Le président de la Fédération Française des Telecoms (FFT), qui réunit tous les opérateurs à l’exception notable de Free, a accordé une interview au Figaro dans laquelle il fait part de son point de vue sur l’évolution du marché. Pierre Louette milite pour des forfaits mobiles plus chers alors que l'année en cours est présentée comme une « annus horribilis » par le journal, comprenez là que Free — jamais nommément cité — a déstabilisé les acteurs en place.
Selon le président de la FFT, le marché des télécoms est entraîné dans une « spirale déflationniste ». « S’ils doivent faire des économies, les Français préfèrent réduire les loisirs, l'habillement ou même l'alimentation, mais pas les télécoms, qui ne représentent que 3% de leur budget et sont devenues essentielles, estime Pierre Louette. [...] Un forfait télécoms mensuel, avec tous les services que cela implique, coûte désormais le même prix qu'une journée de parking à Paris. L'accès au sous-sol parisien vaudrait donc autant que l'accès à un monde de savoirs, de distractions et d'échanges ! »
On l’aura compris, le lobby des télécoms français cherche à faire remonter le prix des forfaits après que ces membres ont suivi le mouvement vers le bas de Free Mobile pour contenir les départs. Le nouvel entrant a recruté 3,6 millions d’abonnés fin août et devrait dépasser sans peine les 4 millions d’ici la fin de l’année.
Les membres de la FFT
Comment justifier alors une hausse des prix ? « Je ne serais pas choqué par l'idée que la 4G soit vendue plus cher, lance le président de la FFT. Le secteur peut retrouver une segmentation de l'offre, avec des tarifs plus élevés pour les offres plus rapides. » Une proposition qui n’est pas nouvelle mais il faudra attendre le lancement des premières offres 4G dans les prochains mois pour voir si les opérateurs suivent cette voie ou non.
Et de mettre sur le tapis une seconde idée qui a le vent en poupe actuellement : « [taxer ceux] qui gagnent beaucoup d'argent en utilisant massivement nos «tuyaux» sans contribuer à leur financement. » Sont ainsi visés entre autres Google et Apple. Si le gouvernement français veut aller dans cette direction, il ne pourra pas légiférer sur ce sujet seul et Pierre Louette le sait — les multinationales américaines sont domiciliées en Irlande ou au Luxembourg pour la plupart. Ce dernier en appelle donc directement à Bruxelles.
Pour en revenir à Free, l’opérateur pourrait réintégrer la FFT qu’il avait quittée en 2009 en pleine bataille pour l’obtention de la quatrième licence. Pierre Louette estime « logique que [Free] réintègre la fédération ». Le dernier entrant pourrait également proposer de nouvelles offres, dont des cartes prépayées, selon le magazine Capital du mois de novembre. Xavier Niel n’exclurait pas en interne d’acquérir un concurrent toujours d’après le magazine, et de mentionner Numericable, SFR et Bouygues. Des rumeurs récentes font état d’un possible rapprochement entre Numericable et SFR, Vivendi souhaitant se séparer de l’opérateur au carré rouge.
[Via Univers Freebox]
