Condé Nast tente de vendre ses magazines sur l'App Store

Anthony Nelzin-Santos |

Après les couples musique-iPod, Internet mobile-iPhone, tout le monde s'attend à ce qu'Apple fasse de même avec l'édition électronique et la supposée iTablet. Tout le monde, surtout Condé Nast (GQ, The New Yorker, Vogue, Wired…), qui après avoir constaté que le livre électronique était devenu la première catégorie de l'App Store, s'est lancé dans l'aventure de la publication de magazines électroniques, en proposant l'édition de janvier de GQ (avec une Rihanna très dénudée) et de Esquire au téléchargement, au prix de 2,39 € chacun. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas un succès.

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Ni l'une ni l'autre ne figure dans le top 100 des applications payantes les plus téléchargées, ni dans le top 100 des applications les plus rentables. Ce qui suggère des ventes faibles, puisqu'il faudrait vendre entre 1.000 et 1.500 copies d'une application pour atteindre le top 100, comme le suggère les statistiques de taptaptap. Pronostic certainement confirmé par le faible nombre de commentaires, 3 pour l'application Esquire (sur le Store US), donc un du développeur. On pourra cependant objecter que le volume des ventes papier n'est pas non plus au beau fixe : Esquire s'est écoulé en moyenne à 17.500 exemplaires par mois en 2009, contre 39.000 unités pour GQ, hors abonnements.

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Le prix peut expliquer cette contre-performance, alors que la plupart des applications proposées sur l'App Store le sont à moins de 2 €, y compris pour la plupart des livres électroniques, dont le modèle est d'ailleurs en grande partie fondé sur la gratuité des œuvres libres de droits. L'absence de promotion de la part d'Apple, qui n'a pas placé ses applications dans sa section "Nouveautés", qui offre un coup de projecteur appréciable, peut aussi expliquer cet insuccès. Enfin, la taille de l'écran de l'iPhone peut expliquer cet échec : si lire un livre électronique relativement peu formaté sur l'écran du téléphone d'Apple reste confortable, lire du texte formaté encadré d'images n'est pas l'expérience la moins frustrante, même si l'interface des applications tentent de répondre à ce problème.

Voilà qui explique peut-être l'intérêt du groupe de presse envers la sortie prochaine d'une tablette Apple, dont l'écran plus grand en fera peut-être une liseuse à magazines parfaite…

Via The Business Insider

avatar kitetrip | 
Encore heureux que ces torches Q ne soient pas au top 100. C'est du TF1 version US !!!
avatar thEV4Nne | 
Pas sûr que des magazines super intéressants comme "Pour la Science" ou "Sciences Humaines" se vendent mieux que quelque chose avec une playmate en couverture. Mais surtout, imaginer que l'on puisse lire un magazine sur un iPhone, sans remise en forme du texte... faut vraiment être très assidu, ou alors bloqué 12 heures dans le tunnel sous la Manche, avec rien d'autre à faire...
avatar PtitRital67 | 
et équiper d'un hamster pour recharger la batterie de l'iPhone après 5h d'utilisation :P
avatar izoong | 
Que cela marche ou pas actuellement n'est pas le reel soucis. Je ne pense pas que cela soit represente un gros investissement de leur cote. Ils seront pres lorsque la vague commencera vraiment (avec l'iTablet et les autres qui suivront...) Ils s'entrainent deja a la distribution au format electronique (marketing, ...). Et ils auront deja des equipes qui s'occupent de distribuer sur iTunes et autres... Je pense que c'est une tres bonne initiative mais c'est encore un peu tot pour en tirer un reel benefice. Reparlons en d'ici avril ou juillet 2010. De nombreux autres editeurs ne vont pas tarder a suivre
avatar Marksanders | 
Ecran trop petit pour Rihanna ou pour lire du texte...
avatar Moser | 
@pim Le texte est bel est bien remis en forme : en mode portrait, on lit l'article ou on bascule vers les médias (images et/ou vidéos), et en mode paysage, on peut voir la maquette du magazine papier et zoomer dans les pages. Autre avantage de l'édition iPhone, on peut cliquer sur les liens des marques, films, sources citées. Alors, évidemment, ça n'est pas parfait, et la taille de l'écran n'y est pas étrangère, mais c'est agréable à lire et la qualité des "médias" est bonne. Autre point positif, l'appli charge tout le contenu lors de la première utilisation, ce qui permet d'y accéder ultérieurement sans connexion. Un point négatif en revanche : chaque numéro est une application différente ; il aurait été judicieux de tirer parti de l'achat in-app et de ne faire qu'une application centrale pour toutes leurs publications.

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