En février 2013, Bouygues Telecom faisait condamner Free Mobile à 25 millions d'euros d'amende pour avoir tenu des propos peu amènes envers la concurrence. Les mots « racket », « pigeon » et « arnaque » du discours offensif de Xavier Niel avaient été peu appréciés par Bouygues. Après un appel du trublion du paysage téléphonique français, puis un accord à l'amiable, Bouygues acceptait de mettre fin aux bisbilles judiciaires avec Free Mobile — les relations se sont réchauffées tant et si bien que dans sa tentative de conquête de SFR, Bouygues Telecom avait proposé à Free de récupérer son réseau mobile. L'histoire ne s'est pas terminée de la manière espérée par l'opérateur, Numericable emportant finalement la partie.
Étrangement, c'est aujourd'hui SFR qui se sent visé par les noms d'oiseau de Free. Comme le rapporte BFM, l'opérateur au carré rouge a déposé plainte devant le tribunal de commerce de Paris et réclame plusieurs dizaines de millions d'euros de dommages et intérêts. Une poursuite tardive, en particulier dans le contexte de normalisation des relations des opérateurs et la volonté des autorités de revenir à trois acteurs… Quoi qu'il en soit, SFR accuse Free de concurrence déloyale et de « dénigrement ».
Cette nouvelle attaque, étonnante plus de deux ans après les faits, pourrait bien être la réplique à une autre affaire judiciaire qui occupe les avocats des deux entreprises. En janvier 2013, Free était débouté d'une plainte déposée contre SFR l'année précédente concernant la vente subventionnée de mobiles. L'appel de cette décision irait bon train et se montrerait même favorable à Free : la contre-attaque de SFR est donc prête.