Amazon va payer des auteurs au nombre de pages lues

Florian Innocente |

À partir du 1er juillet, Amazon va payer des auteurs en fonction du nombre de pages que les lecteurs auront lu dans leurs livres électroniques. Jusqu'à présent, le compteur utilisé pour ce calcul était le nombre de téléchargements. Dans ce nouveau modèle, plus l'intrigue ou le contenu scotche le lecteur, plus celui-ci ira loin dans l'ouvrage et plus l'auteur sera payé.

Ce système ne va pas s'appliquer d'emblée à tous les ouvrages mais à ceux issus des rangs des auteurs autopubliés que l'on peut obtenir via l'abonnement Kindle Unlimited, (9,99 € par mois) ou inclus dans la Biblitothèque de prêt Kindle (avec Amazon Prime). Des écrivains qui auront le choix de participer à ce programme.

Amazon a naturellement prévu quelques gardes fous pour éviter que son système de comptage ne soit manipulé, par exemple en jouant sur la taille du texte ou la largeur de la marge.

Le Kindle Edition Normalized Page Count (KENPC) définit une police, un interlignage, une hauteur de lignes spécifiques ou encore un temps d'affichage de la page à l'écran qui, additionnés, serviront de mètre étalon. Tous les élément visuels (illustrations, graphiques, etc) seront également comptabilisés. Ce qui poussera peut-être certains auteurs à en agrémenter leurs pages, que cela soit utile ou non au récit ou à la démonstration.

Amazon a mis en place ce mécanisme suite aux remarques d'auteurs qui jugeaient déséquilibrée une rémunération qui soit indépendante de la longueur du livre (et supposément, du travail qu'il a nécessité). Amazon les a écoutés, mais peut-être pas de la manière qu'ils l'espéraient : ils pourront continuer de faire long mais il faudra surtout faire intéressant…

avatar borderadius | 

Toujours plus dans le n'importe quoi.

avatar umrk | 

ah, le "supposedly" caché .... au Québec, passe encore ....

avatar Mickaël Bazoge | 
Ça n'en reste pas moins du français.
avatar umrk | 

comme le "possiblement" ?

avatar Mickaël Bazoge | 
Oui : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/possiblement/62880
avatar Mécréant | 

Amusante, cette propension à croire que tout les mots/expressions qui ne sont pas à la mode dans l'Hexagone ne sont pas français(es)...

1) Les variantes françaises utilisées dans d'autres pays sont bel et bien du français! On trouve d'ailleurs fréquemment des formes plus conservatrice (donc "plus françaises"...) en Belgique ou au Québec qu'en France. Deux exemples:
--> lorsque les colons sont partis pour le nouveau monde, la forme "soixante-dix" et "quatre-vingt-dix" étaient encore en concurrence avec les "septante" et "nonante" d'origine latine.
--> historiquement (et logiquement ;-) ), le "déjeuner" (de "dé-jeûner" : arrêter de jeûner) se prend le matin, le dîner à midi. La légende veut que la France doive son décalage à un Roi qui se levait tardivement (personne à la cour ne pouvait déjeuner avant le Roi, mais aucun protocole n'interdisait le "petit-déjeuner"), ce qui explique que le dîner se retrouve en soirée, que le souper (repas du soir) soit déplacé en pleine nuit... ;-)

avatar Mécréant | 

2) "Supposément" et "possiblement" sont deux adverbes français par leur formation (adjectif avec suffixe -ment) comme par leur utilisation:

--> "Supposément" a été utilisé par Julien Green (Auteur américain de langue française, publié par la Pléiade de son vivant et Académicien à partir de 1971) dans son Journal. On peut supposer qu'il a été influencé par sa culture anglo-saxone pour transposer en français supposedly qui n'en est pas moins formé sur un emprunt... français!

--> "Possiblement" n'est pas propre au Québec: on le retrouve dès le début du XXème siècle chez Maeterlinck (Nobel de littérature 1911), chez Maurice Genevoix (dans son Raboliot , qui lui a valu le Goncourt 1925) ou chez Charles du Bos (critique littéraire français).

Donc, ils passent aussi en France.
D'ailleurs, "au Québec" ou "en France" quand on est "sur le net"...
<;^)

avatar Mécréant | 

@macg/igen: Léger bug dans l'affichage des commentaires: des parties de mes commentaires sont "effacées" alors qu'elles apparaissent bien quand j'essaie de modifier pour les y remettre...

Edit: au temps pour moi, j'avais utilisé une flèche qui a été comprise comme ouverture de balise html... XD

avatar treizep | 

L'éternelle histoire de comment les créatifs finissent par toujours plus se faire enfler par les commerciaux...

avatar SugarWater | 

Dommage que Taylor Swift n'écrive pas des livres :(

avatar oomu | 

néfaste.

tout système quasi "algorithmique" pour décider du prix d'une oeuvre est néfaste.

Déjà qu'en musique il peut être spécieux de déclarer que toute chanson / musique vaut 99c/1e49 (le travail derrière n'est pas forcément le même, ça ne tient pas compte des travaux + orchestraux ou expérimentaux)

mais alors sur les romans on atteindra rapidement le système absurde pour tenter de prendre en comptes tous les formats, variations, styles et j'en passe.

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à mon sens j'en reste au :

"une oeuvre, un prix, débattu/combattu entre un auteur et éditeur".

Je continue de bouder DRM.

Je continue de penser que la doctrine américaine de liberté du prix pour les oeuvres culturelles par le VENDEUR est un idéalisme naif et coupable.

avatar initialsBB | 

Mieux vaut éviter les haïkus, c'est sûr !

avatar Rigat0n | 

@oomu :
Ça fait des lustres que les livres de poche existent et leur prix est toujours le même, peu importe le livre en question. Beaucoup d'auteurs peu connus (les autopubliés dont on parle ici) ne peuvent pas forcément trouver un éditeur et négocier leurs prix avec lui. Vous êtes contre un système, la vente en ligne, donc vous criez votre rengaine à chaque fois que l'occasion se présente : livres, musique, films... sans savoir de quoi vous parlez.

avatar curly bear | 

Je plains ceux qui vendent des dictionnaires ou des guides (villes, vins, etc.) chez Amazon...

avatar marc_os | 

Amazon, le TF1 du livre ?
Les écrivains devront donc chercher l'audience, aguicher un max pour pouvoir vivre ?
Vivement que ces parasites crèvent.

avatar iRobot 5S | 

Ca ne changera pas grand choses. On aura juste une multiplication du phénomène Balzac.
Vous êtes vous déjà demandé pourquoi dans ses œuvres on pouvait trouver facilement dans ses œuvres 20 pages à la suite ou il n'était question que de descriptions ? Tout simplement pour que le livre soit plus gros, et gagner plus d'argent.

Avec Amazon, il faudra en plus les rendre intéressantes.

avatar Rigat0n | 

Pourquoi néfaste ? J'ai lu quelque part que certains auteurs autopubliés profitaient du système actuel pour publier des dizaines de livres courts et "faciles" et se faire plus d'argent. Ce qui en soi n'est pas grave mais doit être gênant pour ceux qui publient de gros livres bien écrits. Vous criez au scandale, mais au fond pourquoi ? Parce que c'est Amazon ?

avatar ovea | 

Jamais rien lu quelque chose d'aussi sidérant … de quoi resté scotché sur cette article et du coup … selon Amazon … heu ?!?

Ma sidération serait … monnayable ?!?

C'est bizarre … juste au moment ou je pensait que l'encre électrique de leur liseuse devenait intéressante avec l'ajout du rétro éclairage …

De là à pouvoir lire des livres sans DRM dessus … ce qui est la moindre des choses … à couper toute connections avec leurs "bibliothèque" … pourquoi déjà ?

Dommash ! Au revoir Amazon … bientôt dans le pays des rêves inachevés

avatar Khleo | 

L'idéal aurait été d'acheter un livre au nombre de page lue

avatar tbr | 

Comment traquer les tendances en se fiant uniquement au pathos...

avatar HooHoo | 

C'est tout simplement scandaleux.

avatar Orus | 

Il est de bon ton en France de détester (ou faire semblant) ce qu'une élite auto-proclamée vous a désignée. Google et Amazon sont leurs cibles privilégiés.
Essayer de penser par vous même et les choses changeront peut-être un jour dans ce pays.

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