Disney menace de ne plus sortir ses films dans les salles françaises pour privilégier Disney+

Félix Cattafesta |

Disney menace de ne plus sortir ses films en salle en France pour éviter notre très contraignante chronologie des médias, nous apprend Variety. Dans l'Hexagone, il faut attendre quatre mois entre la sortie au cinéma d'un long-métrage et sa sortie en DVD, puis 8 mois avant une diffusion sur OCS ou Canal+. Il faut ensuite patienter encore 34 mois minimum avant une exploitation sur une plateforme de streaming… même quand c'est elle qui produit le film ! Cette contrainte a historiquement pour but de protéger l'exploitation en salle, et si elle a pu se montrer efficace, elle ne convient plus du tout aux producteurs en 2021.

Récemment, des discussions ont eu lieu entre le CNC, les chaînes de télévision et les plateformes afin d'adapter la chronologie des médias aux modes de diffusion actuels, mais aucun compromis n'a été trouvé. Aux États-Unis, les règles sont plus flexibles et il n'y a que quelques semaines d'écart entre la sortie d'un film au cinéma et en streaming. Le système français fait figure d'exception mondiale, une « exception culturelle » indispensable pour financer et protéger tout un pan de la culture tricolore.

Avec la Covid-19, certaines plateformes comme Disney+ ont pris l'habitude de proposer leurs nouveautés en salle et en ligne le même jour. Pour les producteurs qui sont aussi propriétaires d'un service de streaming, ce système assure une double rentabilité, car ils peuvent compter sur l'argent des abonnements et des entrées. Mais en France, c'est la punition : il faut attendre presque trois ans avant de mettre en ligne un film financé à 100% par une plateforme.

Pour aller plus vite, Disney envisagerait tout simplement de ne plus sortir ses longs métrages dans les salles françaises dans le but de les diffuser plus rapidement sur Disney+. Une décision qui inquiète, car sur chaque ticket vendu est prélevé un pourcentage qui est réinjecté dans le cinéma français et qui sert à la survie des salles obscures. Si le géant du divertissement devait se retirer, ce sont d'énormes blockbusters (Star Wars, Marvel, Avatar…) qui pourraient ne jamais être exploités en salles, ce qui représente un sacré manque à gagner pour le monde du cinéma.

Une source explique à Variety que « la France est une exception car la production américaine représente moins de 50% des entrées, mais nous ne pouvons pas nous permettre de perdre les films de Disney. Cela signifierait une perte de 50 millions d'entrées par an ». Reste à voir si Disney compte mettre à exécution ses menaces. En attendant, il semble probable que la chronologie des médias évolue prochainement.

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avatar iPop | 

@YetOneOtherGit

En fait la production et l’expérience (travail) vont de paires. Certain studios ne sont pas capable de faire certaines choses, même à avec les moyens.

Donc si le boulot se résume a juste faire des films au coin d’un arbre, ça va pas loin.

Mais la grosse connerie dans le cinéma français c’est d’avoir signé pour ne pas faire de la SF…bon, ça commence on dirait à changer.
Mais c’est sacré bâton dans les pieds et l’innovation.

avatar YetOneOtherGit | 

@iPop

"En fait la production et l’expérience (travail) vont de paires. Certain studios ne sont pas capable de faire certaines choses, même à avec les moyens."

Ok donc j’avais bien compris et je l’inscrit en faux, les talents et les savoir-faire sont là, ils sont largement reconnus à l’international.

avatar YetOneOtherGit | 

@iPop

"Mais la grosse connerie dans le cinéma français c’est d’avoir signé pour ne pas faire de la SF…bon, ça commence on dirait à changer.
Mais c’est sacré bâton dans les pieds et l’innovation."

Tu as par exemple conscience que l’effet au cœur de Matrix est le fruit de BUF Compagnie ?

Au niveau CGI et VFX la France est une source de talents et d’innovation.

Un autre exemple le regretté Jean-Pierre Beauviala et Aaton qui est un pionnier sur bien des enjeux de PdV et la liste est longue

avatar Oracle | 

Il manquerai un critère « VOD par abonnement d’une plateforme productrice » pour la différencier de l’actuelle dernière case à +36 mois.

Je l’imaginerai bien rajoutée à la case du support physique à +4 mois ou dans la case Canal à +12 mois. Avec ou sans l’engagement de financement du cinéma de Canal, à voir.

avatar pagaupa | 

Chantage!
On s’en fout des niaiseries Dysney!
Qu’ils gardent le tout...

avatar YetOneOtherGit | 

@pagaupa

"On"

Tiens tu prends ton trou du cul pour le centre du monde 🤯

avatar toto_tutute | 

Après je pense que c’est juste un bon coup de pression avant des négociations qui s’annoncent complexes mais personnellement, je vois mal Disney se passer du marché des salles françaises. C’est quand même un gâteau de 213 millions d’entrées au cinéma en France en 2019, des enfants qui s’y déplacent en masse (grâce à des tarifs accessibles pour eux il faut le dire), un excellent maillage du territoire des salles françaises...
Si Disney se coupait de nos salles, ce serait aussi pour lui se couper de nombreuses familles et de l’imaginaire de nombreux enfants.

Alors certes il y a Disney+ maintenant installé dans de nombreux foyers français et je pense que son adoption aussi rapide par les français a du surprendre les dirigeants de la firme au Grande Oreilles. Mais ce n’est pas paErik qu’une sortie salles, c’est moins événementiel, on l’a bien vu avec les Pixar Lucas et Soul, passés beaucoup plus inaperçus que leurs prédécesseurs, idem avec Raya qui n’a pas vraiment fait l’événement chez nous. Faut pas oublier que Disney, c’est aussi et surtout une machine (à cash) à produits dérivés et que le cinéma offre une exposition qui reste indispensable selon moi.

Et puis les Disney, surtout le dessin animé iconique de Noël, c’est plusieurs millions d’entrées soit des recettes qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de millions d’euros dont Disney en récupère jusque-là 50%. Pour un Reine des Neiges 2, c’est la coquette somme de 26M USD, je vois mal Disney se passer de cette manne.

Enfin pour terminer, je ne vois pas non plus Disney se mettre à dos les autorités françaises alors qu’il est l’un des plus gros employeurs de l’Ile-de-France et première destination touristique d’Europe avec Disneyland Paris. Disney a besoin du soutien régulier de l’Etat français pour ses projets d’extension. Ça compte aussi.

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