
Ce type de contrat constitue 7 % des 10 500 saisines enregistrées en 2020 en matière d'assurance dommages, ce qui représente une « explosion » pour le médiateur. Sur Europe 1, il dénonce une autre méthode plus vicieuse : certains vendeurs demandent aux acheteurs de souscrire à un mois gratuit « afin de préserver leur emploi » et de résilier à la fin de cette période. Or, il sera impossible pour eux de le faire, car le délai légal sera alors dépassé. Ces 14 jours sont considérés comme trop juste par le spécialiste, qui aimerait que la durée soit augmentée à un mois. Il recommande aussi une vigilance particulière de la part des consommateurs.