L'Autorité de la concurrence pas convaincue par l'accord entre Google et les éditeurs de presse 🆕
Mise à jour 23/02 — le dossier rebondit aujourd'hui avec cette indiscrétion de Reuters selon laquelle l'Autorité de la concurrence a fait parvenir à Google une communication de griefs. Le régulateur soulève deux objections : le moteur de recherche n'a pas démarré les négociations avec les éditeurs de presse dans le délai imparti de trois mois, et l'entreprise ne lui a pas fourni l'ensemble des données, participant ainsi du côté opaque de cet accord manifestement mal ficelé.
Google annonce que sa priorité est de « respecter la loi et de continuer à négocier de bonne foi avec les éditeurs ». Le groupe entend travailler avec l'Autorité de la concurrence pour résoudre les malentendus.
Article original 12/02 — Pour enterrer la hache de guerre avec la presse française, Google a sorti le carnet de chèques. D'après des informations de Reuters, le moteur de recherche a accepté de verser un peu plus de 62 millions d'euros sur les trois prochaines années à un groupe d'éditeurs de presse. Pour donner un ordre d'idée, Le Monde va récupérer un million d'euros chaque année, La Voix de la Haute Marne 11 300 € environ. Seul hic, l'opacité règne, il est impossible de savoir comment sont calculées les sommes versées par Google.
Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil) déplore ces négociations opaques qui ne permettent pas un traitement équitable pour tous les éditeurs. L'organisation regrette également que la profession n'ait pas su mettre en place un front uni pour discuter avec Google. Le moteur de recherche a donc pu « tirer avantage de nos divisions ». C'est l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) qui a signé l'accord avec le géant d'internet.
Cet accord se divise en deux parties : un versement de 18 millions d'euros par an pendant trois ans pour 121 titres de presse nationale et locale, qui devront chacun signer un accord de licence individuel avec Google. Il y a aussi 8,3 millions supplémentaires, en échange de leur engagement à mettre fin aux litiges liés aux droits d'auteur pendant les trois prochaines années. Il fallait que ce petit monde se mette d'accord : le 8 octobre dernier, la cour d'appel de Paris avait confirmé que la reproduction des contenus des éditeurs de presse devait donner droit à rémunération.
Du côté des lecteurs, l'APIG a accepté de participer à Google News Showcase, un nouveau service qui promeut les articles « à forte valeur ajoutée ». Disponible en Allemagne et au Royaume-Uni, ce service va logiquement faire son apparition en France (la Belgique est aussi dans la boucle). En tout, Google News Showcase diffuse du contenu provenant de 450 publications dans le monde.
Y a t il encore un domaine de l’Internénette où Gogole n’est pas la porte d’accès ? 🤔
@toto_tutute
Les murs sans porte
Le gouvernement a fait pression sur Google pour qu’il finance ses porte-paroles... Déplorable !
Les groupes de presse se tirent une balle dans le pied avec les journaux gratuits, et, ensuite, viennent pleurer parce qu’un autre service gratuit est plus attractif qu’eux pour leurs annonceurs...
@fondoeil
La situation est bien plus complexe que ça. Google utilise bien les articles des médias, puis ils ne faut pas généraliser. Il y a de bons articles quand même. C'est toujours mieux que certains "journalistes revendiqués" sur Facebook ou autres.
@fondoeil
C’est de la propriété intellectuelle. Meme gratuits, ces articles ne doivent pas rapporter de l’argent a quelqu’un d’autre. Google ne redirige pas vers le site des journaux, contrairement à apple news sur ios.
Toute la différence est là.
Ha bon? Pourtant j'ai bien des redirections vers les sites source sur Google, je ne comprends pas votre commentaire
@Godverdomme
Google a un service qui offre les journaux et leur contenu ainsi que des livres. Ce n’est pas la partie de recherche qui est en cause ici
Et après ça va pleurer "Google est trop puissant et contrôle tout"
Il suffisait de tous vous mettre d’accord pour ne pas rendre vos articles de presse sur Google..
Google ne quitte pas la France plutôt que de payer?
62 millions c'est le prix d'un joueur moyen de foot ou 1 euro par habitant. c'est pas cher. si le prix était plus cher ils l'auraient surement quitté.
@marenostrum
C’est ce qu’ils menacent de faire en Australie...
Ou alors, ça les arrange beaucoup plus de payer avec un système opaque comme ici, plutôt que d’avoir une législation pour réguler tout ça... (comme l’Australie envisage de la faire)
62 millions un joueur moyen, y’en pas beaucoup de joueur moyen dans le monde du coup... (45 d’après transfermarkt..)
Macg vous récupérer un truc j'espère.
@esclandre77
Ah ah 😅 non.
@MickaelBazoge
D’ailleurs vous faites parti de la SPIIL (ou assimilé) ?
C’est récent votre reconnaissance par la CPPAP ? Je n’ai pas vu passer ou j’ai zappé l’info. Il me semble que ce n’était pas le cas à l’origine… Et c’est une bonne chose dans votre évolution.
@MickaelBazoge
Merci pour les infos. C’est une bonne chose la CPPAP, reconnaissance de votre travail et de votre sérieux.
Vous êtes d’ailleurs les seuls du côté des « purs players » de l’info Mac tech à l’avoir. Cela vous range du côté de NextInpact plutôt que de MacTeslaPoney…ever.
Continuez comme cela.
[Bon pour l’instant je ne suis plus abonné, mais je reviendrais, budget pas extensible à l’infini, un peu ric rac en cette période et je préfère aider pour le moment d’autres titres qui sont dans un besoin urgent de soutien].
@vincentn
Bon courage à vous en ce temps difficile
« MacTeslaPoney…ever »
🤣
@vincentn
🤣🤣🤣 j’adore le nom de ce site !
@vincentn
“MacTeslaPoney…ever”
Ça existe encore MacBidon ?
@MickaelBazoge
Si MacG est intéressé par nous rejoindre au Spiil, vous êtes très bienvenus ! :-)
Un abonné fidèle par ailleurs président du Spiil
@jcbou
On ne peut pas liker, mais j’approuve cette proposition… ;)
Et, à titre personnel, j’apprécie grandement l’excellent travail et la qualité générale de Contexte.
@jcbou
@ MacG : perdu sur l’internette ? C’est ici —> https://www.spiil.org/
😬
Et après on dira que la presse écrite reste libre, financée par les subventions à gogo et par Google. Ils font comme les gouvernements ils achètent la paix des rédacs.
@ys320
Le rapport avec la choucroute ?
À part manifestement montrer votre méconnaissance totale du sujet, combinée aux fantasmes et à priori habituels…
@vincentn
La presse écrite est sous perfusion de l’Etat ne vous déplaise ce qui nuit à son indépendance, le seule journal libre et comme par hasard qui fait des bénéfice s’appelle le Canard Enchainé. Voici la liste : https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/aides-a-la-presse-classement-des-titres-de-presse-aides/
@MickaelBazoge
« ...plombé par les créances du distributeur Presstalis dont la liquidation cette année a pesé sur les comptes de nombreux journaux. L'hebdomadaire satirique affiche une légère perte d'un peu plus de 30.000 euros (0,16% de ses recettes qui se sont élevées à un peu plus de 21 millions d'euros) contre un bénéfice d'1,4 million d'euros en 2018. » ca fait rêver pour un «Canard » sans pub, qui ne vit que par ses lecteurs. Tous ce que je souhaite à iGénération😉
@MickaelBazoge
Et oui. Lectorat vieillissant, trop parisianocentré, refus du passage au numérique (jusqu’aux bouleversements liés à la pandémie), concurrence féroce de purs players dans ses domaines (à commencer par Mediapart mais aussi Mediacités localement, etc.) les causes sont multiples.
Si le Canard possède encore un bon matelas financier lui permettant de tenir, de « pivoter » vers le numérique et d’évoluer, il ne faut plus qu’il tarde trop maintenant. Ce serait une immense perte pour nous tous.
@MickaelBazoge
"Ah bah le Canard il est dans le rouge :"
Ça ne les empêchera pas de dormir, il ont une trésorerie pléthoriques accumulés sur des années 🤑
@YetOneOtherGit
Il perd 30 000 € a cause d’un prestataire qd l’Equipe perd 6 M et ne paraît pas pendant 15 jours bloquée par le syndicats. Mais la presse va bien et n’est pas tributaire des forces en presence. L’avenir c’est un engagement des lecteurs pour la presse et une équité entre la presse en ligne et le papier. La tva est elle la meme par exemple ?
@ys320
"Il perde 30 000 €"
Le Canard enchaîné à une trésorerie de plus de 120m€. (Presque 5 ans de CA)
Une structure de bilan à faire rêver un DAF.
@ys320
"L’avenir"
Bien malin qui peut définir la stratégie d’avenir pour un journalisme sérieux.
@YetOneOtherGit
https://media0.giphy.com/media/ftAWEFcjw3YHmaS43b/giphy.gif?cid=5e214886...
@MickaelBazoge
« Ah bah le Canard il est dans le rouge »
Bon, c’est pas terrifiant, et si ça accélère leur transition numérique, au fond, tant mieux...
Ils étaient un peu agaçant, avec cette résistance au numérique qui devenait ridicule.
@MickaelBazoge
Allez aux sources svp, et n’imaginez pas qu’un exercice négatif d’une entreprise soit définitif … des investissements liés aux réalités comptables font que … et les exercices précédents furent tous positifs donc ne soyez pas aussi tranchants. Sinon pas de pub, pas d’autres rentrées que celles des abonnés (ou acheteurs unitaires) et pas d’internet hormis des abonnements avec lecteur propre, pas de référencement Google sauf des reprises par des confrères peu scrupuleux. Non Google peut ne pas prendre la main si les éditeurs ne le veulent pas … ils se font dévorer et réclament des aides en conséquences parce que leur vision est fausse mais bon on peut toujours parler « libéral » et ne pas l’être !
@ys320
Merci, je connais parfaitement ce tableau.
La rapport avec l’indépendance des titres ? Vous seriez très étonné en vous penchant sur l’histoire de la presse en France, son économie et l’indépendance de ses rédactions. Elles sont beaucoup plus indépendantes maintenant qu’il y a un siècle, malgré les pressions habituelles et classiques qu’il peut parfois y avoir de secteurs économiques, politiques, d’ONG, de lobbys, de personnes.
Et ce n’est pas parce que ces entreprises perçoivent de l’argent d’une manière ou d’une autre de l’état, comme l’immense majorité des secteurs économiques (ou des citoyens français d’ailleurs) qu’elles sont le doigt sur la couture du pantalon. Ça c’est juste votre à priori, pas la réalité.
Vous pensez vraiment que la presse, dans son ensemble, qui a par exemple connaissance de turpitudes politiques ou économiques, qui vérifie cela, va le taire et juste dérouler la version et les éléments de langage des concernés ? Alors que cela lui permettrait d’exploser ses ventes et gagner de l’argent ? Vous pensez sérieusement que la presse n’est qu’une simple courroie de transmission du pouvoir quelqu’il soit, une pravda, un intermédiaire de contrôle des citoyens… ? 🤦
En gros résumé, parmi ces aides nous trouvons des aides indirectes qui ne vont pas dans leur poche mais dans celle de la Poste ou dans celles des opérateurs logistiques qui ont de grosses difficultés (en bref pour sa distribution dans tous le pays, du plus gros titre à la feuille de chou). Assez spécifique au secteur.
Des aides à l’appareil industriel pour sa rénovation (les imprimeries) sa refonte, sa mutation vers le numérique. N’ombres autres secteurs économiques perçoivent aussi de l’argent pour ce type de transformation.
Des aides concernant les personnels et pour « dégraisser » en finançant des départs en préretraites, des licenciements et reconversions (moins besoin d’imprimeurs mais plus d’ingénieurs réseau par exemple). Ce que l’on retrouve également dans d’autres secteurs économiques.
Des aides à la pluralité, ce qui effectivement spécifique à la presse en France, pour permettre, dans le respect des lois, l’information des habitants, la diversité des opinions, points de vue dans ce pays, tant au niveau national que local. Ce qui permet d’avoir un Valeurs actuelles, un Humanité, un La Croix pour donner des exemples nationaux.
@vincentn
👍Ça fait plaisir de lire un point de vue de sombrant ni dans le manichéisme ni dans la caricature imbécile 🙏
@YetOneOtherGit
https://media1.giphy.com/media/4NKFmrzepRFNm/giphy.gif?cid=5e214886lhjv5...
@Sindanárië
Tu as décidément bon goûts 😜
@vincentn
Tu parles uniquement de la presse écrite, j’imagine.
Et je suis complètement d’accord.
Je suis plus dubitatif vis à vis des rédactions audiovisuelles, mais peut-être ai-je de fausses représentations...
@Bigdidou
Oui. Presse écrite, papier et/ou web.
L’audiovisuel est une tout autre économie, que je connais mal.
Même si, dans les deux cas, ils se font fagociter financièrement par Google, FaceBook et quelques autres acteurs, beaucoup plus petits. Il ne reste que des miettes (littéralement) à se partager pour la presse écrite ou audiovisuelle.
L’avenir, pour diverses raisons, n’est plus au financement par la pub. Abonnements, produits dérivés (organisations de rencontres/débats, salons, podcasts, apps de connaissances, serious game…), etc.
Personne n’ayant encore trouvé la bonne formule et le cercle vertueux (à part le NY Times à la rigueur).
En France, certains sont plus en avance que d’autres dans cette transition et recherche de nouveaux modèles économiques, pérennes à long terme. Car gonfler les chiffres artificiellement c’est faisable, mais ne dure qu’un temps et ne dupe surtout personne dans le secteur.
@vincentn
"Vous pensez vraiment que la presse, dans son ensemble, qui a par exemple connaissance de turpitudes politiques ou économiques, qui vérifie cela, va le taire et juste dérouler la version et les éléments de langage des concernés ? Alors que cela lui permettrait d’exploser ses ventes et gagner de l’argent ? "
Mazarine Mitterand ?
@pat3
Et ?
Dans cette histoire d’il y a 40 ans, quelques journalistes parisiens (dont un qui a en partie tenté un chantage) proches et dans la cour du monarque (pas toute la presse), quelques politiques (même des opposants), avaient l’info, qui était même finalement sortie dans une certaine autre presse (d’extrême-droite). Pas reprise, parce qu’à l’époque, les gens se foutaient en fait de ce secret de polichinelle (pour info gossip, dans ce « couple libre » sa femme avait elle aussi de longue date un amant jusqu’à leur accession à l’Elysée). Vie privée à l’époque donc, quand bien même elles étaient hébergées et protégées par la République. De nos jours, le même genre d’info ferait l’ouverture du 20h, un feuilleton dans Mediapart, des paparazades dans Voici et commenté ad nauseam sur les réseaux sociaux. Autre époque, autres mœurs. Et une plus grande indépendance des journalistes et de la presse qu’il y a 40 ans, non ?
Comme on se foutait aussi à l’époque du baisodrome en campagne d’un autre ancien président (Monsieur 2 minutes douche comprise), du comportement libertin et partouzard d’un futur ex candidat (jusqu’à ce qu’il soit accusé et jugé pour viol), car pas contraire au positionnement et propos publics et politiques de ces personnes.
Concernant Mitterrand (mais ce serait le cas pour les autres présidents contemporains), entre le Rainbow warrior, les Irlandais de Vincennes, les écoutes téléphoniques, l’affaire du carrefour du développement, le financement du PS, la poursuite de la françafrique, la francisque, ses relations avec Bousquet, le Rwanda et j’en passe… la presse était à l’époque bien là, a enquêté et révélé dès qu’elle a eu l’info et sa confirmation.
Et elle est encore et sera toujours là pour enquêter, révéler les dessous pas toujours roses, expliquer, décrypter…
@vincentn
"De nos jours, le même genre d’info ferait l’ouverture du 20h, un feuilleton dans Mediapart, des paparazades dans Voici et commenté ad nauseam sur les réseaux sociaux."
Pas d’accord. L’affaire du Sofitel montre justement que ces infos font l’objet de rétention et ne sont lâchées qu’à des fins stratégiques.
Mon point est que votre discours sur la probité journalistique à des points d’ombre. Il y a toujours des « secrets » partagés par une élite politique et médiatique auquel le public n’a accès que lorsque les digues sont ouvertes.
La presse française est en outre bien sous pression du fait de son actionnariat qui laisse peu de champ et peu de place aux quelques rares titres indépendants. On n’est pas sous un régime dictatorial, mais les moyens de pression sur le « 4e pouvoir » quand même inquiétant aujourd’hui parce que systémique : d’un côté une mainmise financière par un actionnariat très limité aux grands groupes industriels (vous connaissez la fameuse carte du Monde Dilplomatique: https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA; voir aussi https://www.bastamag.net/Le-pouvoir-d-influence-delirant-des-dix-milliardaires-qui-possedent-la-presse), de l’autre la confiscation de l’accès avec Facebook et Google (https://staltz.com/the-web-began-dying-in-2014-heres-how.html), qui amène à ces marchés de dupe dans lesquels les médias n’ont pas d’atouts en mains pour négocier. Il se passe en France ce qui s’est passé en Belgique en 2012 (https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/13/google-indemnise-la-presse-belge-pour-violation-du-droit-d-auteur_1805881_3234.html), en Espagne en 2014 (https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/espagne-fermeture-officielle-de-google-news-force-de-payer-pour-les-contenus_1632961.html). Petit a petit, Google fait plier les titres de presse, c’est tout.
@ys320
Médiapart ne sont pas libres ?
@newiphone76
Si car indépendant justement et pas gorgé de subventions.
@ys320
C’était une question à laquelle j’avais évidemment la réponse. C’était pour nuancer ton propos qui affirmait que seul le Canard enchaîné était indépendant 😉
Cela palpe dur Le Monde.
Injuste.
tous ces millions pour continuer à alimenter la propagande de l'état
@jean512
🙄
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