iAd : avis contrastés chez les annonceurs

Florian Innocente |

iAd, la plateforme publicitaire mobile d'Apple est l'objet de commentaires contrastés parmi les premiers intéressés, c'est à dire les annonceurs. Il y a ceux qui se félicitent des premiers résultats observés et ceux qui s'agacent des contraintes imposées par Apple avec comme conséquence des retards de déploiement de leurs pubs.

Dans le camp des satisfaits, le Los Angeles Times citait la semaine dernière Nissan et Unilever. Tous les deux ont déjà vu leurs publicités interactives être diffusées par des applications iPhone. Comme celles de Dictionnary.com ou de CBS. Les éditeurs de ces logiciels peuvent vendre ces espaces plus cher et les annonceurs ont noté de leur côté un intérêt soutenu du public.

Nissan affirme que les utilisateurs ont passé en moyenne 90 secondes dans sa pub interactive pour un nouveau modèle hybride (la curiosité a certainement joué, il s'agissait de la première iAd et celles-ci se présentent comme de véritables petites applications au lieu d'un banal bandeau animé; ndr). Ce serait en tout cas 10 fois plus que le temps passé sur des pubs Internet classiques.

Chez Unilever, la pub pour les savons Dove aurait vu un nombre appréciable de personnes tapoter l'écran pour afficher l'annonce - « un pourcentage à deux chiffres » - et 20% d'entre eux l'auraient à nouveau consultée.

Chez les éditeurs d'application qui intègrent ces pubs (ils seraient 1000 à ce jour), Dictionnary.com dit avoir augmenté son tarif de 177% et chez CBS (CNET, GameSpot, CBS Sport…) le CPM est donné à 25$ (le prix payé pour afficher une pub 1000 fois), un taux extrêmement élevé.

Voilà pour les satisfaits, mais il faut croire que l'article du Los Angeles Times a fait réagir l'autre bord, ceux qui ferraillent toujours pour lancer leurs iAd. Le Wall Street Journal rappelle que 17 annonceurs avaient été cités par Apple au tout début juillet comme premiers partenaire de ce programme, mais qu'aujourd'hui, deux seulement on fait quelque chose (ceux précédemment mentionnés) et trois autres démarrent (la banque Citygroup, Walt Disney et les magasins JC Penney).

Les griefs portent sur le contrôle étroit exercé par Apple sur la réalisation de ces pubs. On se souvient que Steve Jobs souhaitait placer assez haut la barre quant à la créativité et la qualité du contenu, le fameux appel à plus «d'émotion et d'interactivité». Certains des annonceurs concernés se plaignent d'un délai de 10 semaines entre la réflexion et la réalisation, voire de retards de 15 jours. Des délais inhabituels pour eux. Chanel aurait finalement renoncé à participer, mais les raisons exactes ne sont pas connues.

Autre problème, l'absence d'expérience sur cette plateforme et sur ses possibilités. Apple s'occupe de la réalisation de ces applications pub, mais les créatifs en agence ne connaissent pas toutes les ficelles permises par le HTML5 et Apple ne leur propose aucun outil de développement adapté.

Puis ces annonceurs ne savent pas où et quand passent leurs publicités. Apple ne leur donnerait que la possibilité de choisir dans quels types d'applications ils ne veulent pas passer. De même ces annonceurs ne peuvent intégrer leurs propres outils de mesure d'audience, dépendant en cela des chiffres fournis par Apple.

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Enfin, l'ouverture d'iAd aux développeurs d'applications pour promouvoir leurs propres logiciels est vu comme un moyen de remplir les places vacantes, en attendant que davantage d'annonceurs plus traditionnels se présentent.

Un développeur iOS paierait 0,25$ à Apple chaque fois qu'un utilisateur tapote sur son iAd, contre 2$ pour les autres annonceurs (lire aussi iOS 4 : des pubs iAd qui remplacent l'App Store).

Steve Jobs avait annoncé que 60 millions de dollars avaient été engagés par les annonceurs pour la seconde moitié de 2010, mais il faut croire que ces retards ont laissé des sièges vacants.

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#iad
avatar Robin9 | 
Pour ma part, toujours rien compris au fonctionnement de iAds. Un annonceur lambda ne peut pas développer ses propres iAds? Une application lambda ne peut pas négocier ses propres inserts avec les annonceurs?
avatar Rongnan | 
AdMob a l'air d'être beaucoup plus utilisé sur iPhone/iPod Touch, ce qui s'avère être assez ironique quand on sait qui est l'éditeur de cette plateforme publicitaire (Google).
avatar Psycho_fls | 
Pas très étonnant... AdMob existe depuis plusieurs années dans le monde entier, alors qu'iAd existe uniquement aux US depuis 1 mois et demi... Et pourquoi ne pas dire : "L'iPhone 3G/3GS s'est plus vendu que l'iPhone 4, ce qui s'avère être assez ironique car l'iPhone 4 est mieux que le 3G/3GS", ce serait presque du même niveau !
avatar galinette23 | 
Iads c'est seulement pour les états unis pour l'instant
avatar Rongnan | 
@ chamo : Pas faux, mais les résultats parlent d'eux-même. iAds ne séduit pas par rapport à AdMob. Pas étonnant vu les prix fixés par Apple..
avatar Psycho_fls | 
Raccourci rapide, àmha. iAd séduit, mais Apple en limite volontairement la portée (US uniquement + tarif élitiste) car elle ne pourrait pas satisfaire la demande si elle était plus forte (Apple veut garder le contrôle de la création des pubs pour l'instant, pour privilégier la qualité et non la quantité, et faire en quelque sorte de l'image de marque pour son service publicitaire)
avatar davidoff | 
N'empêche c'est pas son métier à Apple de contrôler le processus créatif des pubs. A mon avis ils se tirent plus une balle dans le pied en prenant en charge cet aspect car le risque de frustration des annonceurs vis-à-vis du process iAd est réel. En plus si c'est plus cher que chez AdMob...
avatar macfille | 
Leehalt +1 En effet c'est bizarre cette idée qu'Apple contrôlerait les pubs, quels que soit leur vecteur... La pub, c'est de l'espace vendu (pour cerveaux dispo, oui on sait), mais c'est un espace, qu'il s'agisse du journal papier, du web (vos pubs à gauche et/ou droite sur MacGé!), ou sur les plateformes portables. Je ne vois pas en quoi Apple pourrait contrôler quoi que ce soit sur des espaces vendus, libérés pour les annonceurs. S'ils ont atteint un stade où ils choisissent les pubs et les formatent à leur goût, décidément, Apple est très forte. ... mais ca ne durera pas.
avatar marc_os | 
I gonfle. Iad c'est l'expérience de trop, comme les sonneries payantes d'iTunes. I m'ernerve !
avatar STi_wings | 
C'est tellement plus cheap d'avoir des pubs moches et ringardes à la pelle, comme sur les 3/4 des sites actuels. Surtout quand c'est Apple qui propose une alternative d'excellence.

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