En novembre dernier, Patrick Drahi reprenait en main la barre du bateau ivre qu'était devenu Altice en Europe. Endettement massif, exode des abonnés, stratégie illisible, gadin en Bourse : il fallait un électrochoc, en particulier au sein de l'actif le plus important du groupe, SFR. Depuis son acquisition par Altice en 2014, l'opérateur au carré rouge a perdu deux millions de clients.
En revenant aux manettes opérationnelles, Patrick Drahi a voulu replacer le client au centre du jeu en faisant tout pour le satisfaire (lire : SFR : Patrick Drahi veut répondre aux petits problèmes des clients). Cette stratégie relativement simple a commencé à porter ses fruits au premier trimestre. SFR a ainsi gagné 310 000 clients sur les trois premiers mois de l'année : 239 000 abonnés sur le mobile, 71 000 dans l'internet fixe.
SFR est l'opérateur français qui a le plus recruté au premier trimestre, ce qui n'était plus arrivé depuis des années. Un résultat encourageant pour l'entreprise, même si son chiffre d'affaires recule de 0,8% à 2,6 milliards d'euros (les ventes d'Altice Europe restent stables à 3,6 milliards). Les promotions, ainsi que la réforme de la TVA1, ont réduit le revenu moyen par abonné de 1,80 euro.
Altice Europe s'est également engagé dans le dégonflement de sa dette, qui atteint 32,5 milliards d'euros. Le groupe va céder des actifs non essentiels (en République dominicaine notamment) et filialiser les tours de téléphonie mobile. Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais l'avenir de SFR semble se déboucher un petit peu.
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Cette réforme interdit à l'opérateur d'appliquer un taux réduit de 2,1% sur ses forfaits incluant un accès à son kiosque presse. Cela représente 200 millions d'euros de manque à gagner pour SFR. ↩︎