Apple TV : une application refusée à cause de son contenu
La grande nouveauté de l’Apple TV, ce sont les applications. Le constructeur va même plus loin en vendant les applications comme le futur de la télévision. Et de fait, le boîtier lancé vendredi dispose déjà de quelques centaines d’applications qui permettent de jouer ou de regarder des vidéos, pour la plupart.
Mais le futur de la télévision est encore étroitement contrôlé par Apple et les équipes en charge de la validation sur l’App Store ont déjà rejeté une application. C’est celle du Chaos Computer Club (CCC), l’une des plus grosses associations de hackers, surtout influente en Allemagne. L’application servait uniquement à afficher des vidéos, mais ces vidéos qui montraient comment jailbreaker un appareil iOS, ou comment exploiter des failles en informatique, ne sont pas du goût du constructeur.
C’est donc explicitement pour son contenu que l’application du CCC a été refusée aux portes de l’App Store. Une décision surprenante, quand on pense que ces mêmes vidéos sont aussi disponibles sur YouTube… qui est bien présent sur l’Apple TV. Le code source de l’application est disponible sur GitHub et les amateurs peuvent ainsi l’installer assez facilement sur leurs boîtiers.
Au-delà du CCC, ce rejet pose un problème plus général. L’Apple TV sera-t-elle privée de certains contenus parce que son concepteur n’en veut pas ? Ici, on parlait de piratage et de bidouilles informatiques, mais qu’en est-il de la politique ou de la pornographie ? Apple peut-elle vraiment maintenir ce contrôle dans le cas de contenus ? La question de la limite vient très vite : faut-il bloquer YouTube parce que la plateforme diffuse toutes les vidéos du Chaos Computer Club ?
C'est pourtant simple. Les développeurs sont des partenaires d'Apple. Apple garantit une plateforme ou leur travail est rémunéré.
Le jailbreak donne notamment l'accès au piratage, donc au vol du travail des développeurs.
Apple ne peut pas mettre cela en avant. Sinon quel message serait envoyé aux développeurs ?
Beaucoup de lieux sélectionnent qui ils laissent entrer aussi ça ne choque personne
Apple a encore le droit de faire un tri sur son store
@Ze_misanthrope :
"Peut on critiquer un système sans le balancer par la fenêtre?
Avez vous une mentalité selon laquelle il ne faut dire qu edu bien de ses objets pommés, ou les jetter aux ordures?"
Tiens c'est drôle, on retrouve le même schéma de discussion que l'autre jour, mais inversé.
Mon exagération n'avait pour but que de répondre à votre comparaison avec les États totalitaires.
Non je ne pense pas qu'il soit utile de résonner en binaire et je ne suis moi-même pas d'accord avec tous les choix d'Apple, bien que j'utilise plusieurs de ses produits.
Par contre, il est clair que je ne me considère pas comme dans une dictature : je suis libre d'arrêter d'utiliser du Apple.
"Par contre, il est clair que je ne me considère pas comme dans une dictature : je suis libre d'arrêter d'utiliser du Apple."
on est pas en dictature.
Cependant, Apple et autres Nestlé et Carrefour ont un impact, une influence, leur taille et rôle ont de l'importance. Elles n'existent pas dans une bulle mais avec nous et par nous et pour nous mais gérées par une poignée de personnes.
Elles ne sont donc pas anodines. Elles sont dignes d'être discutées, régulées, surveillées, libérées, adulées ou critiquées.
Apple, aux USA, s'est pris une interdiction de faire du commerce à sa façon avec les éditeurs de livres (alors qu'en France, c'est l'inverse: elle aurait été encouragée à stabiliser les prix voulu par les éditeurs), au nom d'un principe aux USA que je trouve quelque peu douteux (il est à la fois bénéfique et problématique: bénéfique pour le consommateur, absolument catastrophique pour le créatif).
On voit dans cet exemple (qui m'a déplu) que ben non, même en totale liberté et démocratie, y a parfois une nécessité ou une décision argumentée de limiter une entreprise _privée_.
Le problème est qu'Apple ne laisse aucune alternative à son store. Il est clair que si c'était le cas, ils pourrait bloquer ce qui lui chante sans que cela ne pose le moindre problème aux utilisateurs. Ici Apple dans certains domaines laisse le choix entre rien et rien.
hum hum , la Tyrannie d'Apple s'expose au grand jour et y a encore des Gulus pour défendre ce genre de façons d'agir .... le lavage de cerveau par TF1 ( et Apple) fonctionne de mieux en mieux.
@Ken-de-barbie :
Le populisme aussi
Ouais, ça fait qu'une limitation de plus à l'objet... Décidément je n'ai jamais vu un produit aussi décevant de la part d'Apple, comparativement à ce qu'il pourrait être si tous les moyens étaient mis en oeuvre pour le rendre sexy (à commencer par un proc dernière génération et une possibilité de plugger un DD au cul)...
Bref d'objet qui aurait pu me plaire même à 400 boules je vois un objet moitié oins cher mais qui n'a quasi aucun intérêt...
Le sujet du hacking n'est pas forcément le bon exemple vu que pas mal de pays l'interdise par contre pour la pornographie je ne vois pas le problème il suffit de respecter les textes. Écran noir et code parental, après chacun est libre de regarder ce qu'il veut dans le respect de la loi.
Le problème est plus large car si demain nos FAI nous proposent via leur box que leurs chaînes et pas les autres cela ne vous offusqueras pas ?
Pour moi l'Apple TV n'est qu'un passe plat comme les boxes des FAI.
@marsu94000 :
C'est pas vraiment comparable. L'app a été bannie mais on peut toujours y accéder via youtube (ou via safari sur les autres appareils).
@Lestat1886 :
C'est le fait justement d'avoir un pouvoir de décision sur le contenu qui me gêne pas le fait que tu puisses y accéder ou non via un autre moyen.
Après faudra voir ce qui se passe avec des applications dont le contenu n'est pas illégal.
J'aimerais bien voir la tronche de ceux qui vont se faire pirater leur numéro de CB ou leurs données personnelles par un ado boutonneux de 10 piges qui aura suivi des tutos de sur l'appli Hacking for dummies autorisée par Apple ??!! Branchez vos cerveaux un peu les blaireaux ;)
Plusieurs faits dont je ne me souviens plus le sujet ont montré que plus on veut censurer, ou faire taire sur un sujet, plus les gens en parlent et ont envie d'en savoir plus.
@iTruc :
L'effet Barbara Streisand :D
On me dit que Dorcel a envoyé une lettre au Tim pour protester contre ce genre de réaction.
Ceci était un message du CCC le comité contre les chats [dixit les nuls]
===> []
A censurer les contenus proposés pour formater nos cerveaux et dominer le monde et même l'univers ? Ou simplement se donner le droit de retirer des contenus qui lui semblent contraire à ses intérêts et/ou principes ?
Ces deux questions n'en sont qu'une, en fait.
Vive la censure et certains fondamentalistes vont nous expliquer que c'est normal
@en ballade
"Vive la censure et certains fondamentalistes vont nous expliquer que c'est normal"
Si je viens coller une pancarte devant ta maison : "Ici Vente de Sextoy en promo", tu vas me laisser faire et tu vas respecter ton principe de non censure sur ta propriété ? :-)
je peux avoir ton adresse stp ? merci
@feefee :
Cette comparaison est non recevable.
Il n'a pas l'influence d'Apple et n'est pas un magasin et vous tomberez sous le coup de la loi.
Et je suis d'accord pour dire que l'on ne parle pas de censure quand il s'agit d'interdire ce que la loi proscrit.
Les sextoys ne font pas partis pour le moment des objets interdits par la loi du coup si Apple voulait interdire une application qui vend ces produits elle ferait pour le coup une pseudo censure (Apple a les moyens de limiter par tranche d'âge les applications). Si on laisse Apple ou une autre grosse entreprise légitimer ce genre de pensée alors demain nos FAI feront pareil et supprimeront tous les contenus qu'ils jugent incompatible avec leur pensée.
je "tombe" souvent sur Apple, parce que je sais d'expérience que cette entreprise a tendance à faire "tâche d'huile". Si elle fait un truc, presque tout le monde va l'imiter tôt ou tard.
De la même manière que quand Microsoft éternue ou décide de balayer un truc, c'est une tornade qui s'abat sur ses voisins. (car presque tous dépendent de windows ou office)
Quand Google bouge une virgule dans son indexeur de recherche, à l'autre bout du monde l'apocalypse peut se déclencher pour une petite entreprise.
Ces entreprises (comme tant d'autres dans d'autres domaines) sont des sujets tout à fait légitimes à surveiller et de réfléchir sur leur impact.
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