iPad : "ne développez pas pour ses premiers clients"
Dans la droite ligne de la refonte de l'interface de Twitterific vers plus de simplicité (lire Twitterrific 3.0 pour iPhone se dévoile un peu), Craig Hockenberry, qui travaille chez son éditeur, IconFactory, livre ses observations aux aspirants développeurs d'applications pour iPad.
Sa position tient en une ligne "ne développez pas pour les tout premiers clients de la tablette". Pour lui, l'excitation procurée par l'iPad et l'effervescence qui l'entoure aujourd'hui risquent d'être mauvaises conseillères lorsqu'il s'agit de concevoir l'interface et de choisir les fonctionnalités de son application. Car la tablette, in fine, peut se retrouver entre les mains d'une population plus âgée et en attente de solutions surtout très simples.
"Une nouvelle catégorie d'utilisateurs s'apprête à découvrir un ordinateur qu'ils vont pouvoir véritablement utiliser : en ce que les concerne, une interface moins chargée est un avantage. Nous avons conçu notre application iPad avec en tête notre propre famille, pas l'utilisateur pointu de Twitter".
Une catégorie qui exclut les "300 000 geeks comme vous et moi", ceux qui ont fait la queue devant les Apple Store pour acheter l'iPad et ceux qui savent tout ce que pouvaient faire les applications avant "ceux qui veulent toutes sortes de choses sophistiquées qui font de l'effet. Et ceux-ci ont tort."
Il livre deux exemples de fonctions réclamées par ces utilisateurs avancés et impatients : la compatibilité avec le service Instapaper (qui récupère des pages web que l'on veut lire plus tard) et le téléchargement de photos. Sauf qu'un utilisateur débutant ne connaîtra pas forcément Instapaper, ni qu'il faut s'y inscrire, qu'il faut installer un bookmarlet dans son navigateur, qu'il faut ensuite synchroniser l'iPad, etc. Même chose pour les photos. Avant même d'en intégrer une à un tweet, il faudra les avoir sur sa tablette, et que ce soit au travers d'une synchronisation avec iTunes/iPhoto ou via le Camera Connection Kit, ça demande quelques efforts et des connaissances à un utilisateur lambda.
Ces deux fonctions ont été ajoutées, mais l'une n'apparaît qu'après avoir été activée dans les préférences du logiciel (les personnes non concernées l'ignoreront) et la seconde est visible dans l'interface, mais elle ne gagnera tout son potentiel qu'avec un iPad doté d'une caméra intégrée.
Conclusion d'Hockenberry "Il est très facile de se laisser prendre par l'excitation que ce nouvel appareil a générée depuis un mois et demi, mais le vrai frisson se produira d'ici un an, lorsque des gens qui n'ont jamais utilisé un ordinateur vous diront à quel point ils aiment votre application. Et il y en aura beaucoup plus que 300 000…"