Les salariés des centres d'appels Free de Paris, Marseille et Bordeaux étaient en grève hier. L’opérateur a annoncé en novembre dernier la fin du télétravail dans les branches Proxi et Free réseau : un changement qui passe mal pour les employés, habitués à ce nouveau mode de travail depuis sa mise en place en 2021. Free justifie sa décision par des impératifs de cybersécurité, l’entreprise ayant été récemment victime d’un large vol de données de ses clients.
Le mouvement concernait les centres de Certicall (350 salariés à Marseille), Centrapel (650 à Paris) et Equaline (350 à Bordeaux). Dans un communiqué, la CGT déplore le fait que les 3 structures aient chacune perdu quasiment la moitié de leurs effectifs en moins de 5 ans. Le syndicat explique que de nombreux employés ont adapté leur mode de vie au télétravail, certains ayant même déménagé là où d'autres ont été recrutés avec la promesse d’un poste à distance. Christophe Risal, délégué syndical voit dans la fin du télétravail « un plan social déguisé ».
D’autres aspects de la gestion de Free sont critiqués. Certains déplorent une pression grandissante ou de nouvelles tâches consistant à vendre des abonnements mobiles en plus des missions de SAV. La diminution des avantages employés ou la mise en place d’objectifs jugés « inatteignables » sont aussi décriées. Pour faire passer la pilule du retour en présentiel, Free aurait annoncé une prime de 500 €.
Les données de 19 millions de clients Free ont été piratées courant octobre, le lot comportant entre autres 5,11 millions d'IBAN. Selon le hackeur éthique qui avait révélé la fuite @SaxX, la faille viendrait d’un « agent d’un service client (free proximité, free Back office) » ayant donné ses identifiants OpenVPN à une autre personne (potentiellement le cybercriminel). Si rien n’a été confirmé par l’opérateur, Free justifierait l’arrêt du télétravail par cette raison.